Pour se mettre dans le bain au moment de commencer les vacances, rien ne vaut un roman érotique, et une plongée dans l’imaginaire riche et débridé de Claire Von Corda…
Je ne lis jamais la 4e de couverture avant de commencer un livre de peur d’être spoilée (sauf quand j’hésite devant les rayonnages d’une librairie), aussi, l’effet de surprise fut total !
Me souvenant du roman précédent de l’autrice que j’ai adoré, Insatiable, et induite en erreur par la belle couverture insolente du livre, j’étais certaine de me retrouver dans la peau d’une femme. Et il s’agit d’un homme en fait ! Je me retrouve immergée dans ses pensées, ses doutes, ses désirs interdits. Je partage sa lassitude du quotidien, ses scrupules vis-à-vis de sa femme, de son travail…
Graham désire les hommes, un désir irrépressible, qu’il tente d’assouvir en cachette, en solo d’abord, et puis en vivant des aventures plus ou moins réussies, des rencontres à la sauvette parfois glauques, gênantes ou enthousiasmantes. Ce mélange de vie familiale qui s’effiloche et de désirs hors normes est superbement bien rendu par le style de l’autrice ! Elle nous décrit à merveille les mécanismes du désir masculin, sa puissance dévastatrice, et aussi ses tiraillements entre ses envies et ses obligations liées vie de famille. Un écartèlement douloureux qui va tout faire voler en éclat.
Un peu comme dans le précédent livre de l’autrice, l’histoire bascule à mi parcours. On quitte le monde gris, enfermant, morose, et frustrant dans lequel vivait Graham, pour se retrouver dans un univers fantasmatique, débordant, et terriblement excitant.
Graham se retrouve entraîné dans une sorte d’établissement de soins alternatifs avec des méthodes alternatives très « engagées », où toutes sortes de psys et de soignants aux talents variés vont lui faire subir divers traitements, sous prétexte de diagnostics et de soins.
C’est l’occasion de raconter d’irrésistibles scènes de sexe, décrites avec la langue de l’autrice que j’aime tant : gourmandise, truculence, descriptions orgiaques… Je pouvais sentir la chaleur, la moiteur, les parfums, les rapprochements des corps, peau contre peau, l’humidité… L’autrice nous embarque avec elle dans un monde de débauche, et nous nous y vautrons avec bonheur !
Une scène m’a particulièrement «émue» en particulier, je ne vous dirai pas laquelle, vous devinerez peut-être ^^
J’avoue, je serais quand même bien restée encore un peu dans la première partie, quand Graham est tiraillé entre ses envies homosexuelles et ce qui reste de sa vie de famille, tentant laborieusement de donner le change et concilier les deux.
La deuxième partie est plus onirique, irréelle… et irrésistible ! (si cette clinique d’un nouveau genre existe, j’irais bien jouer au docteure une semaine ou deux ^^)
Les livres érotiques qui m’émoustillent vraiment ne sont pas légion (un jour je ferai la liste, si j’ose ^^), et celui-là, tout comme le livre précédent de l’autrice, en font définitivement partie ! Je suis conquise par son style, les images qu’elle invoque, qui s’enchaînent au rythme des ébats, et rendent ses descriptions érotiques particulièrement charnelles, palpables, et excitantes ! Sans oublier le jeu, l’humour, l’appréhension qui se mêle délicieusement au désir et le renforce, paradoxalement.
Le résumé de l’éditeur
« Entre Graham et Chloé, ensemble depuis des années, rien ne va plus. Graham se cherche et Chloé ne lui suffit pas. De rencontres interlopes en expéditions douteuses, il va aller au bout de ses obsessions – et s’il doit se défaire en chemin de tout ce qu’il croyait inébranlable dans sa vie, alors il le fera. Entre Kimly la belle lady boy, les plans cul sur internet et une clinique pas comme les autres où des infirmières perverses le transformeront en objet sexuel, Graham parviendra-t-il enfin à se trouver ? »
Je ne résiste pas à l’envie de republier la photo de la couverture, si troublante, non censurée cette fois ^^ :
Pour vous procurer le roman
La Musardine
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