Après l’excellente Nuit Dèmonia, direction la Monarch, grâce à des amis qui m’embarquent avec eux dans leur voiture. L’ambiance est tellement chouette à bord – bonne musique à fond et confidences – je suis prête à traverser tout le pays ! Mais notre road trip s’achève vite : une demi-heure plus tard, nous arrivons déjà devant l’entrée de la Monarch. Il s’agit d’une édition spéciale post « Gay pride » qui s’annonce hors normes – je suis dévorée de curiosité, les Monarchs « classiques » sont déjà hors normes je trouve !
Le temps de montrer nos sacs, nos billets, et nous sommes dans la place. Il fait nuit noire, nous nous fondons dans la foule et nous perdons de vue aussitôt. Frémissement de bonheur en plongeant dans cette ambiance de fête ! Je me sens comme un poisson dans l’eau, prête à frayer avec mes semblables 😉
Je découvre, époustouflée, les infrastructures et les différents espaces de loisirs… Le lieu est incroyable, et les organisateurs complètement dingues ^^ La Monarch s’est déployée sur un grand terrain, et propose des activités pour tous les goûts : danse, chill, jeux… Un véritable parc d’attraction dédié à la musique techno, aux libertés sexuelles, et au BDSM prend vie sous mes yeux, comme un fantasme qui se réalise !
Avant tout, trouver le vestiaire pour me débarrasser de mon sac. J’avise un homme qui semble seul, il se contente d’observer en souriant, quand tout le monde danse et bavarde autour de lui. Il me renseigne, et me guide galamment dans la nuit.
— C’est la première fois que je vois une soirée comme ça, je ne savais même pas que cela existait, c’est fou, me confie-t-il.
Moi, je suis une routarde des soirées en revanche, mais j’ouvre de grands yeux aussi.
Libre comme l’air, j’erre au hasard, emportée par les courants de la foule ici ou là. Je tombe sans cesse sur des amis, des connaissances ; nous sommes surpris et ravis de nous croiser, au milieu de cette foule de 3000 personnes. On me demande si je suis venue seule, si c’est le cas, je suis la bienvenue.
— Non, je suis venue avec des amis, on s’est déjà perdus…
Pour l’instant, je préfère évoluer seule et circuler à ma guise, avec cette perspective agréable de pouvoir rejoindre untel et unetelle quand je veux – si je parviens à les retrouver ^^
Prés de l’entrée, un ami tient un stand de bonbons, de quoi recharger ses batteries après des heures de danse. (la soirée ouvrait à 20h). Il y a aussi un petit écriteau indiquant « vente de viagra », je pense d’abord que c’est une blague, mais non, il est vraiment possible d’en acquérir et de retrouver de l’énergie là, si le sucre ne suffit pas 😉
A côté, un stand de jolis bijoux en acier me fait de l’œil, je reviendrai !
Trois scènes, avec chacune sa spécificité :
Je commence par ma scène préférée, attirée par le son comme un papillon par la lumière : la scène techno. Un immense dance floor en plein air ! Le son s’échappe un peu vers le ciel, je me faufile pour m’approcher du DJ, et bientôt, je suis chaudement entourée de danseurs et de musique, comme j’aime.
Je ne m’attarde pas, curieuse des autres dance floors : il y a aussi une scène house, et une scène improbable, où les DJ s’amusent autant que les danseurs, avec le meilleur (et le pire aussi ^^), des années 80 et 90’s. Les DJ ne reculent devant rien, j’ai même entendu Banana Split et Edith Piaf ! Sur la piste, des « chenilles » se forment et serpentent, les gens s’éclatent et font la fête comme jamais. Un dance floor complètement décalé qui rencontre finalement autant de succès que les deux autres, qui sont plus dans l’air du temps. Je m’y attarde, ravie d’écouter les tubes d’antan, tout en grinçant des dents et en rigolant par moment (il y a même eu Wham, c’est dire ^^)
Je pourrais passer toute la soirée à danser, entre les Spice girls de la scène pop, et la techno !
