Wasteland party, Amsterdam

   Samedi dernier, je suis allée à la Wasteland, fantastique soirée fetish qui se déroule à Amsterdam (déjà racontée ici )
– Cette fois, je vais me contenter de quelques anecdotes, un roman n’y suffirait pas sinon !
Avant tout, un grand merci à mes amis de soirée de m’avoir accueillie dans leur groupe et leur chambre d’hôtel ! C’était top de se retrouver à plusieurs, excités comme jamais à la perspective de la soirée, et de se préparer ensemble en bavardant et en riant. (Je me souviens de ma venue précédente à Amsterdam pour cette même soirée : diner solo sans pouvoir partager mon enthousiasme, et me changer dans les toilettes de la gare ^^)
– J’espère juste ne pas m’être montrée trop impatiente, tant j’étais anxieuse d’être là dès le début de la soirée.
On est arrivés pile à l’heure ! (la dernière fois, une demi-heure d’attente dans le froid avant que ça n’ouvre 😉 en faisant des connaissances, en particulier cet homme emmitouflé, recroisé ensuite nu comme un ver…)
Une fois passées quelques « épreuves » :
– la fouille du sac (vraiment light cette fois, l’an dernier mes trousses, mon étui à lunettes, etc, avaient été fouillés minutieusement, et mon doliprane et barres de céréales jetés direct à la poubelle)
– la sympathique cohue du vestiaire (astuce : prendre directement deux casiers, car même les soi-disant « grands casiers » sont minuscules, et j’ai dû pousser, m’arc-bouter sur la porte pour les fermer. Dans l’un d’eux, j’ai pu seulement mettre mon volumineux manteau)
– le regard acéré de la « door bitch » qui surveille le respect du dress code – malgré ma robe vinyle et mon collier de cuir, je me sens comme une impostrice en train de gruger.
Et puis, entrer, enfin !
J’erre un peu dans la salle des pas perdus, sur le seuil de la soirée, afin d’attendre les amis qui doivent s’enduire de lubrifiant les uns les autres pour faire briller leurs belles tenues de latex. Je suis aux premières loges pour admirer les tenues des nouveaux arrivants, et je bavarde avec quelques hollandais qui attendent aussi leurs compagnes ou amis déjà perdus.
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Et puis, je me jette dans le grand bain, au coeur du son, impatiente de tout explorer : 4 dance floors, 3 scènes pour les shows, au moins 6 bars, 2 mezzanines (dont une VIP), 2 « donjons » (labyrinthes proposant des croix de St André, des banquettes, des slings, des bancs…) – voir plan ci-joint, très approximatif.
Un nouvel espace cette année : une salle un peu fraîche (au début), où les gens dansent en silence – on entend à peine la musique de l’immense dance-floor. Impression un peu irréelle ! Et puis je mets le casque que me tend une hôtesse, et j’entre dans la danse à mon tour. J’aime ce lieu que l’on peut vivre de deux façons différentes : l’une un peu mystérieuse à première vue, avant de rejoindre les danseurs une fois le casque sur les oreilles. Une sorte d’expérience semi virtuelle ! (Un jour, on vivra une expérience similaire, totalement virtuelle cette fois : nous retrouver dans une soirée sans partir de chez soi, grâce à un casque de réalité virtuelle et des capteurs partout).
Je préfère malgré tout l’immense dance floor principal, avec son estrade où se succèdent les shows. J’ai revu l’impressionnant homme volant, suspendu dans les airs grâce à des hameçons directement plantés dans la peau de son dos. Une balançoire fleurie est aussi accrochée à sa peau, une jeune femme se balance… fascinant !
J’ai regardé longuement une jeune femme tournoyer autour d’un ruban blanc, un très joli show acrobatique.
Je m’arrache à la contemplation des shows – la dernière fois, j’avais passé la soirée à les regarder, Mère Dragon et Maîtresse Lunatika notamment, extraordinaires !
Ce bain de foule anonyme empli d’étrangers que je ne reverrai jamais (presque, car je recroise des connaissances de soirées précédentes), c’est l’occasion où jamais de vivre des expériences inédites, loin des regards taquins 😉

  Une séance de soumission
Un homme m’aborde, dominant, séduisant et souriant. Après quelques banalités d’usage (nos villes, nos précédentes Wasteland, etc.), il attaque le vif du sujet :
— Voulez-vous être à moi ?
Je suis d’humeur joueuse, je n’hésite pas.
— Oui, d’accord !
— Très bien ! Appelez-moi master, et je vous appellerai slave, d’accord ?
— Yes master…
Nous devisons gaiement, je lui sers du « Yes master » et du « Thanks you master » à tout bout de champ. J’ai envie de rire : j’ai l’impression d’être l’un de ces sbires mielleux qui servent avec plus ou moins de loyauté et de servilité un « méchant » dans les films Fantastiques ^^.
Je profite de quelques douces pratiques que j’aime bien, il a deviné d’emblée mes goûts – ou on partage les mêmes – avant qu’il ne me demande de m’agenouiller.
Et voilà, on atteint déjà mes limites ! C’est ma première « rébellion » : le sol est jonché de verres en plastique (Un peu en retard la Hollande sur le recyclage), il est gadouilleux à force de bières renversées. Ça ne me dit rien de patauger à genoux dans ce marécage douteux. Je fais semblant, je me contente de m’accroupir.
Il ne relève pas mon entorse à son ordre, et me demande d’attendre là, au coin ; il revient bientôt.
Évidemment, j’en profite pour prendre la poudre d’escampette dès qu’il a le dos tourné : la soirée m’attend et m’ouvre grand les bras !
On se recroise bien plus tard, il me fait les gros yeux pour rire. Je minaude en battant des cils avec moult « pardon master ». Il évoque une punition, mais je me défile, j’ai envie de danser, de me promener…
Je ne suis pas parvenue à prendre notre séance au sérieux, je ne me suis jamais sentie sous son emprise. J’aurais aimé aller plus loin, pour voir, mais j’ai besoin d’y « croire », au moins un peu, et d’une connexion spéciale, même si cela ne dure que quelques minutes.
La prochaine fois peut-être ?

