Samedi dernier, j’ai découvert une nouvelle soirée : Les orgies décadentes !
« Découvrir » est un bien grand mot, car connaissant les organisateurs, j’avais une petite idée de ce qui s’y passait… Une soirée née de l’alliance sacrée entre deux monstres du milieu : Arnauld Mâitre, que l’on ne présente plus, co-organisateur des Méchantes soirées, Méchantes noces, Bananeraies… et Tinam Bordage, organisateur du festival de films extrêmes, le Sadique Master Festival.
C’est déjà la troisième édition des Orgies décadentes, mais je n’étais pas libre lors des deux premières, ayant privilégié les soirées où l’on danse… Cette fois, la curiosité l’emporte, avec tous les échos que j’ai eus, j’en serai ! Avec dans l’idée de rejoindre la Hole ensuite avec deux amis (mais on n’a pas réussi).
Dès que l’on arrive, le ton est donné : on tombe sur le bar dans l’entrée ! Cette soirée met en place un système original : chacun apporte un soft et un alcool, ce qui donne un petit côté « soirée entre amis à la maison ». Puis, c’est open bar toute la nuit ! – ce qui ne nous a pas aidé à décoller ^^
Une bonne surprise, il y a un dance-floor, contrairement aux précédentes éditions (d’après ce que j’ai compris) ! Grand Fred mixe de l’electro goth, de la musique qui se marie à merveille avec les séances bdsm. Sur un écran géant sont diffusés des extraits des films du Sadique Master Festival, pour frissonner tout en dansant et en admirant les séances qui se déroulent « en vrai » au fond de la salle, et dans toute la salle d’ailleurs : séances de martinet, de fouet, soumis à quatre pattes chevauché par une belle dominatrice…
Avec mon cavalier, nous commençons par explorer toute la maison de fond en comble, une très belle maison ! Hauteur sous plafond, moulures, escalier à l’ancienne, des vitrines emplie de bibelots…. Une maison bourgeoise d’autrefois, un labyrinthe de pièces équipées en croix de Saint-André, cages, sling, matelas… J’étais déjà venue dans le cadre du Sadique Master Festival pour assister à deux incroyables performances de Maîtresse Lunatika et d’un collectif, mais c’était en plein jour, et je redécouvre les lieux dans leur version nuit : toutes les pièces sont éclairées par des ampoules rouges, ambiance rouge-sang partout, excepté sur le dance-floor où les films noir et blanc donnent une tonalité plus lumineuse, paradoxalement.
Une petite pièce mieux éclairée m’intrigue, je pense d’abord qu’il s’agit d’un lieu dédié au medical play, mais c’est un salon de tatouage ! Je reconnais le tatoueur, il est aussi masseur… Il masse aussitôt mes épaules nouées, et me fait même craquer par un tour de passe-passe (il faut juste s’abandonner contre son torse). Me voilà toute ragaillardie et légère ! Et même un peu cotonneuse…
– Je pourrais t’endormir direct si je voulais, me taquine le tatoueur.
Plus tard, je l’observerai travailler, un ami s’est installé sur le siège prévu, et se fait tatouer un beau motif. Un attroupement se forme, ce qui ne déconcentre nullement l’homme de l’art. Je suis fascinée d’observer en direct l’encrage de sa peau, ce dessin en hommage à son amour !
Au dernier étage, une grande terrasse nous tend les bras. Hélas, les dieux ne sont pas avec nous ce soir, il pleut ! Nous sommes quelques-uns à frissonner à l’abri d’un parasol. J’espère que la prochaine Orgie décadente se déroulera l’été ! Non loin, un fumoir est organisé dans un dernier salon, et là aussi, ça dérape dans tous les coins. Les gens fument, discutent, se livrent à des fessées, entre autres sévices. Je m’attarde un moment, le côté sulfureux de la cigarette ajoute une note qui n’est pas pour me déplaire ^^
Notre visite de la maison prend un temps infini, nous tombons sur des amis et des amies à chaque pas !
Place aux jeux, et ils sont intenses ! Les participants investissent toutes les pièces, des séances se lancent partout, improvisées, au hasard des retrouvailles et des rencontres… Jouer dans une maison qui ressemble à la maison de vacances de nos grands-parents ajoute beaucoup de plaisir, on transgresse un interdit ! On est tous des sales gosses en train de s’amuser en l’absence des adultes, en toute liberté ! Il y a aussi des recoins, des cachettes, des impasses, des pièces secrètes, pour ceux et celles qui préfèrent s’abriter des regards… Je déambule partout, je surprends des flagellations, les séances de fouet, de knife play, des pratiques sexuelles bien engagées (fist, orgasme forcé…). Je regarde du coin de l’œil une séance de play fight aussi, avec un soumis bien connu de nos services qui couine à qui mieux mieux ! Plus tard, une amie est copieusement arrosée de champagne sur la piste de danse pour fêter son anniversaire.
On s’amuse tous comme des fous ! De mon côté, je venais sans a priori ni rôle déterminé, prête à fluctuer selon les rencontres et les occasions… Sur le dance-floor, je teste les longs martinets d’un maître en la matière, des martinets légers qui ont déversé une pluie de cuir sur mon dos, mes fesses ; c’était revigorant et électrisant !
Plus tard, je croise un autre maître, sur le départ. Il pose sa valise le temps de me procurer quelques délicieux étranglements. Je me sens tellement en confiance avec lui, c’est une pratique délectable qui me fait beaucoup d’effet ! La tête me tourne juste ce qu’il faut, tandis qu’il guette les signes sur mon visage, complètement connecté à moi, relâchant et renforçant sa pression. Il dose à merveille la pression de ses mains ! Et même si je m’évanouissais, je sais qu’il serait là pour me retenir, je tomberais dans ses bras.
Un ami en latex des pieds à la tête porte un dispositif autour du bras, une sorte de tensiomètre.
– C’est pour le cou, tu veux l’essayer ? me propose-t-il
J’approuve avec enthousiasme (ma curiosité me perdra !), et c’est grisant de sentir ce collier se resserrer inexorablement autour de mon cou. Je préfère ne pas tester mes limites, je demande grâce assez vite, et mon gentil « tortionnaire » desserre l’étau. Un instrument très intéressant, sensations fortes garanties !
J’aimerais bien vous en raconter plus, si je l’osais ! (il s’est même passé « des choses » dans l’escalier ^^) Je note seulement d’éviter les bagues la prochaine fois – j’ai eu de la chance de n’en perdre aucune, à force de les enlever et de les remettre pour… vous devinez je pense !
Le « piège » de la soirée, c’est son côté open bar ! La queue s’allonge devant le comptoir, et l’un des organisateurs circule le long de la file d’attente, muni d’une bouteille de champagne pour emplir nos coupes. Une soirée au champagne, c’est devenu tellement rare que j’en profite – avec mesure néanmoins. Malgré tout, je perds totalement la notion de l’heure, et la fatigue finit par se faire sentir peu à peu, tant les jeux ne me laissent pas une seconde de répit. Quand mon cavalier du soir me propose de me ramener, j’accepte, avec une pointe de regret, car la fête bat toujours son plein : des claquements de fouet, des cris et des gémissements s’échappent de toutes les pièces !
Un grand bravo aux organisateurs et à toute l’équipe du bar, du vestiaire, pour cette soirée hors-normes, dans un lieu incroyable, cette belle maison de maître, transformée en donjon d’un soir !
(collier spécial switch)