Une bouteille à la mer

Romance estivale sage :

***

  Courir sur la plage le matin, accompagnée du vol des mouettes était un plaisir que rien ne pouvait gâcher, ni la pluie, ni les rafales de vent. Son rituel avant de commencer la journée, avant même son premier café. Le soleil, le sable, la mer, le ciel, le vent, les embruns… Ils l’avaient sauvée, réconfortée, guérie, consolée, et soignée mieux que tous les psys réunis !
  Ce matin-là, dès la première foulée, Marie buta contre un objet à demi enseveli dans le sable qui faillit l’envoyer au tapis : une bouteille en verre à l’intérieur de laquelle se trouvait une lettre jaunie.
  Marie considéra l’objet un instant, avant de le ramasser, curieuse. Elle épousseta la bouteille, pour tenter de mieux distinguer la lettre. Des souvenirs d’enfance affluaient, des histoires de chasse au trésor, de pirates et d’aventures. Un frisson d’excitation la parcourut ; et si c’était la carte d’un trésor, un vrai trésor ! Après tout, ces romans d’aventures devaient reposer sur un fondement réel… Des pirates avaient sûrement enterré leurs butins sur des îles désertes pour de bon, avant que la littérature jeunesse n’écrive des légendes. Un trésor ne serait pas de refus, son déficit se creusait depuis sa démission.
  Superstitieuse, Marie préféra rentrer avant d’ouvrir la bouteille — et retarder la déception qui serait probablement au rendez-vous, lui soufflait son côté raisonnable. Tant qu’elle ne lisait pas le message enroulé dans la bouteille, elle pouvait s’inventer des histoires fabuleuses et rêver de trésors cachés rien que pour elle.
Elle se prépara un café serré et s’installa avec sa bouteille, armée d’un couteau pour l’ouvrir. Elle s’attendait à un bouchon récalcitrant, abîmé par un long séjour dans l’océan, et fut déconcertée par la facilité avec laquelle il céda. Plop ! Une odeur iodée s’échappa du goulot et chatouilla ses narines. Excitée comme une gamine, Marie s’empara du papier jauni et le déplia. Elle comprit tout de suite qu’il ne s’agissait pas d’une lettre ancienne, mais plutôt l’œuvre d’un enfant qui aurait brûlé les contours du papier pour le vieillir.
  Bientôt, elle ouvrait de grands yeux. Ce n’était pas un enfant, de toute évidence ! Dès les premiers mots — en français, une chance — son attention fut attirée. Une lettre romantique… encore mieux qu’une chasse au trésor !

  Chère inconnue,
  Je vous imagine flânant sur la plage, aimant la mer autant que moi, intriguée par ma lettre, amusée peut-être…. Si vous aimez l’aventure et les surprises, je vous propose un rendez-vous ! Je serai tous les premiers samedi du mois à 21h accoudé au bar «L’escapade», vous espérant. Vous me reconnaîtrez facilement, je porterai un tricorne !
  Dans l’attente et plein d’espoir, je vous embrasse déjà, si vous le permettez.

  Signé : un vieux loup de mer romantique fatigué des sites des rencontres, s’en remettant au destin et aux vagues pour délivrer son message.

  PS : si jamais vous n’êtes pas intéressée, ou si vous êtes un homme, je vous remercie de reposer la bouteille là où vous l’avez trouvée.

  Marie éclata de rire en lisant le PS et la signature. D’emblée, elle envisagea de rencontrer l’inconnu, c’était tout simplement irrésistible ! Elle n’avait pas ri ainsi depuis longtemps… Et puis, le message semblait lui être directement adressé, elle aussi avait écumé les sites de rencontres, en vain. Elle les avait supprimés de son téléphone, lassée des échanges, toujours les mêmes, où chacun devait «faire sa pub» et se montrer sous son meilleur jour.
  Un deuxième feuillet accompagnait la lettre : un plan pour retrouver «L’escapade» à la façon d’une carte au trésor, avec un labyrinthe agrémenté de jolis croquis de monstres marins. Ce loup de mer était joueur, et Marie se prit au jeu, cheminant dans le labyrinthe d’un doigt, comme lorsqu’elle était enfant, jusqu’à une tour Eiffel à l’envers, mais parfaitement reconnaissable. Que faisait un vieux loup de mer à Paris ? Probablement en quête d’aventures, vu cette bouteille à la mer, et le nom du café choisi. Marie se demanda comment elle avait rejoint une plage bretonne depuis Paris ? Via la Seine, et quelques courants marins ensuite ?

