Plaidoyer pour le polyamour

2020-10-13 09

  
J’ai de plus en plus de mal avec cette intrigue vue et revue dans les films et les livres (et parfois dans la vraie vie aussi) : un couple se sépare parce que lui ou elle a eu une aventure…
Pourquoi tout remettre en cause, alors que d’autres formes de relations existent, et qu’il faut au moins en parler ? C’est normal après des années et des années de vie commune d’être moins « fusionnels », d’avoir des tentations, des appétits, cela ne veut pas dire que l’on s’aime moins…
Je commence à trouver ces histoires de séparation ringardes quand le seul motif c’est « l’adultère ». D’autres raisons sont nécessaires à mon avis pour se séparer d’un compagnon de vie : ne plus s’aimer, ne plus se supporter, avoir évolué différemment ou des projets opposés… Une simple incartade n’est pas une raison pour tout gâcher !

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Pendant nos années de lycée, d’études, et ensuite aussi, il nous arrive régulièrement de craquer pour deux garçons à la fois, voire pluset eux aussi ! On se sent coupable, ce n’est pas « bien », on finit par se résigner à obéir aux injonctions de la société : choisir entre nos soupirants, renoncer à l’un, le repousser, s ‘éloigner… Les films aussi nous montrent encore et encore ce choix obligé. On a l’impression de ne pas avoir d’alternative, il faut nous consacrer à une seule relation, au risque de passer pour je ne sais quoi, et de faire souffrir. On peut alors ressentir des regrets poignants, des chagrins d’amour (vite oubliés, mais quand même)…
   Et tout ça pour quoi ? Pour rester dans une norme qui ne nous convient pas, une case qui soit «conforme», en accord avec le reste du troupeau, afin d’être acceptée par ses pairs – les plus ou moins bonnes copines – et éviter la critique, les jugements, le rejet, sûrement imaginaire en plus… (des mêmes copines, des parents…)
   Peu à peu, on rue dans les brancards, on s’exprime sur nos désirs, on s’affranchit de ces diktats, et on s’arrange pour vivre selon nos envies, nos aspirations, nos appétits… très progressivement, car on ne veut heurter ni blesser personne, enfin, le moins possible, mais on en a assez de se priver… On n’a qu’une vie, trop courte pour se soucier des ragots et de l’avis des autres !
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   Aujourd’hui, les choses ont évolué, l’eau a coulé sous les points, et on en parle plus librement : oui c’est « normal » d’aimer plusieurs personnes à la fois, physiquement et/ou sentimentalement. Il existe une autre voie que celle des contes de fées et de l’amour exclusif pour toujours : ça s’appelle le polyamour, la polyamorie, l’amour libre, l’amour non exclusif, le libertinage… Pleins de noms fleurissent, chacun avec ses nuances, ses codes ; à nous de choisir notre voie préférée, ou de faire notre propre menu avec un peu de tout ça à la fois.
L’essentiel est de vivre notre vie, de faire ce qui nous plaît et nous procure du plaisir, sans se laisser enfermer dans un nouveau carcan, ce serait le comble ! On peut tout à fait aimer deux ou trois personnes en même temps, différemment bien sûr, et c’est naturel ! Certaines pour la vie, d’autres de façon éphémère, passionnément ou avec légèreté… (et on peut aussi s’amuser, en toute insouciance, avec des soumis de passage, mais là je m’éloigne de mon sujet…)
   Bien sûr, le polyamour ne convient pas forcément à tout le monde… il ne s’agit pas de faire du prosélytisme ou du militantisme, mais seulement de dire que cela existe, qu’on a le choix, ce n’est pas tabou. Aujourd’hui, la notion de couple est devenue floue, fluctuante, et c’est une bonne chose, une multitude de chemins s’offrent à nous, à chacun de dessiner les contours de son couple rêvé, un dessin qui s’enrichira avec le temps.
   Encore une fois, que chacun fasse ce qui lui plaît, sans être jugé, en connaissant toutes les options possibles, et vive la vie comblée, riche et aventureuse de ses rêves, avec probablement des évolutions, au fil des années selon les rencontres et les priorités du moment (job, baby, coup de foudre…). Des phases sur lesquelles surfer comme sur des vagues, entre deux plongeons.
   – Une vie souvent compliquée aussi, il faut bien le reconnaître. Un mot résume toute la problématique me soufflait un ami : l’agenda !
   photo : bijou perso

6 commentaires

  1. Michel a écrit :

    Pour le polyamour, il faut être deux à y adhérer.
    Si un est obstiné et refuse, l’autre ne peut pas pratiquer sauf en cachette et là, il y a tromperie.

    1. Clarissa a écrit :

      Tout à fait, c’est le principe même du polyamour : tout le monde doit être d’accord, pas de cachotteries

  2. Esterina a écrit :

    j’aime beaucoup vos articles et les commente que peu, oui le polyamour plus ou moins tout le monde y a recours, que l’on appelle cela , tromperies, adultères ou polyamour, je ne sais toujours pas si il est plus judicieux d’être honnête ou pas.
    N’avoue jamais me semble pas si mal, à quoi sert de faire du mal à l’autre, peu de couples sont libérés au point de tout se dire, tout s’avouer et tout se pardonner.

    1. Clarissa a écrit :

      Merci Esterina ! L’avantage du polyamour c’est que l’on ne culpabilise pas, il n’y a pas de mensonge au sein du couple, et on n’a pas peur de « se faire prendre » 😉 Mais il est vrai que c’est compliqué d’instaurer une telle ouverture dans son couple ! Je pense que le secret c’est d’attendre que la phase « amour fou », l’amour fusionnel des débuts soit passée, 3 ou 4 ans je pense, et ensuite, on peut tenter d’évoquer le polyamour avec son conjoint… Mais parfois le conjoint n’est pas tenté par l’expérience ^^

  3. Clarissa a écrit :

    Oui, chaque couple fixe ses propres « règles » afin de se sentir bien, en confiance… il faut toujours communiquer, et ne pas faire les choses « en cachette », je suis d’accord !

  4. Mimikrakra a écrit :

    Bonjour, le problème n’est pas qui couche avec qui mais qui n’a pas dit la vérité ou menti.
    Ayant libertiné avec une ex nous avions nos règles et enfreindre une de ces règles c’est mentir à l’autre. Les règles ne sont pas figées car nous évoluons et quand elle ne sont plus adaptées on en discute. Enfreindre une de ces règles c’est mentir à l’autre. La confiance dans une relation est longue à accorder et si elle est brisée il n’y a plus de relation. On peu avoir une faiblesse mais on en parle au plus vite à l’autre. Si c’est l’autre qui le découvre alors c’est mort.
    Qu’importe le type de relation mono, multi ou je ne sais quoi le mensonge reste le mensonge. La tromperie est la même et fait aussi mal quelque soit le type de relation.

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