Une petite histoire ferroviaire pour fêter le début des vacances !
Il y a peu de temps, Irina du Bois Sainte Marie (créatrice du site nouvelles-erotiques.fr) me posait une question indiscrète dans son interview : « Confiez-nous une anecdote liée à votre statut d’auteur érotique ». Je n’avais rien de bien croustillant à lui mettre sous la dent, à part quelques mails osés …
Mais récemment il m’est enfin arrivé quelque chose en lien avec mon hobby d’auteur érotique :-), dans un des décors les plus propices aux fantasmes les plus torrides, j’ai nommé : le train. Avec, en guest star, l’individu le plus fantasmatique qui soit au monde : l’inconnu.
Pour une fois je voyageais seule, sans enfant, sans homme, armée de quelques livres érotiques et de mon clavier .
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Tout commence par une petite galère. Mon téléphone est bientôt en panne de batterie et je peste contre la SNCF qui n’a pas installé de prise dans les voitures de seconde classe de ce TGV. Je prévois de m’installer discrètement en première, le temps de recharger mon téléphone, une heure à peine. Il n’y a personne. Un ultime remord me pousse à demander l’autorisation à la contrôleuse. A mon grand étonnement, j’essuie un refus, adouci par une proposition de solution : sur les plate-formes, on peut s’asseoir et recharger tranquillement. Il y a même une table.
Obéissante et regrettant ma parfaite éducation, je me dirige vers les lieux, et, soulagée, je branche enfin mon téléphone. C’est bruyant, je ne vais pas m’attarder longtemps. En attendant, je navigue entre mes mails et Facebook quand la connexion me le permet.
Un jeune homme s’installe sur le siège en face de moi. Il a un carnet de dessins et crayonne. J’aime les dessins, et je regarde de plus près, mine de rien. Une montagne enneigée, des skieurs… je ne peux m’empêcher de lui adresser la parole et de lui faire part de mon amour du ski, qu’il partage avec enthousiasme. Nous discutons bientôt à bâtons rompus de vacances, de ski, de la mer et de la montagne qu’il affectionne autant que moi. Il me raconte qu’il peint des tableaux aussi, et prend des photos. C’est même son métier : photographe. Aimant également les peintures, les photos… je deviens de plus en plus curieuse et j’ai envie de les regarder. Je lui demande en toute simplicité s’il possède un profil Facebook et s’il publie ses photos et peintures. De fil en aiguille, nous devenons « amis » sur le fameux réseau social. Sans réfléchir, je lui ai communiqué mon profil « Clarissa », le seul réellement actif et animé, celui que j’utilise au quotidien. Clarissa, dont j’ai oublié la dernière publication dans le feu de la discussion : une photo d’un livre érotique lu en cachette dans ce même train, une heure plus tôt. Photo qui a eu son lot de commentaires grivois et taquins.
Les aléas du réseau nous connectent par intermittence, nous surfons distraitement tout en bavardant intensément. Je me promène sur son profil et découvre ses photos, jusqu’à ce que je prenne conscience de l’heure tardive. Je suis en train de mourir de faim. Je lui promets de revenir, je disparais seulement le temps de me ravitailler.
Je suis en train de mordre dans un sandwich tout juste mangeable quand je reçois un message privé sur Facebook. Mon inconnu du train. Qui n’en est plus un déjà, puisque nous avons eu le temps de bien nous raconter nos vies.
– Vous êtes joueuse ?
Je met une seconde à interpréter son message, avant de réaliser qu’il vient d’écrire à Clarissa, alors que je lui ai présenté mon « vrai moi ». Il a du parcourir ma page et découvrir ma seconde nature, secrète, mon goût pour l’érotisme.
Quelques échanges de messages ne laissent plus aucun doute sur la nature du jeu auquel il pense. Il me propose de le suivre dans un endroit où « nous pourrons nous amuser un peu ». Je souris toute seule, et échange avec lui des messages à double sens, le provoquant pour jouer avec le feu, et me brûler au passage. Je redeviens bientôt raisonnable, je décide de le rejoindre et d’abréger le jeu. Outre ma méfiance envers « l’endroit tranquille » auquel il fait référence, je n’en ai aucune envie, je ne pense qu’à retrouver les bras de mon homme.
