Fantaisie de Noël, spécialement dédicacée à MissKat si elle le veut bien …
Joyeux Noël à tous !
Quand une maison d’édition spécialisée dans l’érotisme invite des auteurs de nouvelles érotiques, des lecteurs coquins, le tout dans une librairie érotique…. avouez qu’il y a de quoi fantasmer ! Je n’en m’en suis pas privée…. et je vous livre ici un petit résumé de mes émois !
Tous les noms des lieux et des protagonistes ont été changés pour respecter leur intimité 🙂
Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé n’est pas fortuite.
Toute l’histoire est fantasmée !
J’espère que personne ne m’en voudra… sur simple demande des intéressés, je supprime ou modifie:-)
***
Le cœur battant et plein d’espoir, Clara pousse la porte de la Musaraigne. Elle voulait participer à ces soirées depuis longtemps, et hésitait, ne connaissant personne. Ce soir là, elle rassemble tout son courage et se décide enfin. Sa nouvelle vient d’être publiée, et elle se sent enfin légitime pour rejoindre ce cercle d’auteurs coquins.
Clara se sent perdue devant la foule compacte qui se presse le long des rayonnages de la librairie, elle hésite presque à rebrousser chemin. Tout le monde rit et discute avec animation. Clara fonce vers le buffet, à la recherche d’une coupe de champagne, histoire de se donner une contenance. Elle cherche du regard ses amis du net, ils ont promis de venir, mais elle ne reconnaît personne. De douloureux souvenirs de son adolescence remontent à la surface. Quand elle attendait une invitation à danser, au fond de la salle, cachée derrière sa frange et ses lunettes… Clara chasse ces pensées désagréables. Il n’est pas question de jouer les timides ce soir, elle meurt d’envie de rencontrer ses deux écrivaines préférées, elle est venue essentiellement pour ça.
Son cœur bondit, elle vient de reconnaître Misstigri. Aucun doute, ce nez mutin, ces yeux pétillants derrière des lunettes de stars…. C’est elle ! Maîtrisant mal son enthousiasme, Clara se jette littéralement sur la demoiselle, au lieu de l’aborder discrètement comme elle en avait l’intention, mais Misstigri semble ravie elle aussi. Elle présente aussitôt Clara au maître de cérémonie, Steeven, leur Charlie à toutes, adoré, vénéré, Maître tout-puissant et bienveillant, régnant sur son harem d’auteures, maniant l’humour et le fouet avec un égal bonheur. Il accueille chaleureusement Clara qui voudrait disparaître dans un trou de souris, pétrifiée devant cet immense barbu au regard pénétrant, à la carrure de géant, faussement jovial, retors, rusé comme un renard, à l’humour irrésistible, au sourire carnassier et gourmand, qui semble vouloir la croquer toute crue. Impressionnée et retrouvant toute sa timidité de jeune fille, immédiatement subjuguée telle la belette face au boa, Clara déglutit à toute vitesse son fond de verre, bredouille des remerciements confus, et bat en retraire. Elle s’enfuit rejoindre la compagnie douillette et gazouillante de ses consœurs.
Misstigri bavarde avec Olivia Duval, l’écrivaine star aux mille nouvelles publiées, la reine de la soirée ! Olivia cache de grands yeux timides et déterminés derrière de grosses lunettes et une frange épaisse. Son teint pur de porcelaine est magnifiquement mis en valeur par des cheveux noirs comme le jais. Elle possède une classe folle, un sourire craquant et distant à la fois. Olivia est une créature céleste, une déesse, qui daigne s’incarner et descendre sur terre à l’occasion, pour se mêler au commun des mortels, mais on sent combien notre lourdeur d’éléphantes, nos allures pataudes la font souffrir, même si elle prend sur elle et nous offre son plus beau sourire. Elle s’éloigne, élancée, fine, divinité à jamais hors d’atteinte, appelée, happée par la notoriété et ses exigences. Olivia restera inaccessible à jamais, dans sa tour d’ivoire. Clara soupire et se tourne vers une créature plus terrestre, faite de chair et de sang. Elle reprend ses bavardages insouciants avec Misstigri, le cœur vibrant de joie de leur complicité naissante. Elle ignore la sonnerie de son téléphone. Sans doute ses amis sont-ils enfin arrivés, mais Clara ne se résous pas à quitter la compagnie de sa nouvelle amie.
