Samedi dernier, j’ai participé avec un ami à cette soirée fetish mythique : La Wasteland d’Amsterdam !
Quelques souvenirs de voyage :
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Nous arrivons suffisamment tôt à Amsterdam pour nous promener dans les rues piétonnes, contempler les reflets des lumières dans les canaux, lécher les vitrines, et nous régaler dans un restaurant Argentin… mais déjà, on ne pense qu’à la soirée qui nous attend et l’impatience monte crescendo ! De mon côté surtout, j’avoue, et j’entraîne mon compagnon de galères afin d’arriver dès que possible à la soirée. L’ouverture officielle est à 22h, mais les lieux ouvrent à l’avance, pour plus de fluidité dans les vestiaires.
Nous entrons parmi les premiers, et assistons en direct au lancement de la soirée : il n’y avait personne, les participants arrivent peu à peu, et soudain, les lieux sont combles ! Mais avant cela, c’est l’occasion de faire un tour de piste complet, car ensuite, avec la foule, circuler devient hasardeux…
Je suis à nouveau émerveillée par la démesure de la soirée : trois dance-floors, cinq ou six bars, trois scènes pour les performances, une mezzanine qui surplombe le plus grand des dance-floors, une play-room géante… le tout avec des décors époustouflants.
Le thème de cette édition : le cinéma ! Les décors donnent le ton : ambiance Hollywood-fetish, avec par exemple cet écran géant qui diffuse des vidéos fetish célébrant l’âge d’or du cinéma (notamment une tribu vaguement hawaïenne d’hommes cagoulés de latex et jouant du ukulélé ^^)
Plusieurs alcôves reproduisent les fameux cafés américains, avec leur banquette de plastique rouge. Au plafond, de grands ballons se balancent : des bouches géantes, des yeux…
A droite du principal dance-floor, une grande salle nous plonge dans une ambiance sous-marine, avec ses méduses et ses plongeurs suspendus au plafond, les sièges en forme de coquillages… Plusieurs lits à baldaquins offrent un abri aux amants, et au centre, un grand lit très éclairé et entouré de miroirs permet aux plus courageux et aux plus exhibitionnistes de se mettre en scène. En face de ce bel espace, on peut se perdre dans un labyrinthe sombre créé à l’aide de grands panneaux. Son but ne fait aucun doute : distribution de préservatifs à l’entrée ! Il est peut-être moins grand cette fois, ou il y a moins de play-rooms, car la queue devant l’entrée s’allonge au fil des heures, je n’avais jamais vu ça à la Wasteland ! J’ai pu le visiter au début (il faisait encore froid !), je me suis perdue dans les couloirs étroits, les recoins, les impasses… Il y a des banquettes partout, du matériel bdsm : piloris, slings… J’y ai surpris des flagellations au martinet, mais j’ai surtout entraperçu d’intenses ébats sexuels. Une vague d’énergie érotique baigne les lieux et gagne en puissance, les réticences et les réserves des uns et des autres s’effondrent peu à peu (bien plus tôt qu’en France !)… Une autre dark room se situe tout au fond du deuxième dance-floor, mais j’ai oublié de la visiter.
Je m’attarde longuement sur le dance-floor principal, heureuse dans ce bain de foule au milieu d’hollandais géants, portée par la musique. (J’étais surprise au début, avant d’aimer, la techno est bien moins intense que dans nos soirées, même si le deuxième dance-floor s’en rapprochait).
Sur la scène, les performances se succèdent. J’en ai regardé plusieurs, avec une joie d’enfant, me faufilant pour me retrouver au premier rang, tout contre la barrière : le défilé fetish, très coloré, teinté de culture manga, avec des modèles qui défilent entourées de bulles de savons, de confettis… féérique ! J’ai aussi eu la chance d’admirer Mère Dragon. Elle s’est présentée en chamane, vêtue de peaux de bêtes et de fourrures, avant de danser avec ses bâtons enflammés. Je ne me lasserai jamais de la regarder danser et jongler avec les flammes ! Le mouvement du feu est en parfaite harmonie avec ses mouvements… Elle termine son rituel chamanique en se piquant les seins et la langue de longues plumes, et devient plus magnifique que jamais !
J’ai regardé aussi d’autres artistes jouant avec le feu, des acrobates évoluant dans des cerceaux ou des rubans au-dessus de nos têtes, des danses étranges… Et entre les performances, d’excellents danseurs fetish animent la scène en permanence, nous galvanisent, tandis que nous recevons régulièrement une pluie de paillettes dorées sur la tête ; magique !
