J’avais beaucoup aimé Mon cher Balmy, du même auteur, aussi étais-je particulièrement contente de me plonger dans Soeur Gabrielle.
J’ai retrouvé des points communs avec Mon cher Balmy : la beauté de la langue, une histoire qui nous fait voyager dans le temps, le récit d’une vie…
Les deux nouvelles commencent par une scène de voyeurisme, lumineuse et joyeuse dans Mon cher Balmy, bien plus trouble et perverse dans Soeur Gabrielle. Les destins des héros seront très différents.
L’érotisme de Mon cher Balmy était doux, beau et tendre. Il est ici plus féroce, impitoyable.
Nous suivons la vie difficile d’une jeune fille orpheline de mère, mal aimée et finalement abandonnée par son père. J’ai aimé le courage et la détermination de l’héroïne, qui ne se laisse pas abattre et surmonte les épreuves, aussi dures soient-elles. On s’y attache tout de suite, sans trop souffrir heureusement car Gabrielle est pleine d’énergie, de caractère, et son envie de s’en sortir lui fait surmonter les obstacles avec une certaine serenité. Il semble qu’elle nous raconte son histoire longtemps après les faits, ce qui permet de les adoucir un peu. Mon coeur s’est quand même serré quand la jeune fille s’est fait prendre par la police, malgré son récit tranquille et sans « pathos ». La suite m’a fait sourire. J’ai toujours aimé les couvents libertins, les moines paillards et les religieuses ardentes…
Je ferai à Soeur Gabrielle le même reproche que je faisais à Mon cher Balmy. C’était bien trop court ! Toute une vie palpitante et passionnante, évoquée à grands traits, en se penchant sur ses aventures phares… j’aurais voulu m’attarder un peu plus en compagnie de Gabrielle, en particulier sur sa vie quotidienne au sein d’une maison close, un sujet qui me fascine.
La présentation de l’éditeur
Sœur Gabrielle relate le destin extraordinaire d’une orpheline, au XVIIe siècle, qui quitte la campagne, devient prostituée, puis religieuse. Mais peut-on oublier ce que l’on a été ?
« Je n’avais plus de famille, pas de fortune, pas de dot, aucune instruction et encore moins de religion, ma tante n’ayant pas réussi à me convertir au christianisme. Avec tous ces manques, il n’y avait aucune probabilité qu’un homme voulût m’épouser et aucune que j’eusse quoi que ce soit à regretter. »
Pour le commander :
Sur le site des éditions Dominique Leroy (vous pourrez aussi le feuilleter)
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