Cette rencontre soudaine de deux écrivaines de choc et de charme trouble Clara plus que de raison. Elle écoute d’une oreille distraite les confidences de Misstigri, tout en repensant à ses écrits torrides. Dans le brouhaha des conversations, Clara se penche pour mieux entendre la jeune femme et tâche de mieux se concentrer. Elles meurent de chaud toutes les deux sous leurs lourds manteaux d’hiver. Clara peut voir de près les jolis cheveux blonds, la courbe des sourcils, le joli sourire de son amie, son petit nez, ses fossettes… elle manque de se rapprocher encore, de s’égarer, elle chute presque. Peut-être est-ce l’effet du cocktail, traître selon le barman, mais elle commence à sentir une douce chaleur l’envahir, et des pensées interdites se faufiler et tenter de s’imposer. Clara se force à respirer calmement. Elle commence à se sentir enfin inspirée par l’appel à textes « Entre filles » qui la laissait de marbre jusque là.
Clara préfère s’éloigner de cette trop charmante écrivaine. Elle ne doit pas se montrer collante, elle doit la laisser papillonner ailleurs. Elle décide de rejoindre une ambiance plus masculine, trois beaux garçons, de solides gaillards bourrés de testostérone comme elle les aime. Ses amis de Facebook enfin retrouvés. Ils sont ravis de se découvrir à visage découvert, dans cette ambiance à la fois amicale et brûlante. Ils discutent à bâtons rompus des sujets les plus chauds, et l’effervescence de Clara ne s’améliore guère. Leurs propos fortement dosés aux hormones l’amusent et l’émoustillent tout à la fois. Passe la mère Noël, distribuant moult livres coquins à la ronde, dans une tenue sexy en diable, mettant superbement en valeur ses jolis atouts. Rieurs et fébriles, les garçons parcourent les livres offerts, lisent des extraits, affichent des airs blasés, faussement à l’aise. Ils rient pour masquer leur gêne et la température monte encore. Clara a hérité du célèbre « Osez la sodomie » qui sied mal à son tempérament romantique, elle tente de le troquer contre « Osez devenir l’amant parfait », sans succès. Le fou rire les gagne.
Au bout d’un moment, les jambes de Clara vacillent. Elle est debout depuis plusieurs heures, sirotant sans fin le cocktail maison sans avoir dîné. Sa tête tourne, un épais brouillard l’entoure et assourdit les propos de ses amis. Il est temps de s’éclipser avant de tomber dans les bras de son voisin. Clara s’assoit sur les marches de l’escalier près du bar, appuie sa tête contre le mur, et reprends son souffle, goûtant ce moment de repos. Le serveur lui adresse un clin d’œil charmeur, et lui tend un verre.
— Tenez, buvez ça, ça va vous remettre en forme….
Reconnaissante, Clara boit le frais breuvage et s’appuie à nouveau contre le mur, fermant les yeux, presque sur le point de s’endormir. Soudain, un ange apparaît devant elle et lui tend la main avec gentillesse. Clara écarquille les yeux avant de reconnaître Misstigri. Dans son ivresse et sa faiblesse, elle ne l’avait pas reconnue. La jeune femme s’est changée, elle est vêtue d’une longue robe blanche à demi transparente. Ses yeux transpercent le cœur de Clara directement. Clara se lève, prends sa main, étrangement sereine et confiante.
— Il est temps de te révéler notre secret. Viens ! Fait l’apparition d’une voix mystérieuse.
Comme une somnambule, Clara la suit dans l’escalier étroit qui mène à un grand salon plongé dans la pénombre. Des coussins sont éparpillés partout et accueillent des couples, qui s’embrassent nonchalamment, bavardent. Une douce musique classique berce les oreilles de Clara, ses yeux s’apaisent à la lumière des bougies. Misstigri poursuit de sa voix douce :
— Nous, les auteurs de la Musaraigne, nous faisons partie d’un club secret, un club littéraire, un peu particulier, où nous échangeons nos expériences, testons nos idées… tu vois ? Et ce soir, c’est ton baptême du feu ! Ton bizutage si tu préfères, mais ne t’inquiète pas, je te promets beaucoup de plaisirs et d’agréables sensations ! Le principe est simple… il s’agit de te faire découvrir une pratique, une posture qui t’es encore inconnue… pour ton inspiration tu comprends, tes futurs écrits !