Je reconnais que des images torrides m’ont traversé l’esprit… Que celle qui n’a jamais fantasmé sur un inconnu dans un train me jette la première pierre !
Il m’a caché sa déception et offert son plus beau sourire. Un vrai gentleman. Nous avons repris nos bavardages comme si de rien n’était, mais un certain trouble, une tension érotique planait entre nous. Il sait qui je suis. Il est l’un des rares à pouvoir mettre un visage sur Clarissa, et doit s’amuser du contraste entre mon allure sage et mes écrits bouillants. Ses yeux brillent derrière ses lunettes, il arbore un sourire ironique tout en me parlant de choses et d’autres. Ses propos sont anodins, mais son regard me transperce. Je ne sais bientôt plus quoi dire. Son genou frôle le mien sous la table. L’arrivée en gare me sauve et je me lève vivement.
Pour la première fois, mon profil très orienté sur la sexualité m’a joué des tours ! J’ai aussi oublié un détail… Pour la plupart des gens, écrire ou lire des livres érotiques rime avec libertine affranchie de tout !
Je suis toujours en contact avec lui, et régulièrement invitée à prendre un café. J’hésite encore. J’ai envie de redevenir virtuelle après cette intermède dans la vie réelle.
Très belles vacances à tous !
Si le train vous fait fantasmer vous aussi, « Osez 20 histoires dans un train » est fait pour vous !
Photo en noir et blanc : prise sur le net
Photo en couleur : Clarissa
13 commentaires
Vous avez le don de raconter des histoires crédibles, presque sages et en même temps d’insinuer l’érotisme dans les interstices du quotidien. Quel talent ! Vous mentionnez les bras de votre homme qui vous attendait à l’arrivée, qui connait sans doute votre activité, et donc votre blog, et par conséquent a lu le « récit » de votre aventure. Peut-être a-t-il frémit à l’idée de cette rencontre, probablement fut-il excité à la lecture de votre tentation, mais certainement rassuré dans sa posture de roi de cœur. Il n’était pas prêt à lire ce qu’il s’est véritablement passé n’est-ce pas ? Vous ne pouviez pas lui dire que vous avez dû le chasser de votre esprit lorsque vos entrailles vous intimaient l’ordre d’entrer dans mon jeu. Pourtant, je suis certain que vous ne l’aimiez pas moins quand, les yeux clos, vous laissiez mes mains décoiffer vos cheveux sages, entrouvrir votre décolleté, ouvrir vos lèvres abandonnées d’un doigt conquérant, jusqu’à modeler l’expression du plaisir sur votre visage, et vous faire poser dans une jouissance à peine simulée pour mieux vous croquer à la sanguine. Bien sûr, vous ne pouviez pas lui répéter mes propositions licencieuses, mes mots pervers qui coulaient alors à vos oreilles et s’insinuaient dans vos tripes, jusqu’à vous faire suinter de désir tandis que vos joues s’enflammaient d’incarnat. Il vous était impossible de lui avouer cette jouissance cérébrale alors que vous rêviez de sentir mes doigts glisser sur les grains de votre peau, et qu’ils ne glissaient que sur ceux du papier. Voulez-vous encore jouer avec moi ?
Je découvre votre commentaire tardivement… et je dois vous avouer qu’il me plait et me trouble !
Imaginez-vous les turpitudes dans lesquelles votre silence m’a précipité ? Ce furent d’abord d’horribles remords ! Comment avais-je pu manquer de discernement au point de livrer les prémices de notre aventure à vos lecteurs, pensais-je, et par conséquent à « votre homme », que j’imaginais bientôt jaloux à la lecture de votre abandon, peut-être violent, au point de vous faire les pires scènes voire d’attenter à votre intégrité physique ! Quel effroi ! La lecture de vos autres commentaires apaisèrent toutefois ces craintes, mais en firent naitre aussitôt de nouvelles : à peine aviez-vous couché notre aventure sur le papier que vous m’aviez aussitôt oublié, accaparée par quelques sigisbées virevoltants autour de votre plume. Après les affres de la culpabilité, votre silence m’avait poussé dans celles de la jalousie ! Toutefois, une nouvelle hypothèse finit par s’immiscer dans mon esprit : vous n’étiez pas la joueuse sensuelle que j’avais croisée ce jour-là dans la voiture treize de ce mystérieux TGV !
