Samedi dernier, la boutique Dèmonia, bien connue pour ses Nuits Dèmonia, inaugurait un nouveau format de soirée : une soirée plus intimiste, dédiée aux jeux bdsm.
J’arrive tard, très tard même, vers 23h30 alors que les festivités démarraient dès 20h – moi qui n’aime pas être en retard, je dépasse les bornes là ^^ mais j’avais un concert prévu depuis des mois juste avant. Je suis sur les charbons ardents et vibrante de curiosité des pieds à la tête en m’engouffrant dans la salle. Une nouvelle soirée, un nouveau lieu, c’est toujours excitant !
A peine arrivée, je tombe sur des amis en pagaille, plein d’amis, me voilà en terrain connu. J’ai hâte de me lancer dans la mêlée.
J’entraîne mon soumis par sa laisse, pour un premier tour de piste.
On se trouve bien dans un théâtre, dont on a retiré tous les sièges et conservé la scène. À l’étage, une belle mezzanine — je m’en pourlèche les babines, j’adore les mezzanines : observer le spectacle en contre-bas et sur la scène, jouer en toute discrétion…
La décoration des lieux me séduit aussitôt, chaleureuse, façon boudoir des années folles, avec de beaux volumes, un éclairage tamisé, doux aux yeux. Au fond de la salle, le bar, à côté de nos anges-gardiens de la soirée, l’association Paris-M.
Je grimpe avec enthousiasme les escaliers, direction la mezzanine où de nombreuses installations nous tendent les bras : sling, banc à fessée, cage, croix de St André… Tout le monde s’amuse ou bavarde en petits groupes. Si on s’aventure au fond des couloirs sombres de la mezzanine, les jeux deviennent plus libertins – un matelas est même installé ! (un ami innocent a cru qu’il s’agissait d’une bâche en raison de travaux en cours ^^)
Pas de photos officielles cette fois, ce qui n’a pas empêché les participants de se vêtir de leurs plus beaux atours. J’ai repéré un diable rouge en particulier, et aussi une amie, avec une belle cape de latex rouge, et une casquette d’uniforme fetish ; ça claque !
Le DJ trône au fond de la mezzanine, invisible. Toute la soirée, il nous confectionne une ambiance musicale variée. J’arrive sur la fin de la phase goth je pense, je reconnais The Sisters of mercy, avant qu’une phase electro ne s’annonce. Je regrette un peu que le DJ ne soit pas installé en bas — ce plaisir de teufeuse de regarder le DJ mixer tout en dansant… Mais c’est vrai que ce soir, on ne danse pas, on joue !
Deux personnes dansent néanmoins sur la petite piste devant la scène, et je me joins à eux pour esquisser quelques pas de danse – un peu coupable, ce n’est pas l’objectif ce soir.
— On pensait que ce serait plus dansant, se plaint l’un des garçons. Là personne ne danse ! La dernière fois, c’était mieux !
— Toi, tu n’as pas lu les infos ! Toujours lire les descriptifs des soirées… c’est différent cette fois, une soirée de jeux bdsm ! Dèmonia diversifie ses soirées…
Devant son air déçu, nous tentons de lancer un mini dance-floor, rejoints par quelques amis, tout en observant du coin de l’œil les séances environnantes : ici une séance de fouet, là un homme couché sur un banc à fessée, il se fait botter les fesses par une domina qui maîtrise la boxe française… Un peu plus tôt me raconte un ami, un dominant ligotait sa jeune soumise, nue, les yeux bandés. Il a fait couler de la cire sur son corps, elle se débattait un peu, avant qu’il ne gratte les paillettes de cire au couteau.
La musique electro s’éteint, signe qu’une performance est sur le point de commencer. Vite, je grimpe les escaliers quatre à quatre pour la regarder accoudée à la balustrade, tout en embêtant les soumis environnants, et un en particulier.
Nous assistons à un beau remake de l’histoire de la Comtesse de Bathory. Une jeune femme allongée dans une baignoire est couverte de sang1, avant que des spectateurs masqués ne s’avancent vers la scène. La maîtresse de cérémonie plonge ses mains dans la baignoire et macule de sang les masques blanc des « pénitents », avant de les renvoyer. Le tout sur la musique d’ Eyes wide shut. Une scène envoûtante à souhait. Seul souci, il y a trop de pénitents volontaires, et les derniers reçoivent l’absolution par le sang sur fond de musique electro nettement plus joyeuse !