L’étendue de son inexpérience défile dans les pensées de Clara, étreinte d’une légère angoisse. Elle craint le pire, et se rassure en se perdant dans la contemplation du visage de Misstigri, son sourire enjôleur et ses yeux rieurs.
— Nos échanges de messages m’ont mise sur la voie poursuit la jeune femme, je sais que les amours saphiques te sont inconnues…
Elle se penche vers Clara et dépose un délicieux baiser sur ses lèvres. Clara n’avait jamais goûté la douceur des lèvres d’une femme, et, en un instant, la voilà conquise pour toujours. Comment retrouver une bouche piquante et sentant la bière, après ce divin baiser fleuri ?
Ne tenant plus debout, toute affaiblie, le cœur s’accélérant de plus en plus, d’attente, de joie, Clara se laisse tomber sur les coussins moelleux, où Misstigri ne tarde pas à la rejoindre. Clara ne s’appartient plus, et s’abandonne à la douceur et la sensualité de ses caresses entre femmes.
Mais les caresses changent, gagnent en force, deviennent des secousses… Clara reprend conscience, et ouvre les yeux avec difficulté, à regrets. Elle est toujours assise sur les marches de l’escalier. Immensément déçue d’avoir rêvé, Clara retient des larmes de frustration.
Misstigri se penche vers Clara, ses yeux sourient à travers ses lunettes. Sa main tapote le dos de son amie, le masse vigoureusement pour l’aider à reprendre ses esprits. Le cœur de Clara fait un bond dans sa poitrine, elle rêve d’autres caresses, plus douces, plus câlines. Désespérée, Clara réalise qu’elle a complètement et définitivement craqué sur la jeune femme, et qu’il va falloir ravaler et cacher cette attirance inutile.
— Clara, Clara, tout va bien ? Tu m’entends ?
Sa voix inquiète achève de réveiller Clara. Que lui est-il arrivé ? Elle surprend le barman qui sourit en la regardant et Clara fulmine. Celui là ! Il ne perd rien pour attendre ! Quelle potion magique lui a-t-il servi pour provoquer tant de visions ?
— Excuses-moi, j’ai eu un légère malaise je crois, j’ai du abuser du cocktail… Mais ça va mieux, oui …
Le visage de Misstigri s’éclaire, son sourire rayonne de soulagement.
— Repose-toi encore. Je reviens. Attends-moi, ne bouge pas surtout …. Tu as besoin de retrouver toute ton énergie car j’ai un projet pour nous deux … j’espère que tu es libre toute la nuit ?
Elle s’éloigne aussitôt, virevoltante, fée clochette agitée et pailletée, laissant Clara saisie. A-t-elle bien entendu ? Est-elle encore victime d’hallucinations ?
Clara fouille la salle du regard et aperçoit Missitgri en train d’embrasser quelques personnes. Serait-elle en train de leur dire au revoir ? Misstigri se tourne alors vers elle, agitant haut la main, et lui envoie un baiser muet. Clara laisse la joie et l’espoir monter peu à peu dans son cœur, et se prépare à la suivre au bout du monde, se laissant porter par le courant magique de ce lieu enchanteur.
4 commentaires
Je viens de découvrir ta nouvelle. . . Misstigri ne boit jamais de champagne Mais si tu veux venir un jour passer un long moment avec nous, je conseillerais plus le Beaumes de Venise…
Merci pour vos mots doux les amis ! Et merci Mister Zen pour cette confidence, je ne l’oublierai pas !
ll y a des jours où l’on regrette plus que d’autres de ne pas être parisien ! Merci pour cette belle nouvelle !
La suite!!!La suite!!! là je suis sur ma faim.
Le genre de réception que tu décris là je vis ça presque tous les jours ( coté organisation) à leur arrivée les visiteurs sont coincés puis une coupe de champagne débride tout, le ton monte, les éclats de rire se font entendre, les yeux deviennent brulants. Les effets euphorisants du champagne. Jamais je n’ai proposé la moindre cochonnerie qui aurait pu faire sauter les barrières à qui que ce soit. Le champagne se suffit très bien.
Des attirances saphiques? pourquoi pas tout doit y être douceurs
Tu avais la permission de minuit? ( et plus) le dernier métro à 1h 00 je crois