Samedi, la Master Squat s’est associée à La Bananeraie et XX, deux collectifs Kinky-BDSM bien connus de certains 😉 pour nous offrir une soirée mêlant leurs influences : Master Squat & Bananeraie & XX.
Quelques impressions à chaud !
Je retrouve avec joie ce lieu de soirée bien underground caché dans les tréfonds la ville, excitée par le mystère et l’impression d’interdit. C’est peut-être la dernière fois, le soleil et l’été chassent les créatures de la nuit des caves… Je déambule dans tout l’espace, et tente de graver chaque détail de ce lieu éphémère dans ma mémoire : sa structure de béton haute comme une cathédrale, ses lumières rougeoyantes…. Je devine des machines anciennes entassées sur le côté avec des sculptures de plâtre blanc et m’interroge sur ce lieu : atelier d’artiste, ouvrage public… Un brouillard de fumée flotte dans l’air, des silhouettes ondulent en rythme avec la musique, se massant au plus près du DJ, pour le plaisir de danser proches les uns des autres et communier avec lui. Je me mêle à elles, heureuse de faire partie de cette communauté et de perdre la tête à l’unisson.
La techno nous propulse dans un monde de musique et de fantasmes, que nous nous empressons de réaliser : le donjon est super bien équipé ! Des croix de St André, des cages, des carcans, des bancs à fessée, nous tendent leurs bras de cuir et de bois. Nouveauté cette fois : un grand tripode de métal est proposé aux amateurs de shibari. J’imagine aussi des suspensions tout en haut au plafond ; une sorte mezzanine de métal court au-dessus de nos tête ! Les participants s’approprient joyeusement ces espaces de jeux, jusque sous la tente où s’épanouissent des désirs plus sauvages à l’abri des regards. 😉
Juste avant la piste de danse, devant le grand bar, une estrade accueille une croix de St André. Je suis aux premières loges pour admirer deux belles dominatrices en latex mener le bal : deux soumis se livrent corps et âmes, elles les fouettent de concert, les recouvrent de cire brûlante… Scène fantastique dont je ne me lasse pas : comme des prêtresses d’un autre temps, les dominatrices brandissent leurs bougies à plusieurs mèches et procèdent au sacrifice. Elles déversent des litres de cire brûlante partout sur les corps des soumis étendus nus sur le sol, en insistant sur les endroits les plus sensibles. Puis, l’érotisme prend le pas, voilà les soumis pénétrés, et s’auto-pénétrant l’un l’autre avec un sextoy pour deux… Pendant ce temps, de sublimes jeunes femmes seulement vêtues de cagoules de latex noire dansent autour de la cérémonie BDSM en cours.
La musique techno pulse à nous rendre dingue, nous sommes tous chauffés à blanc ensuite, une amie réussit même à m’entraîner sur l’estrade pour danser avec elle. Ma timidité fond comme neige au soleil, je m’envole avec elle !
La soirée passe comme un rêve, entre la joie de retrouver des amis, de recroiser des visages connus de soirées précédentes, de faire des rencontres, d’échanger sur cette soirée qu’on aime tant, on est accro ! Une soirée qui réunit notre goût des soirées technos, de la danse, et des jeux… et nous permet une liberté de mouvement, d’action qui n’est possible que là. Je lâche prise à mesure que la soirée avance, m’abandonne à son ambiance, faisant fi des convenances et du regard des autres – qui s’adonnent d’ailleurs à des pratiques tout aussi joyeuses et indécentes. Je retrouve mon fétichiste des pieds préféré, et grâce à lui fait mon entrée en douceur dans le monde bdsm, après m’être bien démenée sur la piste de danse. Et une fois ce premier pas franchi, tout devient possible et alléchant.
J’avais vaguement imaginé rejoindre une autre soirée qui me tentait en deuxième partie de nuit, mais la Master Squat XX m’a absorbée et retenue dans ses filets tant je m’y plaisais ! Le temps file à la vitesse de la lumière, il est près de 6h quand je quitte la soirée. Je cligne des yeux, le jour est déjà levé, et devant moi, sous mon nez : une station de tramway. Un tramway part quelques minutes plus tard et m’emmène directement chez moi. – Je me demande parfois si je ne rêve pas ces soirées, tant ce tramway qui m’attendait et me dépose dans mon lit ou presque me semble irréel, tout comme la baguette toute chaude sortie du four du boulanger croisé en chemin.
Vivement les prochaines soirées, la nostalgie me guette déjà !
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