  Complicité
Un rien suffit pour faire connaissance, nous avons tous et toutes soif de rencontres ! Je repasse au vestiaire déposer mes oreilles de chat que j’ai déjà failli perdre plusieurs fois, et j’aide au passage un hollandais à mettre une magnifique collerette de plumes autour de son cou. Il s’entiche de moi et m’invite à le suivre, m’intègre dans toute sa bande d’amis qui me réservent un accueil chaleureux et affectueux. J’aurais pu passer toute la soirée à faire la fête avec eux, tout près de la scène, avec à la fois le plaisir des shows et de la danse. Des souvenirs de la Wasteland précédente me reviennent : appuyées contre les barrières protégeant la scène, deux filles se faisaient prendre par leur compagnons, accompagnées par la techno assourdissante. Cette fois, les participants se sont montrés plus « sages » : les ébats sont restés cantonnés dans les espaces « donjons » – d’après ce que j’ai vu.

  Fétichisme des uniformes
J’ai eu aussi l’occasion d’être confrontée à l’un de mes fétichismes 😉 :
Je le remarque tout de suite, dès mon arrivée. Avec son uniforme blanc de marin, on ne voit que lui dans la foule vêtue de noir : il brille comme un phare dans la nuit ! Je le suis des yeux, accoudée à la balustrade de la mezzanine. J’évalue mes chances de descendre à toute vitesse pour le suivre, avant de renoncer. J’aime débuter la soirée sur cette mezzanine, et observer la soirée s’enflammer, avant de me mêler à la foule.
Je le recroiserai souvent, mon regard attiré par l’éclair blanc de sa casquette. Je me lance à sa poursuite parfois, comme s’il était le lapin blanc du pays des merveilles. Je le suis un instant à son insu, un peu honteuse de mes agissements, mais les mouvements de la foule nous séparent bientôt, ou bien mon attention est attirée ailleurs : un show, une rencontre, des amis…
Je finis par l’oublier, jusqu’à ce que je tombe sur lui à nouveau : on manque de se percuter dans le « Donjon ».
C’est presque la fin de la soirée, c’est le moment ou jamais d’assouvir mon fétichisme en l’abordant.
Je le salue bravement.
— Bonsoir, quel bel uniforme !
— Merci 😊 Officier de marine hollandaise.
Ça claque !
Il m’explique qu’il s’agit d’un uniforme authentique, y compris les décorations. Je n’ose lui demander s’il est vraiment officier de marine (je dois rentrer à Paris).
Nous échangeons  sur les tenues fetish… Il trouve qu’il y a moins de tenues spectaculaires, extravagantes qu’avant (avant le Covid j’imagine ?) : « les garçons viennent tous avec un harnais de cuir, c’est devenu la tenue casual, mainstream des soirées fetish. Les filles sont majoritairement en body fetish noir et bas résille » – il exagère, et il n’a pas croisé mes amies ! Je pointe fièrement ma robe rouge vif, espérant que la couleur se remarque malgré l’obscurité du donjon.
On évoque d’autres soirées européennes, je dois absolument tester celles de Londres, me conseille-t-il : Torture garden, et d’autres dont j’ai déjà oublié le nom. Un échange civilisé au milieu de cris, de gémissements, et d’étreintes torrides tout près de nous.
Je me tiens devant lui, un peu indécise quant à la suite, comblée déjà comme ça – à la rigueur, s’il souhaite m’enlever, why not…
Mais il enlève ses lunettes de soleil pour me faire un clin d’oeil, et se contente de s’incliner galamment.
Je le quitte tout à fait détendue ; il est déjà plus de 5h30, je peux quitter la soirée sans le moindre regret, tout est accompli !
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  Incroyable soirée, que l’on paye cher ensuite au retour : s’engouffrer dans l’une des dernières navettes vers la gare, et puis patienter près de deux heures dans un hall glacé en enchaînant les cafés, avant de pouvoir s’écrouler dans le Thalys.
Cerise sur le gâteau : quelques obligations familiales m’attendent à l’arrivée, avant de rejoindre mon lit en fin d’après-midi (34h sans dormir, je crois que je ne pouvais pas tenir une demi-heure de plus !) Quand j’ai ouvert les yeux, j’ai crains un instant qu’il ne soit seulement minuit, mais non, on était lundi matin, et j’avais fait le tour du cadran ! Nuit blanche rattrapée… (enfin, presque, vu mon état lundi…)
– Je n’ai qu’une hâte, recommencer !
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