Amsterdam, quelques impressions de voyage avant la soirée Wasteland :
(rien de très érotique, mais ce ne fut quand même pas très sage…)
Nous arrivons à Amsterdam largement en avance pour être sûr, archi sûrs, d’être là à temps pour cette soirée que nous attendons depuis des mois.
Nous avions vaguement prévu de visiter des musées, de jouer les touristes érudits, épris d’histoire de l’art, de beauté et de savoirs. Mais finalement, tout s’est déroulement autrement, et n’importe comment. Et c’était super !!
Notre petit groupe s’enrichit au fil des arrivées d’amis, nous sommes de plus en plus nombreux, et l’inertie, la difficulté de décider en étant si nombreux, nous pousse à choisir l’errance dans les rues plutôt que les musées. Il nous faudra revenir une autre fois, par temps chaud, car là, l’humidité glaçante et pénétrante nous pousse souvent dans les cafés. Toutes sortes de cafés !
Les « cafés bruns » traditionnels pour commencer, aux murs brunis par le tabac, le sol jonché de sable pour absorber la bière qui se renverse parfois.
Et d’autres cafés aussi…
Nous marchons longuement le long des canaux, admirant les façades, le marché aux fleurs, les ponts croulant sous les vélos attachés, avec parfois ce fumet d’herbe qui vient chatouiller mes narines et me donne envie ! Mais je me méfie des joints, pour avoir tenté une fois. Je m’étais retrouvée écrasée de fatigue sur un canapé, sans parvenir à me relever !
Il fait décidément trop froid. Nous faisons une petite halte dans un coffee shop et nous penchons sur la carte. Mon compagnon de voyage me convainc de tenter un space cake, sous la forme d’un brownie ou d’un muffin. Je préfère les muffins, on le sépare en deux, sagement. Un pour deux, cela semble raisonnable, prise de doute, je questionne la serveuse :
— On pourra boire de l’alcool ensuite ? C’est notre première fois…
— Je ne le conseillerais pas trop, mais ce n’est pas contre-indiqué !
Elle nous adresse un grand sourire pour nous rassurer.
— Vous serez juste un peu plus détendus, ou un peu plus joyeux, ça dépend des personnes…
Confiante, j’attaque avec enthousiasme mon délicieux muffin aux myrtilles, si frais, mmmmm, avec un excellent thé aux agrumes bien chaud, je m’y brûle les mains pour tenter de les réchauffer.
Je consulte alors Google, il serait temps, je tape « effets space cake », et là, horreur, malheur, s’affichent quantité de liens racontant des bad trips. Et moi qui croyais que c’était un truc complètement anodin pour le touriste souhaitant s’encanailler ! Je pensais que c’était bien moins fort qu’un joint en tout cas…
Je reste attentive à mes sensations. Rien. Toujours rien. Mais ça peut prendre une heure avant de démarrer nous a-t-on dit.
Nous sortons, et soudain ça commence, légère sensation de vertige, les lumières m’éblouissent, je me sens toute faible. Vite, je dois m’asseoir. Nous nous engouffrons dans le premier café venu et je m’affale sur une chaise. Je ne la quitterai plus pendant une heure au moins ! ça tangue toujours, et il y a autre chose, une légère ivresse, une euphorie comme lorsqu’on a un peu bu, mais en mieux, en plus fort, plus joyeux. Bientôt, je suis submergée par le fou rire, je ne peux plus m’arrêter, toute secouée de rires à la moindre parole de mon voisin. Je n’ai pas ri comme ça depuis la fac ! Un fou rire à rouler sous la table ! Un ami nous rejoint et je pouffe de plus belle, hystérique de rires. Je tente de reprendre mon souffle, j’ai peur qu’il pense que je me moque de lui alors que c’est juste irrépressible. Je redescends sur terre peu à peu, je me force à respirer, mes rires s’espacent, j’atterris enfin. Whaow ! Mais pourquoi ce n’est pas en vente libre à Paris, c’est une tuerie ce truc !!
Je suis suffisamment en forme pour me lever, bien que toujours très gaie, de façon pas très naturelle ; nous rejoignons d’autres amis, et poursuivons nos explorations d’Amsterdam.
(Je crois que je l’ai échappé belle, des amis en ont goûté à nouveau, plus tard. Ils ont ressenti des effets bien plus impressionnants : hallucinations, fort tangage, impossibilité de parler… – je suis quand même curieuse de recommencer !)
Nous visitons les boutiques fétish, guidés par un connaisseur. Je suis surprise que cette ville, qui accueille tant de soirées fétish d’envergure, n’offre que des boutiques d’aussi petite taille, même si elles sont très intéressantes à visiter : Demask par exemple. Sans vouloir fanfaronner, nous avons mieux à Paris avec la boutique Dèmonia et Metamorph’Ose, plus d’espace, plus de choix… Nous passons aussi un long moment dans la boutique gay RoB, très intrigués par les multiples accessoires alignés dans des vitrines. Je regarde bien tout en détails, car à Paris, les femmes sont interdites d’accès chez RoB !
Nous poursuivons nos pérégrinations dans le quartier rouge, déjà visité rapidement la dernière fois que je suis venue. Je suis à nouveau frappée par la simplicité de la « chambre » des prostituées : juste un lit, un lavabo, des murs blancs carrelés, aucune décoration. Les tenues des filles sont très simples aussi, presque trop cheap ; elles sont souvent très jolies. Une fois de plus, je ne sais qu’en penser ; au moins elles sont au chaud, à l’abri, même si l’abri en question n’est pas très douillet, ni confortable.
L’appel de la fête retentit, Wasteland, here we are ! Go !
Retour à la gare centrale d’Amsterdam, direction Zaandam, on a du boulot en préparatifs pour nous métamorphoser en créatures de la nuit 🙂
2 commentaires
Malgré les apparences, je ne suis pas si sérieuse que ça Je suis ravie de vous avoir fait rire ! C’était chouette de « faire des bêtises » en toute légalité… ^^
Où l’on apprend que vous avez passé vos études à rigoler sur les bancs de la fac ! Bravo ! Moi aussi, j’ai bien rigolé en lisant ce billet hallucinogène…