Paris n’évoquait pas que des bons souvenirs, loin de là…
  Elle avait quitté Paris quelques mois plus tôt, au bord du burn-out, effondrée. Son compagnon venait de rompre avec elle – enfin presque, il avait réclamé « une pause ». Elle travaillait tellement, elle le délaissait pour se consacrer à ses missions. Marie avait sombré dans la dépression ; elle avait tout perdu, son boulot et Lionel. Elle avait fui Paris, et se reconstruisait peu à peu, loin du tapage de la capitale, dans cette maison sur le rivage. Une maison isolée, à l’écart d’un village qui ne s’animait que l’été. 
  Au fil des semaines, elle s’était sentie mieux, de retour parmi les vivants, grâce à la compagnie de ses amies les mouettes et sa promenade matinale le long de la plage. Cela faisait déjà six mois qu’elle n’avait vu âme qui vive ou presque, à l’exception des commerçants du village. Elle devrait sans doute commencer à réfléchir à une nouvelle carrière et renouer avec ses semblables. Elle ne parvenait pas à s’y résoudre et continuait à vivre au jour le jour, avec pour seule compagnie les mouettes et les moules sur leurs rochers. Ce message se révélait peut-être un signe du destin ? Une invitation à voir autre chose, à rencontrer des gens — elle se surprenait à parler seule parfois, elle finirait folle ! Retourner dans cette boîte qui l’avait harcelée était bien sûr hors de question, elle devait envisager un nouveau projet.

Pensive, Marie faisait rouler la bouteille entre ses doigts, tandis qu’une idée germait dans son esprit. Ce mystérieux loup de mer et elle n’étaient sans doute pas les seuls à désespérer des sites de rencontres et des réseaux sociaux. Il était temps de renouer avec le plaisir des rencontres dans la vie réelle, le goût de l’aventure et du jeu ! Elle pourrait proposer aux gens d’écrire des messages qui seraient glissés dans des bouteilles et confiés aux courants marins… Marie sourit, emballée par son idée, motivée pour la première fois depuis des mois.
  La jeune femme retrouvait ses réflexes de responsable marketing, le projet prenait forme dans ses pensées. Elle sortit son carnet et nota ses idées avant qu’elles ne s’envolent. Quelques innovations technologiques agrémenteraient le concept de la bouteille à la mer «traditionnelle» : les bouteilles seraient équipées de balises GPS, afin de les repérer sur une carte interactive. Tout type de messages pourrait être envoyé : des messages d’amitié, d’amour, de chasses au trésor… Des messages pour rien, pour le plaisir… Les clients suivraient ensuite le parcours de leur bouteille sur un site et une appli, et sauraient où et quand elles s’échoueraient, par une simple consultation du site et des notifications. Plusieurs tentatives seraient offertes gratuitement, si jamais les bouteilles se perdaient dans les abysses ou ailleurs.
  Ça pourrait marcher ! s’enthousiasmait Marie, au point d’en oublier son mystérieux correspondant. Oui, elle allait créer un site de rencontres romantique et poétique pour ceux et celles qui aimaient prendre leur temps, et aussi des jeux pour les enfants de tout âge du monde entier ; tout était possible. Elle bouillonnait d’idées et noircissait son cahier, de plus en plus fébrile. Elle proposerait également dans un deuxième temps d’envoyer des messages dans les  airs, grâce à des ballons ou des lâchers depuis des avions de tourisme… Les gens seraient libres d’indiquer leur numéro, leur adresse mail ou leur adresse postale dans leur message, ou de fixer un rendez-vous mystérieux comme son inconnu. Ah, et il faudrait une messagerie sur son site pour ceux qui préfèreraient rester anonymes. Les personnes trouvant les bouteilles sur les plages seraient invitées à les déclarer sur le site, et pourraient échanger avec ceux ou celles les ayant jetées à la mer.