J’aime l’esthétique de cette scène, son côté déviant, trouble. Mon ami me décrit les précédentes performances que j’ai ratées :
« Une femme rousse pailletée entre en scène, portée par son assistant. Elle peint des symboles sur son assistant agenouillé, avant de jouer avec des bougies, faisant couler la cire sur sa peau, sur la sienne aussi. Elle termine en enfermant un groupe de spectateurs dans un lasso de cordes.
Une jeune femme se présente, le haut du corps plâtré. Maîtresse Blanche, en tenue d’infirmière fetish, découpe le plâtre avec une scie électrique et le retire. Du sang jaillit1. Elle pose ensuite des patchs sur la poitrine de sa patiente pour lui administrer des chocs électriques. La jeune femme se réveille, embrasse son infirmière, avant de recouvrir son visage de faux sang. Elle lui déchire sa blouse, et entreprend de téter ses seins. Comme j’aurais aimé admirer cette séance troublante de mes yeux, je m’en mords les doigts de l’avoir manquée.
Il y a eu aussi un Strip tease burlesque, et un contorsionniste en combinaison latex noire intégrale »
Un peu plus tard, sur une petite estrade au milieu de la salle, une jeune femme nue s’allonge, fine et pale, le visage couvert d’un linge noir. Un homme s’agenouille devant elle, muni de deux baguettes enflammées, et joue sur sa peau comme sur un instrument, enflammant la peau par moment. C’est très beau et poétique à la fois. Charon de la forge trépigne à mes côtés.
— Si je trouve une soumise volontaire, je jouerais bien de mes martinets de feu…
Il me considère du coin de l’œil, taquin, mais no way ! Je supporte mal la douleur et je me méfie de l’animal ^^. En plus, il faut se dénuder, et, cerise sur le gâteau, s’offrir aux regards de l’assistance.
Il est déjà tard, il ne pourra pas mettre son projet à exécution.
La fin de soirée arrive trop vite, je n’ai pas vraiment eu le temps de jouer, occupée à papillonner, voler d’amis en amis, appelée par les performances… Les occasions de jouer ne manquaient pas, mais je me sentais surtout voyeuse ! J’ai besoin de temps pour m’immerger, et quand finalement je suis chaude à point pour me lancer, c’est déjà la fin. Michèle Zinella nous propose une idée : il y a une soirée non loin, allons-y ! La Bilove fête l’anniversaire de son organisateur ! Normalement, j’évite de citer des noms, mais puisque lui ne s’en prive pas dans ses récits, allons-y gaiement ^^
Nous sommes plusieurs à lui emboîter le pas. Nous pénétrons dans un autre monde, coloré, plein de paillettes, de love, sur de la musique pop et joyeuse… et nous offrons un certain contraste avec nos looks fetish noirs ^^ Un garçon se campe devant moi et ouvre grand les bras : » tu veux bien me faire un hug ? » Autre ambiance, autres histoires…
J’ai aimé cette mini Nuit Dèmonia dédiée aux jeux ! Un rendez-vous plus intime, plus cosy, qui a fait la part belle aux performances, dans un lieu raffiné. Une soirée qui nous permet de patienter jusqu’à la prochaine Nuit Dèmonia ! J’ai senti les participants un peu timides encore, curieux, observateurs… il est vrai que les shows nous ont fascinés par leur beauté, leur mystère et leur créativité transgressive. La prochaine fois, nous entrerons tous et toutes dans la danse, et j’arriverai tôt pour tout voir et tout vivre !
Merci à Crimson, mon envoyé spécial qui a couvert le début de l’événement ! Et surtout, à toute l’équipe Dèmonia pour cette belle soirée !
Pour venir la prochaine fois
à noter dans nos agendas : Nuit Dèmonia samedi 22 juin !
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Photos du théâtre du renard, pour vous donner une idée des lieux, mais à la place des verres en cristal, il faut imaginer les installations bdsm !
1 : du faux sang, je préfère préciser au cas où !
4 commentaires
Il y a une play en mai, même endroit !
Oui, le 25 mai ! Je m’en réjouis d’avance 🙂
Génial…. sympa plein de rêves et envies
Merci !