Un dîner protocolaire – Chap.4

Les_mysteres_d_Eastwick
    Trois amies dominatrices organisent un dîner de réveillon (Chap 1. Association de dominas). Le soir du 31, elles accueillent leurs soumis en les travestissant (Chap 2. Transformation), avant de se livrer à toutes sortes de sévices (Chap 3. Jeux variés).
    Mises en appétit, il est temps de passer à table !

 ***

    Chap.4 Un service impeccable

    Les trois dominatrices sont épuisées d’avoir tant joué, une pause est bienvenue. Elles accueillent chacune leur soumis tout propre et tout mouillé dans leurs bras, et les frictionnent, les caressent, les sèchent partout, sans oublier de les réconforter de quelques mots doux. Elles sont satisfaites ! Les soumis ronronnent de fierté. Célia embrasse discrètement le sien au passage ; il sent bon !
    — On pourrait les emballer dans du cellophane, suggère Sandra, tous les trois bien serrés, comme une sculpture moderne ! J’ai tout ce qu’il faut…
    — J’ai des cordes sinon, et du bondage tape, ajoute Lisa.
    — Je meurs de faim, la coupe Célia. Après le dîner peut-être ?
    — Oui, tu as raison, il est déjà tard ! Allez, on les rhabille ! N’oubliez pas les colliers…
    Celia choisit une musique d’ambiance electro, Lisa allume de nouvelles bougies et éteint les lampes ; l’ambiance redevient féérique et mystérieuse. Sandra s’impatiente, elle agite la cloche prévue pour les service ; les trois soumis arrivent au trot et s’agenouillent devant elle.
    — Apportez-nous les plateaux de poissons, les pains surprises, les salades, et servez-nous… Ensuite, votre place sera à nos pieds. Vous aurez chacun une gamelle d’eau et une gamelle de pâtée, un infâme brouet de ma composition ! Et pas de saletés ! On mange proprement s’il vous plait ! Et sans les mains bien sûr, c’est plus drôle…

    Elles s’installent toutes les trois autour de la table dressée avec goût quand une sonnerie retentit.
    — J’ai mis une alarme, explique Lisa. J’étais certaine que nous allions oublier l’heure ! Il est déjà minuit…
    Les trois amies s’embrassent avec effusion, ravies d’être ensemble et de s’amuser autant. Elle se souhaitent mille soirées et plaisirs pour l’année à venir. Leurs soumis ne sont pas oubliés ! Rémi profite d’un smack express sur ses lèvres, accompagné de morsures. La tendresse, très peu pour Sandra.
     — Il est temps que nous servions le dîner Madame, ou je vais être mangé tout cru, se rebiffe Rémi.
    Sandra rit de bon coeur, elle se vengera de ses remarques douteuses plus tard.
    Lisa embrasse chastement son soumis un instant, pudique dans l’expression de ses sentiments. Célia se réfléchit pas, avec son impetuosité habituelle, elles fourre directement sa langue dans la bouche de Jeannot, et entame une danse de la joie avec la sienne, jusqu’à ce que les raclements de gorge de ses amies la rappellent à l’ordre.
    — Bon, j’ai faim moi, clame Célia pour détourner l’attention, un peu confuse de s’être égarée sur un autre terrain.
    Elle agite vigoureusement la cloche. Lisa se bouche les oreilles, on se croirait dans les alpages !  
    Les soumis accomplissent le service plus ou moins adroitement, se prenant force taloches et pinçons, ce qui ne les aide pas à se concentrer, avant de se mettre à genoux à côté de leur Maîtresse. Jeannot a droit à un traitement de faveur, Célia lui glisse de bons morceaux directement dans la bouche, elle lui offre même un peu de champagne en l’embrassant. Rémi et Julien n’ont pas cette chance, d’après les lapements laborieux qu’ils émettent en tentant de se nourrir.
    C’est le temps du dessert, ils sont priés d’apporter les friandises et les douceurs. Ces dames s’attendrissent, elles poussent des petits gloussements de joie. La gourmandise, leur péché mignon !
    Célia se penche vers son soumis.
    — Ferme les yeux et ouvre la bouche ! C’est bien…
    Elle dépose une cuiller de mousse au chocolat sur sa langue. Jeannot sourit largement et remercie sa Maîtresse avec enthousiasme. Célia se sent d’humeur joueuse, elle hésite à lui donner du fromage, celui qui sent si fort. Mais elle compte bien l’embrasser encore son charmant soumis, alors on verra plus tard. En attendant, il va embrasser autre chose !
    — Glisse-toi sous la table !
    Elle fait un clin d’œil à ses amies ; le moment est venu ! Une douceur de plus au menu… Sandra et Lisa ordonnent la même chose à leurs soumis. Ils disparaissent de leurs champs de vision, cachés sous la longue nappe. Elles se retrouvent entre filles et éclatent de rire. Elles se détendent enfin, quittent leur masque de dominatrice, et plaisantent sur leurs soumis, leurs maladresses, leurs gaffes, leurs attributs… et tant mieux s’ils entendent tout ! Lisa ne trompe personne, on devine combien elle tient à son soumis si sage. Sandra a plus de raisons de se plaindre, Rémi n’en fait qu’à sa tête : un « souminateur » qui ne perd jamais une occasion de la provoquer, qu’il faut sans cesse rappeler à l’ordre, un dressage éternel qui finit par la fatiguer à la longue, mais il a certaines qualités, elle le reconnaît… Son endurance en particulier, son masochisme, parfaitement assorti à son sadisme. Célia n’a que des louanges pour son soumis d’un soir, elle se demande si elle ne va pas le recruter en deuxième soumis officiel, avant de se raisonner ; Johann lui prend déjà bien assez de temps !