  Le lendemain, Marie préparait sa valise pour Paris, se réjouissant de faire d’une pierre deux coups : rencontrer ce loup de mer romantique, et parler de son projet d’entreprise à des investisseurs qu’elle connaissait. Le nom de sa start-up lui vint naturellement, «Une bouteille à la mer», tout simplement ! Un nom évocateur, au propre comme au figuré… D’ailleurs, elle-même avait l’impression de se jeter à l’eau.
  Le jour J, elle se dirigea, le cœur battant vers «L’escapade». Une silhouette portant un tricorne était bien accoudée au bar, une silhouette de plus en plus familière à mesure qu’elle s’approchait. Lionel ! Stupéfaite, elle considéra son ancien copain, tandis que son cœur se serrait de joie teintée de nostalgie.
  Lionel l’embrassa affectueusement et Marie se jeta dans ses bras en riant de bonheur.
— Lionel ! Mais comment as-tu pu me faire ça ?
— Je n’avais pas envie de te recontacter de façon classique, je voulais nous redonner une nouvelle chance sous le signe du jeu, du plaisir… Tu m’avais donné ton adresse pour que je te fasse suivre le courrier, j’ai mis ma bouteille sur la plage juste devant chez toi, discrètement, en espérant que tu sois la première à la trouver !
—  Quoi, tu es venu jusqu’en Bretagne et tu ne m’as rien dit ?
  Lionel plaida coupable. Il n’était pas sûr d’être bien reçu, leur dernier échange avait été houleux. Il préférait l’amuser, la faire rêver, l’intriguer.. et la faire revenir à Paris ! Il s’est déplacé car il voulait être certain que sa bouteille se trouve au plus près de chez elle, comment faire confiance aux courants ? Comment résister à tous ces efforts ? Marie se blottit dans ses bras, heureuse, et lui pardonna moyennant quelques baisers.
Ils passèrent la meilleure des soirées et se jurèrent de faire attention l’un à l’autre à l’avenir.

  Marie se jeta à corps perdu dans son projet, travaillant tard tous les jours, de mauvaise humeur devant les obstacles se présentant sans cesse et freinant ses avancées.
  Lionel secoua la tête, un soir où elle déclinait une fois de plus une soirée en amoureux.
— Tu es toujours une dingue de boulot… J’ai imaginé quelque chose de ludique et de romantique pour que l’on se retrouve et que l’on reparte sur de bonnes bases, et toi, tu en fais un business. J’abandonne !
   Marie n’en revenait pas, Lionel était en train de la quitter une seconde fois ! Elle fulminait ; il se montrait jaloux en réalité, ne pensant qu’à lui, alors qu’il aurait dû se réjouir de sa réussite. Sa société venait d’être officiellement lancée, elle allait enfin avoir plus de temps pour lui…
  Lionel haussa les épaules ; il n’y croyait pas une seconde. Marie n’avait pas changé, malgré sa retraite de plusieurs mois dans ce trou perdu près de la mer et ses promesses. Il ne voulait plus l’attendre et espérer en vain.
  Marie le laissa partir, à quoi bon retenir un homme fâché. Dire qu’il avait tout fait pour la reconquérir, et jetait l’éponge à nouveau, si vite… Les hommes, tellement inconséquents ! Marie se jura de ne pas s’enfoncer dans la dépression cette fois. Elle travailla d’arrache-pied, pour éviter de penser à son chagrin d’amour et de s’apitoyer sur elle-même. Elle ne tarda pas à ressentir les signes précurseurs du burn-out, et sut lever le pied aussitôt ; pas deux fois ! Il était temps qu’elle s’offre des vacances et se mette à jouer elle aussi.

   Marie retourna dans sa maison de Bretagne qu’elle louait toujours, aimant l’idée de posséder un havre de paix où se réfugier si elle ressentait le besoin. Elle retrouva avec plaisir sa plage et ses mouettes, identiques à elles-mêmes, comme si le temps s’était arrêté. Elle décida de prendre l’initiative et de tester son service tout juste ouvert. Il rencontrait déjà un certain succès, et Marie remercia en pensée ses amis journalistes. Elle peaufina son message :

 Jeune femme aimant la mer et les mouettes, cherche un aventurier pour se promener le long des plages du monde entier.
Connectez-vous à l’aide de ce QR Code si vous êtes curieux, sinon, merci de reposer la bouteille où vous l’avez trouvée.

