Secrets de fille, avec Flore Cherry

    Mercredi dernier, j’ai participé aux Ecrits polissons de Flore Cherry. Tout a commencé par un jeu : certains devaient deviner les Secrets de Filles que nous cachions. Le mien était déjà connu des lecteurs les plus fidèles de ce blog  puisqu’il s’agissait de ma soirée dans un donjon ! (lire ici pour ceux qui ne suivent pas 😉 )

    Après le jeu qui nous a bien échauffés, nous avons écouté les récits plein d’humour et de pêche d’ Octavie Delvaux, qui nous a lu un extrait de Sex and the TV et dévoilé quelques uns de ses projets (bientôt un film, le troisième tome de Sex and… à suivre !)

    Place à l’atelier d’écriture ensuite, il s’agit d’écrire une histoire en commençant par notre secret. Je suis flanquée de deux acolytes : Ivan B. Novitchkov (du blog Le Spleen de Paris est une Fête) et Valérie. L’esprit d’ Alexandrine d’Aumale (l’une des nouvelles auteures de la Collection Paulette) œuvrait aussi occultement à nos côtés.

    Fortement inspirés par le satyrique secret de Julie Derussy, et le champagne aidant, une histoire jaillit de nos esprits embrumés et pervers. Ivan, le plus déchaîné de la bande, déclama ensuite notre oeuvre avec passion.

    Le donjon, le satyre et moi

   J’ai participé à une soirée dans un donjon. J’étais invitée par mon patron qui organisait son pot de départ. Il avait vu les choses en grand et avait loué tout un château médiéval avec moult pièces et jeux, et doté d’un magnifique donjon. Dès mon arrivée, trop curieuse, j’ai voulu le visiter.

    Je m’aventure dans un couloir décoré de superbes tapisseries. Plus j’avance entre les vieux murs de pierre, plus je sens un regard qui pèse sur mes frêles épaules de pure jeune fille. J’ai pourtant juste bu une coupe de champagne et à peine senti des mains baladeuses effleurer les parties charnues de mon corps. J’ai naturellement jeté un regard courroucé aux impudents.

    Je m’attarde devant une tapisserie représentant une scène mythologique : des nymphes observées par un satyre lubrique et priapique. Je regarde de plus près ce satyre, ses cornes tendues, ses pieds velus, et son membre dardé qui semble émerger de la tapisserie uniquement pour moi.

        – Viens te joindre à l’orgie, me dit-il avec un regard vicieux. Je te plais ? Mmmm ?

        – Attends, t’es invité à la soirée ? Tu travailles dans quel service de la boîte ?

        – Qu’est-ce que tu crois ! T’as vu mes poils aux pattes ? Je suis à la compta ! Allez, on va régler ton solde de tout compte… viens donc voir par là..

       Sur ces mots, il m’attire avec une telle frénésie et une emprise magique, que je me retrouve propulsée au milieu des nymphes que je contemplais précédemment.

       Sans autre forme de procès, je me retrouve culbutée par l’animal cornu sous les yeux effarouchés et envieux des autre demoiselles. Il va et vient avec puissance et vice, et m’entreprend par tous les orifices. Nous beuglons et vagissons à qui mieux mieux dans un ensemble rappelant un chœur antique.

       A ce moment là, alors que le jus intime de l’animal me dégouline encore entre les cuisses, du fond de ma tapisserie, je vois apparaître mon chef de service, qui tombe en arrêt devant nous, me regarde fixement. Le rouge de la confusion me monte aux joues quand il me dit.

       – Mademoiselle Rivière, il s’agit certes d’une soirée dans un donjon, mais ne deviez vous pas terminer le tableau excel de notre dernier trimestre ?