Dans l’allée menant à cette « boom », on longe toute une série de jacuzzis où barbottent de belles créatures fetish. Elles dansent dans le bouillonnement, une enceinte juste au-dessus de leurs têtes. J’aperçois une piscine aussi, mais délaissée pour l’instant.
Un labyrinthe gonflable géant est installé juste avant la piste de danse. Je m’y engage, me perd, me heurte à des ébats torrides dans chaque recoin et impasse, avant de revenir enfin à l’air libre. Trop bien, je refais un tour de manège ! Nous avons tous gardé notre âme d’enfant, nous sommes nombreux à nous presser dans ce labyrinthe. Et il y a ce petit côté subversif : détourner les jeux de notre enfance 😉
Au centre du terrain, un bâtiment accueille à l’étage une vaste salle de jeux très bien équipée en mobilier BDSM. Je distingue dans l’obscurité de nombreuses silhouettes en plein élan. En cette heure tardive, tout le monde s’agite sur les installations BDSM, principalement pour des activités frénétiques d’un autre genre ! Je fais tout le tour, goûtant l’énergie plein de vie des lieux, la moiteur ambiante ; certains se méprennent et s’imaginent que je cherche l’aventure. Merci, c’est flatteur, mais je préfère déambuler !
Un couloir plongé dans le noir, haut lieu de frôlements entre ceux qui entrent et ceux qui sortent, mène à une autre pièce, plus petite et plus sombre encore. L’atmosphère est touffue, chargée ; ici on est au cœur du réacteur, la dark room.
Devant ce bâtiment, un large bar vend des bouteilles, et tout à côté, un stand propose des sandwichs. Parfait en cas de fringale, si les bonbons ne suffisent plus… On peut ensuite s’assoir confortement autour de tables disposées sous des guirlandes lumineuses, et discuter agréablement, avec la musique en sourdine. Certains préfèrent se poser directement dans l’herbe sur le côté de la scène house, bavarder en petits groupes, s’étendre, et s’étreindre.
D’autres bars sont installés ici ou là, et de l’eau à volonté aussi.
Après avoir bien tourné et exploré les moindres recoins de la fête, (il paraît qu’il y a des shows aussi, mais je ne les trouve pas), je choisis d’alterner entre la scène techno pour le son, et la scène pop pour m’amuser. Tourbillon de rencontres, tout le monde déborde d’énergie, de love, et d’envie de nouer des liens avec ses voisins de dance floor !
Le soleil se lève, lentement et timidement au début, et tout à coup il fait grand jour, c’est le matin ! Je souris devant les visages blafards des fêtards, avant d’imaginer ma tête défaite ^^
Une rumeur court : la dernière navette vers Paris part bientôt. Je m’affole un peu, un ami me montre le stand de vente de tickets de bus – ouf, il y en a encore. J’ai envie de rester, la fête se poursuit jusqu’à 11h, mais la perspective de rentrer par le RER du dimanche, combinée aux activités familiales prévues, me décide à être un peu raisonnable.
Je ne suis pas la seule à m’affoler, la cohue est générale quand la navette arrive devant l’entrée. L’organisateur prend les choses en main, et rassure tout le monde en annonçant à la ronde qu’une prochaine navette part dix minutes plus tard.
Je monte à bord, surprise : le chauffeur est l’homme qui m’a guidée vers le vestiaire à mon arrivée, la boucle est bouclée 😉
Une Monarch phénoménale ! Un avant-goût de festival… On aurait pu rester là plusieurs jours entre fêtards, à danser, s’amuser, s’aimer, boire et manger… et recommencer !
Un grand bravo aux organisateurs d’avoir relevé ce défi, bâtir un village techno-bdsm aux mille surprises et nous offrir une fête incroyable de 20h à 11h le lendemain (- et pour beaucoup, la fête commençait dès 14h, avec la gay pride !)
J’espère déjà que l’an prochain, la Nuit Dèmonia et la Monarch Pride ne se dérouleront pas le même soir…
2 commentaires
Merci ! C’est bien plus joliment dit ainsi ! et plus flatteur…
C’est si bon de vous voir, Clarissa,vous amuser à ce point. Je ne dirais pas que vous êtes une fêtarde,plutôt une épicurienne qui ne refuse aucun plaisir à sa portée