Hier, j’ai passé une excellente après-midi au Sweet Paradise, notre théâtre érotique immersif bien-aimé !
J’ai réussi à arriver tôt finalement, à temps pour visiter l’exposition de Maïa Mazurette. Une visite particulière, puisqu’en ce jour de vernissage, elle se déroule aux chandelles ! On me remet une bougie artificielle, et munie de ce faible éclairage, je m’aventure dans le Sweet Paradise plongé dans le noir. Évidemment, il y a un jeu à la clef ! Il s’agit de retrouver 5 œuvres de l’artiste aidés d’indices – « Minotaure qui caresse sensuellement une cuisse » par exemple. Certaines sont particulièrement bien cachées, sous une table, ou tout au fond d’une alcôve. D’autres silhouettes fantomatiques errent avec moi, nous échangeons quelques mots dans le noir, on se reconnaît à peine, on tâtonne, je redoute parfois des marches invisibles… Très jolie mise en scène, pleine de poésie, qui nous ramène au temps où l’on s’éclairait à la bougie.
J’ai aimé les œuvres de Maïa Mazurette, leurs lignes épurées, suggestives, parsemés de touches d’or ou de rouge. J’ai pu les admirer à nouveau un peu plus tard, mieux éclairés.
De retour en pleine lumière, coupes de champagne et petits fours nous attendent devant la sortie du théâtre. Nous trinquons et grignotons, tandis que Flore Cherry et Gleeden nous présentent le spectacle auquel nous allons assister.
J’ai beaucoup apprécié les précédentes pièces du Sweet Paradise, notamment Red game, j’étais curieuse de ce nouveau spectacle destiné avant tout aux femmes (même si les maris trompés et les amants sont bienvenus ^^). Aujourd’hui, il n’y a qu’un seul homme dans la salle ! J’espère qu’il ne m’en voudra pas si j’accorde mon texte au féminin…
Nous avons le choix entre deux bracelets : rouge pour les audacieuses qui sont d’accord pour participer (sachant que leurs limites seront bien sûr respectées), bleu pour celle qui préfèrent simplement regarder.
Entraînée par deux amies qui n’ont pas froid aux yeux, j’ai envie « d’en être » moi aussi, et me voilà affublée du bracelet rouge fluo, assorti à ma robe et excitée comme une puce.
Nous nous asseyons courageusement au premier rang toutes les trois. L’effervescence et le trac ajoutent au plaisir de regarder la pièce de théâtre ! Une impression unique, que je savoure, malgré la légère angoisse de devoir me « montrer à la hauteur », et du caractère plus ou moins osé de mon éventuelle participation (j’ai mis de jolis dessous au cas où, me rappelant de la fois précédente où ma robe avait valsé.)
Le rideau s’ouvre, un professeur de littérature démarre son cours, il nous met directement dans le bain : nous sommes ses étudiantes. Nous voilà bavardes, dissipées, tout est bon pour chahuter et distraire ce professeur un peu trop sexy – il le sait et en joue avec nous. On l’appelle au téléphone, et nous comprenons que sa maîtresse le quitte. Chagriné, il se confie, et se propose de se consoler avec l’une d’entre nous. Nous approuvons bruyamment, nous sommes toutes candidates et frétillons sur nos sièges! Nous sommes tour à tour soumises à des questions indécentes, mises à l’épreuve lors de jeux et de défis — il faut bien que le professeur fasse son choix.
Une amie est particulièrement sollicitée, elle a le goût du jeu et de la scène dans le sang, et minaude, se cambre, ondule à merveille, à croire qu’elle fait partie de la troupe ! J’ai adoré l’actrice jouant le rôle de l’épouse, pleine de vivacité ; un charme à nous faire tomber toutes à ses pieds en envoyant promener les hommes. Elle nous pose des questions très intimes elle aussi, nous hypnotisant de ses yeux verts, et nous avouons nos péchés et nos pensées impures en toute candeur, et un brin de gourmandise ; nous sommes entre nous… C’est ainsi que j’ai raconté mon expérience érotique la plus insolite, mais je ne dirai rien ici ! (J’en ai fait une nouvelle, peut-être certains d’entre vous l’ont lue, sans se douter que l’histoire était vraie 😉)
Le 5 à 7 est une pièce enlevée, pleine de rebondissements, de coïncidences, de situations embarrassantes, avec un petit côté Vaudeville moderne qui nous fait rire, nous trouble. Sans oublier cette petite tension délicieuse pour les bracelets rouges : savoir que tôt ou tard, on va être sollicitée ! On s’est bien amusées…
J’ai vraiment apprécié le message de la pièce : l’importance de la communication au sein du couple. L’absence de communication mine l’ambiance, engendre des mensonges et des malentendus, éloigne les partenaires… Se confier est libérateur, avec souvent de bonnes surprises à la clef !
Les strip teases sensuels et torrides des sweeties m’ont un peu manqué, même si le professeur de littérature possédait quelques atouts. (Je n’ai plus qu’une envie, revenir assister à l’un des autres spectacles qui se joue en ce moment, Bloody Mary Hotel. )
Je ne peux pas m’empêcher de mettre mon grain de sel sur le sujet de l’infidélité : je pense que l’infidélité est un concept qui commence à être daté, et sur le point de disparaître purement et simplement du paysage, tant les avantages du couple libre, polyamoureux, libertin, ou toute autre nuance, sont évidents pour tout le monde – sauf les trois premières années de passion qui riment souvent avec exclusivité (et peut-être pas pour tout le monde ensuite, je ne voudrais pas généraliser, je crois aussi au romantisme, et à l’amour unique pour toujours !). Bientôt, l’infidélité ne sera plus connotée négativement comme c’est encore le cas parfois, et il n’y aura plus de mensonges ni de tromperie, mais uniquement des hommes et des femmes libres, se réjouissant du plaisir de l’autre, même s’il est ressenti en dehors du couple. Nous serons tous et toutes candaulistes et la compersion deviendra une seconde nature !
Il y a encore du chemin à faire, et Gleeden s’active avec énergie sur le sujet. Le Sweet Paradise apporte sa pierre à l’édifice avec cette pièce qui joue sur nos fantasmes, met en lumière les problèmes de communication au sein du couple – c’est normal d’avoir des désirs particuliers, des fantasmes, des crushs… pourquoi ne pas oser se confier à l’autre, qui nous aime et nous connaît bien ? Si ça se trouve, l’autre aussi à des choses à nous raconter, ce sera libérateur des deux côtés, avec de nouvelles perspectives à la clef et plus de bonheur dans le couple !
Donc, si un fantasme vous taraude et que vous n’osez pas en parler, au lieu de ruminer ou de mentir, emmenez votre homme voir la pièce, il s’ensuivra une fructueuse discussion sur l’oreiller 😉 La pièce est drôle, elle dédramatisera forcément l’échange !
Pour prendre votre billet : Billet Réduc
La pièce se joue tous les dimanches à 16h
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Gleeden