Vous n’étiez pas celle qui, maintenue immobile dans une pose alanguie tandis que je la croquais, ne pouvait pas réagir à tout ce que je susurrais à son oreille, sinon par le pigment de ses joues et la fébrilité de son souffle. Vous n’étiez pas celle que j’imaginais les yeux bandés et les poignets liés à la tête d’un lit, couchée sur le ventre mais certainement pas assoupie, les jambes à demi fléchies, cambrée à l’extrême, le bassin suspendu par le désir au-dessus des draps blancs. Vous n’étiez pas celle dont j’entendais déjà le souffle haletant dans l’attente de ma main qui, bientôt posée sur le nylon de ses bas, remonterait tout au long de ses cuisses frémissantes, jusque sous sa courte jupe sans en altérer encore la remarquable rotondité sur sa croupe tendue. Je suis un homme patient, et sans doute n’étiez-vous pas celle sur laquelle courraient mes doigts à l’ombre de son entrecuisse, détaillant à l’envie, de la pointe de la mine à la pulpe des doigts, la frontière entre les dentelles et la peau nue…
Me suis-je donc trompé en pensant avoir retrouvé l’inconnue de la voiture treize ? Aurais-je manqué de jugement en imaginant que derrière l’auteur de torrides nouvelles érotiques, derrière la femme aux fantasmes ferroviaires, se cache en vérité une joueuse audacieuse?
Mon blog me joue des tours et ne me prévient pas des commentaires ! Je découvre le votre à l’instant et mes joues doivent être aussi rouges que celles de votre inconnue.. Joueuse oui, assurément, surtout avec le feu !
Sachez madame, que c’est avec ravissement que je découvrirais ne pas m’être trompé ! Vous seriez donc bien celle qui ne disait mot, et par conséquent consentait aux propositions luxurieuses que je lui égrenais à l’oreille ? Vous savez donc bien que je n’ai esquissé sur ce blog que la plus décente de ces suggestions sensuelles, celle que vos fidèles lectrices peuvent découvrir sans trop rougir. Je vous mets donc au défi de vous souvenir d’une autre de mes propositions scandaleuses, et de la coucher ici aux yeux de tous et toutes. Ainsi je saurai si vous êtes bien la pyromane des sens que j’ai rencontrée ce soir-là.
voila un blog epiquement sensuel jette un coup d’oeil sur mon nouveau né blog http://twistedly.unblog.fr/2013/08/04/the-kappa-legend/
Un café n’engage à rien, l’homme propose, la femme dispose.
Le net nous perd tous. Nos petits mots ici et là sont sur notre profile google, ils sont archivés, j’ai écrit une fois mon pseudo officiel et lancé une recherche!! oups, depuis j’ai celui ci
Il m’est aussi arrivé, il y a quelques semaines de partagé ce micro-espace de rechargement dans une vieille voiture de TGV. J’y ai croisé une jeune femme affairée. Je regrette de ne pas lui avoir adressé la parole
Dommage qu’il ne se soit rien passé. Vous auriez dû essayer, on ne sait jamais.
Quant à moi, je vous avoue que, lorsque je monte dans le TGV, je n’ai qu’une hâte : arriver à destination.
@+
Je vais peut-être finir par accepter ce café ! Moi j’aime les voyages, ces parenthèses où le temps est suspendu… dès que l’on arrive, la vie s’accélère à nouveau, il y a plein de choses à faire…
La prochaine fois, il ne faut pas hésiter ! peut-être une belle rencontre à la clef ? Les gens sont toujours prêts à bavarder dans un train …
Oui, il nous faut rester anonymes pour nous amuser et être sincères !
Ma chère amie, jusqu’ici tu t’étais bien gardée de te vanter de cette anecdote !
Merci de nous la livrer aujourd’hui. Tu m’as rendu le sourire après un we assez chargé Bonnes vacances à toi !