Mitsou Ko vient de publier son premier roman, Sale cabot, et j’ai tout de suite eu très envie de le lire. Je connais l’auteure, nous partageons les mêmes goûts pour les soirées et les jeux BDSM, et aussi l’écriture. Elle tient le blog Journal d’une bourgeoise délurée d’une plume ardente et acérée, ses articles m’ont souvent fait sourire, m’ont touchée, intéressée…
J’avais d’autant plus envie de lire Sale cabot qu’il traite d’un sujet cher à mon cœur : les relations BDSM et l’amour.
Un échange avec une amie à son sujet excite de plus belle ma curiosité, et le soir même, au fond de mon lit, je m’offre la version ebook. Magie du virtuel : en deux secondes, le livre se téléporte directement dans mon téléphone, je peux le lire sans attendre !
Il est déjà tard, je l’ouvre par curiosité… et je ne lâche plus, je le dévore dans le silence de la nuit, je vis intensément l’histoire ! Je le lis d’une traite, une partie de cette nuit-là, et la matinée qui a suivi.
Au tout début, j’ai eu un petit mouvement d’hésitation, car des passages entiers sont rédigés à la seconde personne. En général, je n’adhère pas, le tutoiement « me sort » de l’histoire. Pas cette fois, je ne saurais dire pourquoi, mais ce choix fonctionne parfaitement…
Une lecture en « apnée », cette impression renforcée par le manque de ponctuation parfois, qui trahit la tension, les émotions à fleur de peau de Solale, confiées dans un style direct, cash, sans «chichis », comme si elle se confiait directement, ce qui nous la rend très attachante.
L’histoire raconte la relation BDSM entre Solale et Sam.
C’est le récit enflammé d’une femme blessée, écorchée vive, d’autant plus touchante qu’elle se montre indépendante et très forte. Pour une fois, Solale a ouvert son cœur, en confiance, à un partenaire de jeux, qui devient bien plus : son soumis, et l’homme qu’elle aime… Il la séduit, réussit à percer sa carapace ; ils s’entendent si bien. Solale a soif de découvertes, d’expériences, il lui fait découvrir de nouvelles pratiques, ils partagent des moments d’extase pure… Pour la première fois, Solale est tentée de dominer un homme. Un homme qui se révèle finalement volage, « renifle sous les jupes » de toutes les dominatrices de la place. Solale l’apprend, souffre, punit, renaît…
J’ai aimé les chapitres relatant d’intenses séances, lors de soirées incroyables, souvent organisées par Solale elle-même avec ses amies, et d’autres séances, plus intimes, dans le cocon de son appartement. J’ai reconnu quelques soirées, et je n’ai pas pu m’empêcher de tenter de mettre des noms derrière certains personnages, mais c’est un roman : « tout est vrai et tout est faux » comme le dit l’auteure, et impossible de démêler le vrai et le faux ( je connais moi aussi ce petit jeu 😉)
L’auteure n’a pas peur des mots, rien n’est éludé ou édulcoré, tout est décrit crûment, et en détails ! (J’ai appris plein de trucs !). Mais ces scènes hard « coulent de source », s’insèrent naturellement dans le récit…
Un livre écrit avec passion, « avec les tripes » ; on plonge directement dans les pensées, les ressentis, les états d’âme de Solale. On s’amuse, on s’éclate, on vibre avec elle — même si on ne partage pas son goût pour certaines pratiques 😉 — et on souffre aussi, car Solale se met à nu, nous livre ses sentiments, ses déceptions, ses émotions… Tout le roman est une grande déclaration d’amour !
On ne peut s’empêcher de penser que Solale, c’est un peu, beaucoup, l’auteure ! Mitsou Ko ne s’en cache pas, elle s’est inspirée de ressentis personnels, d’événements réels (j’ai d’ailleurs reconnu des billets de son blog, comme cette superbe séance dans un parking !), et a saupoudré le tout de fantasmes et d’inventions pour construire son roman.
Un livre qui ravira tous les amateurs de BDSM, et ceux qui veulent découvrir cet univers et en comprendre les ressorts, s’ils n’ont pas froid aux yeux !
La 4e de couverture
Une Domina peut-elle tomber amoureuse d’un soumis ? Peut-elle lui avouer ses sentiments sans perdre tout contrôle ? Solale est une femme dominante sûre d’elle qui pratique le SM depuis quelques années essentiellement avec les femmes. Lors d’une soirée elle rencontre un homme Sam qui va lui faire perdre pied, un soumis volage “un sale cabot” comme il se définit lui-même, elle s’y attache très vite comme on s’attache à un chien errant qu’on décide d’adopter, il est son Graal, avec lui elle assume ses penchants pervers et manipulateurs qu’elle a toujours rejeté. Elle devient une dominante sexuelle et fait de lui sa pute qu’elle exhibe et livre à sa bande de gentlewoman. Mais cette relation devient obsessionnelle, elle doute d’elle-même, de sa santé mentale. Par amour pour lui elle ira au bout de ses propres limites.Cet homme existe, je l’ai aimé et je suis Solale…
Roman pornographique réservé à un public adulte et averti.
Pour le commander
Amazon
Photos : couverture de Sale cabot, extraits
2 commentaires
Je suis contente de te donner envie de te le lire !
Tu donnes envie de lire ce livre et de se soumettre à cette solale