  Elle s’amusa à dessiner une carte au trésor au dos de sa lettre, le plan menant à son village, avant de l’enrouler et la nouer avec un ruban rouge. Ce fut une petite fête de la lancer dans l’océan, avant de suivre son parcours au fil des jours sur son site. Sa bouteille flottait à petite vitesse et n’avançait guère, même en zoomant au maximum sur la carte.
  Un beau matin, alors qu’elle ne s’y attendait plus, elle reçut une notification : quelqu’un l’avait trouvée ! Le cœur battant la chamade, elle s’empressa de consulter la messagerie de son site.

  Bonjour belle inconnue, je viens de trouver votre bouteille ! Quelle étrange coïncidence, j’habite tout près… J’y vois un signe, rencontrons-nous ? Raphaël

  Marie sourit ; sa bouteille avait vraiment fait le voyage minimum, se contentant de suivre les côtes. Les courants s’étaient montrés facétieux ! Elle rencontrerait cet inconnu ; après tout, elle ne risquait rien, à part quelques kilomètres en voiture. Et puis, il fallait bien qu’elle teste son site de rencontres.
  L’homme lui plut d’emblée, il était grand, avec un sourire taquin tout à fait craquant. Son visage tanné par le soleil attestait de son goût pour l’océan, et ses yeux bleus brillaient comme le ciel et la mer réunis.
— Marie, c’est bien ça ? Et moi Raphaël, enchanté ! Nous sommes faits pour nous entendre, entre la Sainte Vierge et l’ange !
  Marie gloussa, conquise par son humour.
— Vous dites ça à toutes les Marie que vous rencontrez ?
— Vous êtes la première Marie de ma vie…
Marie rougit et Raphaël s’empressa de changer de sujet. Il ne voulait pas la mettre mal à l’aise, elle lui plaisait déjà !
— Qu’est-ce que vous faites dans la vie, à part envoyer des bouteilles à la mer ?
— Rien d’intéressant, et vous ? 
  Marie ressentait une certaine honte à utiliser son propre service de rencontres, elle ne souhaitait pas se confier d’emblée.
— Je suis écrivain, en quête d’inspiration ! Je crois que je vais faire de la publicité à cette entreprise qui propose ce service d’envoi de messages ! Car je me suis dit que cela ferait un beau début de roman… J’ai donc donné de ma personne, j’ai envoyé ma propre bouteille, et je n’aurais plus qu’à écrire l’histoire au fur et à mesure qu’elle se déroule si quelqu’un la trouve… Mais je suis tombé sur votre bouteille avant, c’est l’histoire de l’arroseur arrosé !
— Je vais donc devenir un personnage de votre roman aussi ?
— Qui sait ! Mais je dois vous avouer quelque chose…
— Ah oui quoi donc ?
— En fait, j’ai envoyé dix bouteilles à la mer !
— Dix ?! Tant que ça…
— Je voulais maximiser mes chances, être certain que mon projet littéraire aboutisse. Une seule bouteille me semblait trop hasardeuse. Une chance sur dix de vivre une belle histoire, en revanche, c’est jouable… et j’envisage sinon un recueil de dix nouvelles, une par bouteille. Tout dépend de ce qu’elles me réservent !

 Marie se sentit vexée, presque jalouse, sans trop savoir pourquoi… Raphaël détournait son offre de service qui se voulait romantique, pour en faire un usage quasi industriel, à des fins professionnelles, pour écrire son bouquin. Elle s’en voulut de sa réaction et parvint à se reprendre. Après tout, elle aussi envisageait de gagner sa vie avec ces bouteilles à la mer, inspirée par une idée de son ex.
  La soirée se déroula agréablement, même si Marie se montrait réservée. Ces dix bouteilles flottant vers leur destin lui restaient en travers de la gorge.
  Elle écourta leur rendez-vous sur une pirouette : «jamais le premier soir» qui les fit rire tous les deux, et rentra chez elle à vive allure.

