J’ai dévoré « Sexe, mensonges et banlieues chaudes » comme un paquet de bonbons, et sans aucun risque pour mes rondeurs ! Bien au contraire… Je me sens d’humeur légère et romantique, tout en ayant envie de m’éclater moi aussi, comme l’héroïne (il n’y a pas de raison !)
J’étais un brin dubitative au début (ah, le cliché de la pauvre petite fille riche insatisfaite qui se morfond dans les beaux quartiers), mais j’ai été rapidement conquise par le style alerte, plein d’humour de l’auteur. Sa critique de la presse féminine est drôle et sans concession, ses différents personnages m’ont bien fait rire, en particulier ceux de la riche bourgeoisie, souvent ridicules dans leur futilité et leur consommation frénétique de produits de luxe (quand même, ça doit être sympa le massage au chocolat dans un SPA d’une station de ski huppée, ça m’a donné envie d’essayer !) Ses amies dépravées à souhait, son petit ami de toujours bien falot, inintéressant, et piteux amant… tout un entourage tapageur et sans dignité. Sara étouffe, rêve d’échapper à sa condition et de se tourner vers d’exotiques destinations. La banlieue par exemple. (comme quoi, rien n’a changé on dirait depuis la chanson des Inconnus Neuilly-Auteuil-Passy 😉
Les récits des soirées orgiaques de « la haute » m’ont particulièrement réjouie (c’est vraiment comme ça ?). En comparaison, les banlieues soit-disant « chaudes » paraissent sages, raisonnables, et même un brin tristounettes face aux débordements sans limite et aux excès en tout genre de l’ouest parisien.
J’ai aimé le parcours de Sara, ses hésitations, ses faux pas, ses scrupules, et sa façon de prendre finalement sa vie en main et le taureau par les cornes ! J’ai moins compris son goût immodéré pour le métro par contre (sans doute le coté « nouveauté » ;-). Sara ose tout, y compris endosser une nouvelle identité pour « franchir le périph » ( je ne veux rien dévoiler de plus ! ) et vivre l’aventure de l’autre côté… Vous retiendrez votre souffle vous aussi en vivant toutes ses péripéties pour tenter de s’extraire du beau monde et découvrir banlieue. Un autre pays presque à ses yeux, tellement différent du sien.
Je me doutais vaguement de l’issue dès le début, mais le récit m’a néanmoins tenue en haleine, je suis restée suspendue aux états d’âme et aux initiatives périlleuses de l’héroïne tout au long de l’histoire, un véritable parcours initiatique semé d’embûches. Une sorte de conte de fée moderne, où tous les codes sont inversés : ça commence par la fin, la préparation du mariage, mais la princesse rêve de quitter son château et son fiancé, et s’amourache d’un berger d’un étranger mystérieux, bien ténébreux, pas si clair que ça…
Les scènes érotiques sont intenses et passionnées. Le désir saisit Sara de manière fulgurante et l’entraine dans quelques folies, qui ne la détourneront pas cependant de son objectif.
Un livre plaisant, pour nous distraire, et qui pourrait aussi ouvrir les yeux à bien des péronnelles trop gâtées, si bien évoquées dans le roman (de plus de 16 ans quand même !). Car au-delà d’une histoire d’amour pour rêver et s’amuser, voilà un roman qui interpelle aussi sur le sens de sa vie, de ses choix, avec un humour et un cynisme réjouissant.
Pour en savoir plus et lire « Sexe, mensonges et banlieues chaudes », de Marie Minelli, ed. La Musardine, mars 2014 :
La Musardine
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3 commentaires
Cher Erik, heureusement que tu es là pour me rappeler un détail essentiel : il s’agit d’un livre écrit par une fille, pour nous les filles ! Tout homme plongé dans ce bouquin, pourrait se sentir quelque peu décalé au sein de cette ambiance girlie
Serais-tu prise en flagrant délit de discrimination sexuelle ?!!!
Quel talent cette Clarissa ! Si je pouvais j’arrêterais tout pour lire sans plus attendre Sexe, mensonges et banlieues chaudes