Samedi dernier, je me suis rendue avec une joie non dissimulée au « Bal à la page » organisé par Les Livreurs. Je ne pouvais rêver de plus belle soirée de St Valentin !
Sans me considérer comme une « habituée », j’essaie de ne jamais manquer ces rendez-vous tant ils me réjouissent. Ils réunissent plusieurs plaisirs à la fois : les plus belles pages de la littérature lus par des passionnés, des temps consacrés à la danse, sans oublier les surprises qui émaillent toujours la soirée…
Je suis ravie en particulier de retrouver le batteur Norbert Lucarain. Il va rythmer la soirée de solos ébouriffants, se lançant aussi dans des séries de bruitages irrésistibles, plein d’humour, toujours étonnants.
Les lectures commencent et nous sommes suspendus aux lèvres des lecteurs. Les extraits sont très variés. Je suis heureuse d’entendre de délicieux textes anciens extraits des Liaisons dangereuses, que j’adore, de L’école des femmes... Nous entendons Sade aussi, dans un texte d’initiation savoureux lu avec gourmandise par un lecteur qui s’amuse autant que nous. Des passages contemporains nous sont aussi proposés, insolites, beaux, surprenants, drôles, toujours si bien écrits… tous ont en commun d’être lus avec passion, énergie, expression, humour… Les lecteurs me stupéfient à chaque fois par leur professionnalisme, leur gouaille, leur énergie. Leurs visages, leurs corps bougent et accompagnent leur lecture. Ils deviennent des acteurs, et nous communiquent leur plaisir de jouer. Les extraits sont toujours trop courts à mon goût tant ils me plongent à chaque fois dans une histoire, une ambiance.
J’avoue que je m’attendais, vu la date, à une majorité de textes romantiques : déclaration d’amour, coups de foudre, scènes sensuelles… mais Les livreurs nous ont joué un tour à leur façon. Ils nous ont offert de nombreux textes érotiques (ce n’est pas moi qui m’en plaindrai ! Au contraire !), des textes écornant le mariage… du côté du romantisme, je me souviens surtout d’un très joli extrait de L’heure et l’ombre, de Pierre Jourde, et d’une nuit torride pleine d’humour extraite de Pas pleurer, de Lydie Salvayre. Mais le romantisme est resté nettement minoritaire.
Une chanteuse, Laura Pizzoli est invitée, et nous chante de belles chansons accompagnée de son piano. Un instant de grâce, la touche romantique de la soirée.
Entre les lecteurs, une jeune femme passe régler le micro et nous offre un véritable défilé de mode avec des robes plus ravissantes les unes que les autres, évoquant les années 20, les années 60… beaucoup m’ont vraiment plu, et j’aimerais bien savoir où les trouver !
De nombreux écrivains lus sont présents dans les salles. Ils dédicacent leurs livres lors des entractes, pendant lesquels on peut aussi se restaurer, admirer une expo, se renseigner sur les sextoys de la maison Lelo… Mais les irréductibles danseurs que nous sommes ont du mal à s’arracher à la piste de danse, si ce n’est poussés par la faim et la soif (un petit mot sur le buffet au passage : leurs tartines étaient excellentes, mais ils ont été trop vite dévalisés !). L’urgence est à la danse, il y a si peu d’occasion. Au début, nous sommes entraînés par un prof, Léonardo, puis nous dansons entre nous… C’est un plaisir d’observer plusieurs couples, et je me demande si une école de danse ne se cache pas dans la salle tant certains virevoltent avec virtuosité. Moi j’ai amené mon danseur et je ne le lâche pas ! A force de danser, nous avons manqué de temps pour explorer la librairie. Et quand la bouche en cœur, fort tard, nous nous approchons enfin du stand, l’auteure du prix Goncourt est partie… ça nous apprendra à attendre la dernière minute ! Un coup d’œil à nos montres, minuit, à notre tour de nous enfuir en courant vers le métro.
Ce qui m’a frappé samedi, c’est l’affluence incroyable, encore plus forte que la dernière fois. La salle était archi comble, et sur l’estrade, il était difficile de suivre les pas enseignés lors de la première séquence de danse tant nous étions serrés, on ne voyait que les mains de notre prof ! Il faisait régulièrement passer les cancres plaqués à l’arrière devant, mais quand même, les pas ont été bien plus fantaisistes cette fois…
Fin de soirée : tirage au sort et distribution des cadeaux offerts par Lelo… (Damned, j’ai perdu, je regrette vu la mine réjouie des écrivains découvrant leur cadeau !)
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