  A peine arrivée, Marie se rua sur son ordinateur à peine arrivée et entra ses codes d’administrateur pour commettre l’irréparable : consulter les données confidentielles de son client — enfin, de Raphaël. Elle s’en voulait, mais la curiosité l’emporta. Elle était la patronne, elle avait sué sang et eau pour lancer son entreprise, elle n’allait pas se priver d’un léger écart !
   Effectivement, Raphaël ne lui avait pas menti, il avait bien envoyé dix bouteilles il y a quelque temps. Elles voyageaient toujours, éparpillées aux quatre coins de la terre. Toujours un brin contrariée, Marie hésita un instant à interrompre la transmission des coordonnées GPS, une fonctionnalité offerte aux clients changeant d’avis. Elle renonça ; après tout ce futur livre serait peut-être être un succès, et accroîtrait la notoriété de son entreprise.
  Comme toujours, le goût du marketing prenait le dessus ! Marie avait envie de rire, elle avait peut-être trouvé le partenaire de ses rêves. Comment lui en vouloir d’avoir exploité son idée à fond, alors qu’elle avait fait exactement la même chose quelques mois plus tôt à Lionel… Elle décida de suivre de près ces dix bouteilles ; elle se tenait prête à les recueillir le cas échéant. Elle avait désormais des contacts sur toutes les plages du monde qui pourraient les récupérer pour elle, selon la façon dont les choses tourneraient. 

   Soudain, Marie se figea : l’une des bouteilles venait d’être trouvée… à Tahiti ! Son premier réflexe fut d’effacer la notification, afin que Raphaël ne soit pas prévenu. Elle préféra finalement s’installer confortablement avec un café pour lire les premiers échanges entre Raphaël et cette Tahitienne. Elle espérait voir bientôt des photos, les Tahitiennes étaient toutes belles comme le jour — et heureusement habitaient très loin, à l’autre bout de la planète. Elle ne put retenir un mouvement de fierté devant sa bouteille qui avait vogué bravement jusque-là.
  Elle sursauta, le cœur battant à cent à l’heure, en découvrant le message de Raphaël envoyé à cette inconnue.

Bonjour, merci d’avoir ramassé ma bouteille et de vous être connectée sur le site. Pour tout vous avouer, je suis en train d’écrire un roman, avec en fil rouge l’envoi de plusieurs bouteilles à la mer, et des voyages, des rencontres à la clef. Mon héroïne s’appelle Marie, et je rêverais de l’emmener à Tahiti, pour vous rencontrer, et écrire la suite de l’histoire. Je n’en reviens pas que la première étape de notre périple soit la Polynésie, peut-on rêver mieux ?

  La réponse de la Tahitienne ne tarda pas.

– Je ne serai donc que l’un de vos personnages secondaires, c’est bien ça ? Je vais me vexer… Non, je vous taquine, j’adore votre projet, bienvenue au Fenua quand vous voulez avec Marie !

   Marie s’empressa de fermer la fenêtre de discussion, le cœur battant à tout rompre. Il voulait l’emmener avec lui ! Elle se sentait vaguement honteuse d’avoir usé de ses prérogatives, et se promit d’arrêter de jouer les espionnes. Elle allait se laisser porter par les événements qui s’annonçaient ensoleillés et chauds ! Sa société se trouvait sur des rails, le financement était bouclé avec les banques, les journalistes sollicités, son site fonctionnait, son prestataire se chargeait de la logistique des bouteilles… Elle était libre, enfin, et pouvait envisager de travailler partout avec une simple connexion internet et son ordi, y compris à Tahiti !
En espérant que Raphaël l’emmène pour de bon, que ce soit pas juste dans son fichu roman, comment savoir avec ces auteurs qui mélangent tout le temps réalité et imaginaire… 

  (Image prise sur le net, créditée ou retirée sur simple demande.)

 

2 commentaires

  1. Pouilhe Jean-Michel a écrit :

    Bonjour Clarissa, sage mais parfois cela procure du bien. J’ai bien aimé l’idée générale. Belle écriture pour moi qui suis auteur sur Atramenta.
    Jean-Michel

    1. a écrit :

      Merci beaucoup cher auteur pour ce retour !

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