Je sais que vous aimez bien les récits de soirées et les fantasmes, mais en ce moment, je suis au travail : relecture, corrections, hésitations… les mots tournent en boucle, se battent pour subsister.
Pour m’aider dans mon combat, une liste !
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J’aime les adverbes !
Ils apportent des nuances, de la subtilité, de l’humour, un « dosage »… J’en use et j’en abuse, au risque d’alourdir les textes. Alors la chasse est ouverte, et quelques intrus passent aussi à la trappe au passage.
– J’ai dû mal à jeter, quel que soit le « truc » (paperasses, babioles, souvenirs, revues…), aussi, je remercie l’amie de plume qui me donne le coup de pouce nécessaire ; je n’ai plus qu’à donner le coup de grâce :
Doucement, rapidement, légèrement, discrètement, étrangement, hardiment, ardemment, parfaitement, effectivement, inexorablement, gravement, grassement, joyeusement, longuement, lentement, vivement, sûrement, obstinément, délicieusement, savamment, résolument, soigneusement, tendrement, suffisamment, directement, paradoxalement, uniquement, justement, affectueusement, généreusement, chaleureusement, évidemment, progressivement, précipitamment, absolument, nerveusement, éperdument, imperceptiblement, sincèrement, simplement, brusquement, régulièrement, fermement, intégralement, particulièrement, naturellement, pertinemment, vaguement, spécialement, franchement, seulement, fraîchement, solidement, grotesquement, complètement, timidement, provisoirement, passionnément, volontairement, inhabituellement, vigoureusement, décidément, méticuleusement, finalement, follement, heureusement…
Il y a aussi ces petits mots de liaison, ces tics de langage qui reviennent encore et encore, et qu’il faut exterminer sans état d’âme :
À présent, vraiment, donc, petit(e), désormais, aussitôt, déjà, vite, enfin, à nouveau, ainsi, encore, alors…
R.I.P.
#WordKiller
Photo : Musée Jacquemart-André, chambre de Madame (détail), avec son secrétaire plein de tiroirs secrets, et son ravissant écritoire en bois pour écrire au lit (c’est quand même plus joli qu’une photo de mon ordi !)
2 commentaires
Rires !! J’ai un peu exagéré dans mon article : je ne supprime pas tous les adverbes, mais seulement les répétitions, les lourdeurs (enfin, j’essaie !)… point trop n’en faut, en toutes choses, il faut de la mesure (quoique ) … Certains adverbes, je les aime trop : doucement, légèrement, tendrement.. et quand ils reviennent trop souvent, ça plombe le texte comme un pudding trop copieux ! J’obtiens l’effet inverse de ce que je recherche… mais j’en laisse, je te rassure, je n’ai aucun goût pour le minimalisme et le zen ! J’aime quand ça foisonne !
J’ai lu avec attention, et je me rends bien compte qu’en appliquant ces règles, de la prose ne vont rester que quelques mots épars, tels des objets disparates éparpillés sur la grève après une tempête.
Dois-je vraiment te remercier ?