Un inconnu m’aborde avec un grand sourire :
— Toi tu es trop chou avec ton petit air de sal0pe timide !
Je le regarde interloquée, mais bizarrement mise en joie, rajeunie, guillerette…
Il s’inquiète, car je reste sans voix.
— J’espère ne pas t’avoir froissée ? C’est ce que tu m’évoques, ce que tu dégages… Ça te parle ? Tu te reconnais ?
Ce n’est pas le moment de minauder, dans cette soirée libre où personne ne me jugera, encore moins un inconnu croisé un instant qui disparaît bientôt dans la foule… Pensive, je rumine ses mots… pas dans un sens négatif ! Plutôt comme un chewing-gum au goût exotique et pétillant… Des souvenirs remontent à la surface, quand un ami de fac me surnommait « l’ingénue perverse » (entre nous, pas devant le reste de la bande heureusement). Je me sentais vaguement honteuse, mais émoustillée aussi, étrangement flattée, ne sachant sur quel pied danser… c’était plutôt agréable. J’ai retrouvé ces sensations mélangées, entre gêne et rire, la confusion d’être percée à jour : réservée en apparence, mais bouillonnante et agitée de mauvaises pensées dont je me déleste en écrivant — sous pseudo, la clef de la liberté ! Une liberté que je perds peu à peu, mes écrits s’assagissent au fil des années (ici et sur mon blog, mais pas ce qui est publié ^^), car j’ai quitté le virtuel, je connais de plus en plus de monde dans la vie « réelle » (les soirées, qui ne sont pas tout à fait la vie réelle), des amis dont l’opinion me soucie ; que vont-ils penser ?
— En vrai : rien ! Ils ont d’autres chats à fouetter, alors faisons et écrivons ce qui nous plaît !