Mes amis de Facebook reconnaîtront le récit de ma rencontre avec Le Dormeur du Vol, qui m’a emmené une fois de plus au bord de lointains rivages….
J’ai eu envie de le déposer ici aussi, même si elle ne comporte rien d’érotique … pour l’instant … car d’autres rencontres sont prévues !
***
Je cours vers lui, fébrile, le cœur battant. Je le connais pourtant, mais l’émotion du premier rendez-vous reste intacte. Il compte tant pour moi ! J’aime tellement ses textes et ses photos… et l’homme aussi, malgré le mystère et les ombres qui l’entourent. Je relis son poème envoyé la veille, sa façon de me confirmer notre rendez-vous, et je souris toute seule.
« Demain je serais du Cheshire
Nous irons nous enivrer de rien
Rêver du meilleur comme du pire
Je vous prendrais par la main
Nous irons chevaucher les délires
Jusqu’au tout petit matin
Vous pourrez dans mes yeux…
Lire ! »
Il est déjà là et m’emmène aussitôt en voyage, loin, très loin, en Chine. Dans la lumière orangée des lampions, je déguste des mets raffinées et inconnus, délicieusement épicés, accompagnés d’un thé délicatement parfumé. Une douce musique orientale achève de me dépayser. J’oublie tout et me perd dans son regard. Le son de sa voix me berce et m’entraîne plus loin encore, dans les méandres infinis de son imagination. Il me confie ses projets, me conte des histoires, terribles, tragiques, mélancoliques ou cruelles, et je frissonne d’angoisse et d’impatience. Il peint à grand trait des romans, noirs et sombres, pour moi, lectrice privilégiée de livres qui n’existent pas encore, mais vivent déjà dans ses pensées.
Tant d’idées, de mondes, d’univers évoqués… Je crains qu’ils ne se perdent, les a t’il écrits, fixés quelque part ? Il me montre son objet magique, qu’il garde toujours sur lui. Un mince carnet noir, couvert de sa fine écriture. Des idées de livres, des anecdotes, des citations, des choses vues… tous ses projets réunis, ses envies, ses démons… Je suis touchée de sa confiance, il le feuillète et choisit des extraits. Je reconnais la génèse d’une histoire déjà publiée et aimée. C’est un objet précieux, chargé de souvenirs, empli de cauchemars et de rêves, de bribes d’histoires à venir…
Le désir de me faire sourire, d’apporter un peu de légereté, de fantaisie, transforme le Dormeur du Vol en un magicien taquin. Soudain, une fée, une luciole, minuscule lumière rouge apparait et volète dans les airs. Il la saisit au vol, l’emprisonne dans sa grande main et la gobe sans céréomonie. J’ai à peine eu le temps de voir la scène, presque un rêve éveillé, une hallucination. L’enfant en moi bat des mains et veut tout revoir depuis le début. Il s’exécute et la magie reprend. La luciole volant entre nous se retrouve à nouveau attrapée et avalée par une bouche gourmande. J’ai compris cette fois ! Une sorte de bonbon lumineux est resté caché dans sa main… Je déplie ses doigts de force. Sa main est vide. Il rit de ma mine désapointée, et je n’ose lui demander de recommencer encore son tour de magie.
Le temps s’écoule et s’accélère… Arrivés les premiers dans un restaurant désert, nous voici seuls à nouveau. Un étrange silence envahit les lieux.
Légèrement engourdis et étourdis, nous reprenons nos esprits, et décidons de partir à la rencontre des premiers signes du printemps dans un parc voisin : bourgeons, nature en fête, fleurs et oiseaux virevoltant … j’ai hâte de les découvrir à travers ses yeux d’artiste.
La réalité nous rappelle brusquement à l’ordre et nous jette brutalement à l’abri. Un ciel gris, plombé, déverse des paquets d’eaux sur nos têtes et nous refroidit d’un coup. Je le serre fort dans mes bras, maladroitement, désolée. Désemparés, frigorifiés, et bientôt trempés jusqu’aux os, nous fuyons les éléments déchaînés en nous promettant de nous revoir le plus vite possible. Je presse contre moi son calendrier, précieux recueil des photos qui m’ont tant plu. Je le regarde s’éloigner, j’ai envie de faire demi-tour, de le rejoindre, de glisser mon bras sous le sien… La pluie me dissuade, je crains l’eau pour mon calendrier, je retourne à ma solitude. Je suis heureuse d’emporter un peu de lui avec moi, et de pouvoir le regarder tout à loisirs en rêvant à ses histoires !
Si vous avez manqué les épisodes précédent :
2. De l’autre côté du miroir : première rencontre
1. Aventure virtuelle : coup de foudre sur Internet
(photo in situ de Clarissa)
7 commentaires
Il y a 3 ans déjà cette rencontre… Ce fut mon dernier repas au restaurant. Mon Dieu, tant de choses ont changé…
Oui le temps passe trop vite ! On aimerait pouvoir figer les choses, que rien ne change jamais, mais les événements et les contraintes se chargent de tout bouleverser… et si on retournait au restaurant ensemble ? En Chine ou ailleurs !
Oui, le Dormeur intrigue.
Nous sommes fascinés d’une part par sa prestance et d’autre part par le mystère qui s’empare de lui ….
Je serais comme Clarissa, pendue à ses mots, ses histoires, et surtout ne pas vouloir le laisser même s’il est prévu un prochain rendez vous .
Merci pour cette jolie rencontre.
je t’avais lu sur FB un peu rapidement, là je suis fatigué j’ai donc lu le récit de cette rencontre plus lentement, dans une autre démarche de mon esprit. C’est très intime ce moment hors du temps, je me sens presque voyeur de te lire.
Je vous souhaite à tous les deux d’autres moments aussi intenses mais….attention au larmes si la passion vous anime
Cher Juju, je ne t’avais pas répondu ! Ne t’inquiète pas, nous mélangeons réalité, fantasmes et littérature !
Je suis heureuse que nous partageons les mêmes goûts pour ses mots, ses récits et ses créations !
C’est vraiment agréable de vous lire, je deviens si intéressant dans vos yeux.