Un billet nettement plus joyeux aujourd’hui – vous m’avez redonné le sourire et chaud au cœur avec tous vos commentaires sur Facebook, vos messages, vos conseils bienveillants, affectueux, drôles, je vous kiffe toutes et tous à la folie !
L’autre jour, je voulais bavarder sur Facebook – ô femme inconstante ! Je peux aussi bien me plaindre amèrement de Facebook, du temps qu’il me prend, et, un soir d’ennui, vouloir y perdre du temps au contraire, lancer un débat houleux, mais fun et sexe pour y traîner sans fin –
J’ai choisi un bon gros sujet qui tâche pour rassembler un maximum de monde, n’ayons peur de rien : la zoophilie. L’affiche de Shaka Ponk vue dans le métro ou une gare m’avait intriguée, et immédiatement évoqué cette paraphilie (en fait non, le singe c’est la mascotte mythique du groupe).
A priori, je vous rassure, je suis choquée, outrée, indignée comme tout le monde à la pensée de la zoophilie, pauvres bêtes, mais finalement, quelques images se sont imposées. Je les publie ici aussi, ce sont des sources d’inspiration pour plus tard, car on m’a mise au défi d’écrire une nouvelle romantique zoophile. – Facile 😉 les contes de fées et les contes mythologiques regorgent d’exemples, je m’étais d’ailleurs essayée à l’exercice avec les métamorphoses de Jupiter dans La vengance de Junon.
Un souvenir m’est revenu du fond des âges, de mon enfance – je sais que l’on doit éviter d’écrire sur les mineurs, mais puisqu’il s’agit de moi, je pense que ça ne cause pas de souci, en espérant ne choquer personne !
Jeux innocents
Enfant, je passais souvent une partie des grandes vacances avec ma meilleure amie. Nous dormions dans le même lit, nos bavardages et fous rires nous entraînaient souvent tard dans la nuit.
Cette année-là, nous devions avoir entre sept et neuf ans je pense – j’étais déjà grande pour garder des souvenirs aussi intacts, mais trop jeune encore pour penser à mal et remuer des fantasmes érotiques – on offre à mon amie deux petites souris blanches, mignonnes comme tout, affairées, nerveuses, toutes fines et légères… elles nous amusaient beaucoup, et nous occupaient toute la journée – la vie avant les écrans !
Le soir, on les prenait dans nos mains, palpitantes et tremblantes, on s’allongeait nues sur le lit et on les faisait courir sur nos bras, nos ventres, un peu partout… On a commencé à jouer comme ça, chacune de notre côté, émoustillées par les rires de l’autre, et par les petites griffes qui nous piquetaient à toute allure. Et puis on a corsé le jeu. Je fermais les yeux, je devais rester absolument immobile, mon amie s’amusait à déposer la souris ici ou là, au hasard de son inspiration. C’était encore meilleur de ne pas savoir où les petites pattes allaient se poser et courir. Ensuite, on inversait les rôles, c’était à mon tour de la torturer. Je me souviens de nos rires, des frissons qui nous parcouraient, du cliquetis infime des minuscules griffes sur notre peau qui nous chatouillaient partout… c’était tout simplement délicieux.
Bien sûr, les souris se sauvaient sans cesse, on passait notre temps à se relever et à courir partout dans la chambre pour les rattraper. On s’agitait toutes nues, secouées de rires, plongeant à quatre pattes sous les meubles pour tenter d’attraper ces fichues bestioles afin de les remettre sur le bon chemin, nos bras, nos dos…
Un soir, son père est entré sans frapper, ou nous n’avons rien entendu. Nous avons tout juste eu le temps de nous précipiter sous le drap et de le ramener au-dessus de nos têtes.
— Qu’est-ce que vous fabriquez ? a tonné son père, soupçonneux, à raison.
Il n’a eu que des gloussements en réponse. Nous n’avons pas osé répondre, ni nous dégager du drap, nous étions toutes nues, frémissantes, avec la conviction d’avoir fait des « bêtises ». Cela ne devait pas se faire de jouer ainsi avec des animaux… On pouvait caresser un chien, un chat, et même une petite souris, mais l’utiliser à d’autres fins, c’était mal, de toute évidence. Il y avait certaines limites à ne pas dépasser, et nous les avions franchies allègrement. Son père a fini par sortir au bout d’un moment sur un dernier « Et maintenant vous dormez, je ne veux plus vous entendre ! », et nous avons respiré enfin, soulagées. Nous avons ri longtemps en silence, de peur, de nervosité, de confusion. Je crois que l’on n’a plus jamais osé recommencer, nous contentant de nos jeux diurnes : fabriquer des maisons pour les souris, leur inventer des parcours et des obstacles…
Nous avons ensuite croisé des orvets dans le jardin – ce sont des sortes de petits serpents – et avons tenté la même chose avec leurs corps froids et glissants ondulant sur notre peau… mais avec moins succès il me semble. Ils nous échappaient, ils étaient encore plus vifs que les souris, nous abandonnant parfois leur queue, comme les lézards, ce qui nous dégouttait un peu. Nous avons fini par en perdre un dans la maison, et les hurlements de la mère de mon amie – l’orvet s’était lové sur le téléphone – ont sonné la fin de nos expériences sensuelles avec nos amis les animaux. Définitivement. Pour l’instant 😉
Bon pour la tête a repris ce billet ici
Ma carrière de journaliste se présente bien !
Photos : Shaka Ponk, La belle et la bête, Twillight, King-Kong, Le Rêve de la femme du pêcheur