Point de fêtes fabuleuses à vous raconter ces temps-ci. Du coup, une simple sortie au cinéma prend des allures d’aventure !
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Hier soir, je suis allée au cinéma avec un ami, cela faisait des siècles… Sentiment d’irréalité, je me sens presque comme une étrangère. Je n’ai pas du tout suivi les dernières sorties, je ne suis au courant de rien, je choisis un peu au hasard un film vaguement SF. Tiens, le billet ne coute que 5 euros, les UGC doivent vraiment aller mal pour casser autant leurs prix… 😕
Le film m’enchante, bien onirique, avec des boucles temporelles comme j’aime, mais je n’en reviens pas comme les acteurs font jeunes, cela fait plaisir de les voir, au sommet de leur beauté… les progrès de la chirurgie esthétique, le talent du cameraman sûrement, trop fort !
— En fait, c’était un festival spécial, et j’ai vu un film datant de 2004… c’est moi qui ai fait un saut dans le temps 😅
En sortant du cinéma, nous cherchons une terrasse pour prendre un verre, elles abondent dans le secteur et sont encore bien animées. Je comprends enfin les règles en vigueur en abordant la serveuse, en attendant qu’elles changent à nouveau ce soir, peut-être… :
— Bonsoir, on peut prendre un verre ?
— L’alcool c’est seulement jusqu’à 22h, et avec un plat…
— Et les soft ?
— Oui, pas de soucis, installez-vous où vous voulez…
On discute du film à perdre haleine, fans tous les deux de cette magie : « raconter une histoire». L’heure tourne, la serveuse range les tables et les chaises autour de nous, on se décide à lever le camp.
— Et si on rentrait par le parc, c’est plus sympa non ? fait mon aventureux compère.
— Moui…
Il fait frais, très frais même, et le parc a l’air bien sombre, mais Paris by nigth, ça ne se refuse pas, surtout avec les rumeurs de couvre-feu qui courent…
Les lieux sont très peu éclairés, des silhouettes sombres errent ; mais que font tous ces gens ? On avance à pas vif et on se heurte au bout du parc à une barrière, impossible de sortir, il faut un code, c’est l’entrée d’un chantier on dirait. Je regarde autour de moi, tout le secteur est devenu un immense chantier ! Des immeubles d’algécos s’alignent à perdre de vue, une structure métallique inconnue fantomatique surgit des brumes telle un vaisseau spatial ; mais qu’est-ce que c’est que ça, dans quelle dimension parallèle ai-je atterri, je ne reconnais rien ! Et où est la sortie ! On tente d’entrer dans un immense hôtel par l’arrière, dans l’espoir de retrouver la rue en traversant le hall mine de rien. Il est tout aussi fantomatique, vide et éclairé de mille feux, et toutes les portes sont fermées.
Et là, il commence à pleuvoir.
On rit, mi nerveux, mi inquiets, je suis glacée jusqu’aux os ; on se résout à faire marche arrière, le M du métro est comme un signe d’espoir au loin qui nous guide dans le brouillard pluvieux 😉
La bouche de métro est fermée, son rideau de fer baissé ! Il est à peine minuit pourtant, est-ce que le couvre-feu a déjà démarré ? Cette impression d’être dans un film absurde, dans un rêve sans queue ni tête, et de ne plus rien comprendre !
Nous piquons un sprint pour gagner une autre entrée, en courant sous la pluie comme dans les films, ouf, point de barrière cette fois, l’aventure s’arrête là. Nous retrouvons avec soulagement, et peut-être un brin de déception, la chaleur de la station et le métro qui arrive et nous cueille au passage : direction la couette.
Photos : Film Eternal Sunshine of the spotless mind