Retour de lecture sur Immersion

Aurora Mona vient de m’envoyer un retour de lecture de mon roman Immersion, paru chez Elixyria en 2020 :

J’ai trouvé que c’était un texte facile et agréable à lire.
Pendant une bonne partie de ma lecture, j’ai cru que c’était une autobiographie (bon j’avoue, je sais que tu as eu un soumis, je l’ai lu quelque part dans ton blog). Le lien qui unit les deux personnages n’est pas vraiment sain, de mon point de vue. Les personnages évoluent dans des lieux et des univers dont j’ignore tout (clubs, soirées, libertins, échangistes…). Elric est dans l’abnégation sans limite, dans un positionnement d’esclave presque. Certains trouveraient cela beau, magnifique… Mais, je ne suis pas comme tout le monde. C’est tellement extrême que cela me met mal à l’aise. Alice, est sous l’emprise de son soumis, ou sous emprise des sentiments qu’elle a pour lui. Elle est aussi dans l’extrême, et une absence totale de contrôle. C’est au point qu’elle met son soumis en danger. Ce qui n’est pas censé être le cas pour une Dominatrice. On sent, on pressent que cela ne peut pas se finir bien. Ils sont tous les deux dans un lien fusionnel, passionnel et destructeur. L’histoire se termine sans vraiment trouver sa fin : est-ce parce que tu n’arrivais pas à en formuler une ? Habituellement, je préfère les histoires qui ont une fin, et si possible une fin heureuse. Mais là, je trouve que ce n’est pas plus mal ainsi. Ton style donne une fausse impression de survoler l’histoire tellement il papillonne. Mais en fait, il y a beaucoup à lire entre les lignes.

Elle ravive des souvenirs, et me donne envie d’en parler…
C’est un roman cher à mon cœur pour plusieurs raisons :
Jusque là, je n’écrivais que des nouvelles, même si on avait publié un roman à deux, avec Julie Derussy (Le frisson de la cire sur ta peau). Cette fois, je me lançais toute seule, le ventre noué (toujours d’ailleurs ^^), d’autant plus qu’il y avait effectivement des éléments autobiographiques, comme l’a deviné Aurora : la visite de la boutique Dèmonia, le récit de la Nuit Dèmonia, la Nuit élastique, les tiraillements de mon héroïne (qui ne sont pas les mêmes que les miens, mais je suis souvent tiraillée moi aussi entre des envies contradictoires, je connais bien ce souci…)…

A l’époque (ce n’est pas si lointain, mais les choses ont beaucoup évolué depuis je trouve, et en bien !), le BDSM, était très tranché : on avait d’un côté les doms, d’un côté les subs. Il fallait choisir son camp – c’était la première question que l’on me posait lors de mes premières soirées un peu plus tôt : tu es domina ou soumise ? Je ne savais pas ^^ Il m’a fallu vite choisir, les switchs étant plutôt mal vus, ces indécis qui mangent à tous les râteliers ! Ce fut dominatrice ! La rencontre d’un soumis a tout déclenché… et puis les doms que je croisais n’y allaient pas de main morte, or je ne suis pas maso !
(Quelle différence avec aujourd’hui ! Les switchs sont désormais à l’honneur : joueurs, curieux de toutes les sensations et kinks, en recherche de plaisir avant tout, au risque d’envoyer les relations D/s aux oubliettes – ce sont de grandes tendances brossées très rapidement, je ne veux pas généraliser ! Il y aura toujours de belles relations D/s bien sûr, et pas que dans les romans),

Dans Immersion, j’explore les tiraillements de mon héroïne, partagée entre le désir de dominer et celui de ce soumettre, entre son attirance pour un homme plutôt dom et son soumis… Car finalement, quand on est switch, ce sont les personnes que l’on rencontre qui nous inspire : avec l’un on sera plutôt soumise, avec un autre plutôt domina (les ennuis commencent quand deux switchs se rencontrent ! Mais les possibilités de jeux explosent aussitôt !)

Alice est aussi tiraillée entre l’envie de vivre une histoire d’amour – voire une passion – menaçant sa liberté, et son envie de rester libre. Elle lutte de toutes ses forces pour éviter ce piège, au point de sombrer parfois dans l’autodestruction, et risquer d’entraîner son partenaire avec elle. Lui reste stoïque et tente de l’apaiser par sa présence et son dévouement sans faille.

C’est juste un roman, avec sa dose de drama et de prises de tête, une sorte de métaphore exagérée des ravages de la passion ! Un huit-clos bien étouffant, dans lequel mes deux héros fusionnent et se noient ensemble. Bien sûr, dans « la vraie vie » un lien si fort, si extrême, n’existe que dans nos fantasmes. Un tel don de soi de la part du soumis, tant d’exigences de la part de la dominatrice ne sont pas tenables… Et il y a toujours des corvées administratives pour nous ramener sur terre !

Effectivement, la fin reste en suspens, même si mon héroïne semble s’être un peu reprise… J’avais envisagé une suite, avant d’être attirée par d’autres projets (l’histoire éternelle). La suite était pourtant écrite – en tout cas les scènes érotiques et les séances – on s’était bien amusés à l’écrire à deux, mais je n’aurai jamais le courage de la reprendre…
Mon roman suivant, Le Village des soumises, est bien plus lumineux et joyeux : il se déroule au soleil, en vacances, avec plein de personnages qui s’emmêlent les uns aux autres et font la fête un peu partout….
Le prochain serait plutôt un mix des deux : de joyeux ébats, et les tourments de l’amour qui subliment les sensations, mais gâchent un peu l’ambiance aussi 😄!

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