    Les dominatrices se taisent, pensives. Elles chipotent sans conviction une part de bûche glacée, elles semblent ailleurs. Entre leurs jambes, les soumis progressent ; ils relèvent une robe, écartent les pans d’une jupe, tâtonnent pour accéder au saint des saints. Les culottes forment un dernier obstacle. Seule Sandra n’en porte pas, elle est la première à tressaillir sous les coups de langue de Rémi. Les autres soumis en sont encore à se battre avec de la dentelle et du satin, des froufrous compliqués qu’il faut dégrafer. Ils se perdent quelque part entre le porte-jarretelle et la guêpière, désespérant de parvenir à dévoiler l’objet de leurs désirs.
    Jeannot a enfin trouvé le chemin, Célia ferme les yeux, délicieusement léchée. Elle déguste toujours sa glace mangue-coco, savourant ce plaisir pour ses papilles, qui s’ajoute à celui qui couve entre ses jambes et menace de tout emporter. Lisa étouffe un petit rire, chatouillée au bon endroit, semble-t-il. Célia se sent d’humeur joueuse.
    — La première qui jouit a perdu ! Lance-t-elle à ses amies.
    Sandra et Lisa opinent, trop occupées à résister pour répondre.
    — Et tous les coups sont permis pour se faire craquer !
    Joignant le geste à la parole, Célia se tourne vers Lisa et l’embrasse dans le cou ; depuis le temps qu’elle en rêve en plus ! Lisa se laisse faire, lui offre sa gorge, et Célia s’enhardit, dépose de petits baisers tout le long de son cou, direction son décolleté où sa bouche se perd, s’attarde sur un téton dressé. Mais la voilà prise à son propre piège, son excitation est à son comble à force de lutiner son amie. Elle est la première à rendre les armes, le nez dans un sein moelleux. Elle gémit avant de crier de plaisir, et s’agrippe au sein de Lisa sous l’effet de la déflagration de l’orgasme. Lisa se plaint un instant et lui emboîte le pas, elle jouit à son tour, oubliant de protester.
    — J’ai gagné les filles, s’exclame Sandra, Rémi est doué d’habitude, mais là, il ne fait aucun effort !
    Elle lui donne une gifle ; ça couine sous la table.
    — Il me fatigue ! Je vous propose de corser le jeu : changement de partenaire quand j’agite la clochette ! À eux de décider où se dirige leur langue, nous verrons si nous reconnaissons nos soumis ! Le contact de leur bouche, la façon de nous lécher…

    Les trois amies ferment les yeux et goûtent le moment, sursautant parfois, lors des « changements ». Au début, Célia tente de deviner qui l’a choisie ; après tout, ils ne sont que trois. Mais bientôt, elle perd le compte et s’abandonne à ses sensations. L’un des soumis la lèche particulièrement bien, avec dévotion et légèreté. Il comprend ses attentes, se fait tendre, le plus délicat possible. Ils inventent un langage à eux, une danse de la langue qui répond aux palpitations humides de son sexe. Son plaisir monte à nouveau, l’orgasme bouillonne en elle comme la lave d’un volcan avant de s’embrasser et jaillir en un feu d’artifice. Elle explose de plaisir et un désir fou la submerge aussitôt. Qui peut la lécher aussi divinement ? Son soumis ? Elle va le dévorer, n’en faire qu’une bouchée dans la chambre voisine… Elle glisse sa main sous la table, mais au lieu de la tête chevelue qu’elle s’attend à trouver, elle tombe sur un crâne rasé. Stupeur, ce n’est pas son soumis, c’est celui de Sandra, Rémi ! Il est tout à fait à son goût, un peu trop d’ailleurs, et cela semble réciproque ; Rémi se pourlèche les babines et la considère d’un air gourmand. Quel impertinent ! Il se prend une petite claque en guise de remerciements. Il se remet aussitôt à sa place, baisse les yeux, et porte les doigts de Célia à ses lèvres pour les butiner de baisers fiévreux, avant de les lécher, lui signifiant qu’il a bien réintégré sa place de chien. Un chien lécheur.
    La jouissance de Célia marque la fin du jeu.
    — Tu as encore perdu, la taquine Lisa.
    — Moi je trouve que j’ai gagné au contraire !
    — Messieurs, il se fait tard, fait Sandra, agacée d’être restée sur sa faim et pressée soudain de les renvoyer au diable, tous. Nous vous remercions, tout était succulent, nous nous sommes régalées ! Vous vous êtes montrés à la hauteur de la tâche… Rémi, j’aurais quand même deux mots à te dire ! Je te convoquerai bientôt, ne me déçois pas. Maintenant, il est temps de ranger et de débarrasser le plancher !

à suivre…

***
    Pratiques et fétichismes évoqués

    – After care
    – Service : cuisiner, servir à table, rangement, ménage
    – Pet play
    – Esclavage sexuel

    Photo : Série Les Mystères d’Eastwick

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