Le deuxième dance-floor propose aussi des shows tout au long de la nuit. Mention spéciale au petit chaperon rouge qui danse au côté d’une geisha fetish maniant des éventails aux longues traînes, devant un roi-zombie figé sur son trône, une créature cornue totalement immobile à ses pieds ! Magnifique, bizarre, fetish… tout ce qu’on aime !
– Ce qui est terrible avec la Wasteland, c’est qu’il est impossible de profiter de tout, on manque forcément quelque chose, même si on tente de courir partout ! Je sais que j’ai raté de nombreux shows et je m’en mords le doigts, trop occupée à vagabonder de ci de là. On m’a parlé de performers faisant l’amour sur scène, je ne sais pas si c’est vrai ou si l’on m’a taquinée…
Les hollandais et hollandaises sont tellement chaleureux, accueillants, souriants, et toujours enthousiastes, aux petits soins pour la « touriste » que je suis et qu’ils imaginent un peu perdue peut-être « Oh, vous êtes venus de France, spécialement pour la soirée ? ». Certains n’en reviennent pas, et me complimentent, alors que leurs tenues sont bien plus belles et extravagantes que la mienne (Je ne compte pas les magnifiques coiffes des dames, les cornes, les ailes d’ange, les tenues full latex, dont des uniformes à tomber..). Ils me font des hugs, m’intègrent dans leur groupe d’amis, avant que nos chemins se séparent… – je me suis juste un peu méfiée de l’un d’entre eux, très beau avec ses lanières de cuir hérissées de clous entourant son visage, mais je craignais qu’il ne me perce un œil ou troue ma robe ! J’ai aussi retrouvé des amis de précédentes éditions pour mon plus grand plaisir… L’un d’eux m’a portée sans efforts (apparent ^^) d’un bout à l’autre de la grande salle, et ne m’a reposée, chancelante, qu’en raison de la foule, plus dense. J’ai rencontré aussi des participants venus d’ailleurs, attirés comme moi par la magie de la soirée. J’ai dansé un moment en compagnie d’un Espagnol et d’un Grec, nous réjouissant de nous retrouver là, en Hollande. Vive l’Europe, et nous l’avons célébrée à notre façon !
J’oublie plein de détails… Les sucettes roses en forme de cœur distribuées par des filles et des garçons superbement maquillés comme des papillons ; les stands où l’on peut s’acheter des tenues de latex, des accessoires, et même des livres (en hollandais) ; l’initiation à l’impact proposée au bout du troisième dance-floor, les créatures sur échasses qui circulent vers l’entrée… (Je trouve que la Wasteland offre une version plus colorée et pailletée que nos soirées fetish en France qui privilégient le noir, se rapprochant de l’esthétique gothique, tandis que la Wasteland opte clairement pour l’univers Kinky – bon, l’assistance continue de privilégier le noir, tout comme votre servante ce soir-là !)
Le temps n’existe plus, il s’étire éternellement, je circule d’un dance-floor à l’autre, je danse en contemplant les shows, hypnotisée par les danseurs sur scène, happée parfois par des rencontres, des retrouvailles… jusqu’à ce que l’envie de jouer pointe le bout de son nez. Je trouve une corde de shibari rouge sur le sol, et je tends mes poignets à un ami hollandais pour qu’il m’encorde les bras. J’ai envie de m’amuser, je me sens pleine d’énergie pour poursuivre la soirée, jouer… mais quelques signes m’alertent : les lieux se vident peu à peu, seul le principal dance-floor reste ouvert. Il est presque 6h, l’heure pour nous de rejoindre la gare, dévorés de regrets, car la soirée est terminée !
Et là, on sait que l’on va en baver 😉 c’est le prix à payer pour s’amuser autant : tout commence en attendant la navette vers la gare d’Amsterdam dans le froid, en espérant qu’elle vienne à temps, sans certitude. Elle arrive enfin, et la fatigue nous tombe dessus, bercés par les mouvements et la chaleur du bus. S’ensuit une heure interminable dans la gare glacée, à enchaîner des cafés pour tenter de nous réchauffer et ne pas rater l’Eurostar qui nous ramène à bon port… Un retour laborieux et un dimanche dans le brouillard, mais je le referai sans l’ombre d’une hésitation !
A bientôt Amsterdam, sûrement pour la prochaine soirée Wasteland !
1 commentaire
Bonjour !
Très belle description d’une soirée hors du temps
Merci, aujourd’hui plaisir de lire où entendre ?
Rexy