Ne dis pas que tu aimes ça, de Céline Tran

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    La Musardine vient de publier Ne dis pas que tu aimes ça, de Céline Tran, qui fut actrice X sous le nom de Katsuni.
    J’ai lu ses souvenirs d’une traite, et je me suis attachée à l’auteure au fil des pages. J’ai aimé sa voix sincère, directe, sa franchise…
    Au départ, j’avoue, j’étais animée par une curiosité « mal placée », sur le milieu du X ! J’étais avide d’anecdotes croustillantes, curieuse de l’ambiance des coulisses… Et puis j’étais intriguée, c’est vrai, par les raisons qui peuvent motiver un tel choix de carrière, un métier si engageant, si intime, puisque l’on prête son corps à toutes sortes de pratiques, pour un réaliser film, et non par désir ou par amour.
    J’ai réalisé à quel point être actrice X est un métier à part entière, qui exige à la fois une excellente forme physique, mais aussi un mental très fort. Un ami le comparait à celui de sportif de haut niveau, et je trouve que cette comparaison fonctionne : son corps est son outil de travail, on l’entraîne, on le pousse dans ses retranchements, pour donner le meilleur !

    Céline Tran commence par évoquer ses souvenirs d’enfance. Elle se montrait une élève sérieuse et douée, élevée dans une famille aimante, sévère aussi, qui ne comprendra pas ses choix. Rien ne la destinait à devenir une star du X !
    Il y a eu ce premier déclic : un petit copain la quitte car « elle est trop pure ». Animée d’une grande curiosité (elle se voit souvent comme une ethnologue enquêtant sur le terrain), elle se renseigne sur la sexualité, et s’exerce !
    Et puis, il y a cette soirée dans une discothèque. Céline Tran se tient à l’écart, ne se sent pas à l’aise pour danser et « socialiser », mais elle est fascinée par l’une des danseuses qui va lui donner le nom d’un agent.
    Tout s’enchaîne très vite ensuite, Céline Tran, de son nom de scène Katsuni, se donne à fond pour réussir. Elle a de l’ambition, et surtout, elle s’éclate et adore le sexe et son métier ! Ce qui lui vaut parfois des remarques, ce n’est pas bien vu « d’aimer ça » ! Comme si le fait de ne pas y prendre de plaisir redonnait une espèce de pseudo dignité aux actrices – Personnellement, j’ai adoré lire qu’elle faisait des films X par plaisir et s’éclatait sur les tournages ! Je pense que les films sont d’autant plus réussis si les acteurs s’en donnent à coeur joie !

    Céline Tran nous confie ses pensées, ses ressentis, sa vision de la vie, originale et empreinte de « sagesse », elle devient comme une amie qui nous fait des confidences ! Elle n’oublie jamais ses racines, et y fait souvent référence. Elle reste simple, naturelle, malgré les succès et les récompenses qui s’accumulent. J’ai aimé ses récits de voyages, les tournages à l’étranger, avec des anecdotes drôles, et des galères aussi…  Elle a une façon bien à elle de vivre les choses, on sent qu’elle s’amuse, avec un regard plein d’humour et de recul sur les événements. Elle se retrouve souvent en décalage avec les autres actrices avec qui elle a peu d’affinités. Peu influençable, elle garde sa personnalité et suit sa voie.

    Plusieurs signes lui indiquent qu’il est temps d’arrêter. Elle nous décrit ses difficultés pour changer de métier. Elle a soif d’apprendre, soif de nouvelles expérience. Elle déborde d’énergie, bouillonne d’idées, d’envies, et réussit à rebondir, en travailleuse acharnée, guidée par l’amour du travail bien fait. Je suis impressionnée par sa détermination et son énergie pour atteindre ses objectifs !
    Mais malgré sa motivation, sa force de travail, on lui rappelle souvent son passé de « hardeuse », il lui colle à la peau.

    Céline Tran nous offre un témoignage vibrant sur sa vie d’actrice X et sa reconversion. J’ai beaucoup aimé la découvrir, et sa façon de raconter son histoire, comme si elle me la confiait au creux de l’oreille. Alors si vous êtes curieux vous aussi de l’univers du X, et si vous voulez faire la rencontre d’une jeune femme bien dans ses baskets qui assume ses choix, a aimé son métier, n’hésitez pas !

    Le résumé de l’éditeur
    On me demande souvent comment j’ai pu faire de tels choix, celui de tomber dans le X et celui d’en sortir. On me demande aussi souvent comment j’ai pu y prendre du plaisir. Pour la bonne morale, il aurait été plus acceptable de subir. Il est des réponses d’interview qui tiennent en une phrase, et puis il y a la réalité qui en comporte mille. Un choix repose sur une histoire, des humeurs, des contextes. Sur la volonté grisée par le désir. Celle d’une petite fille qui veut trouver sa place. D’une adolescente qui a innocemment revendiqué son droit à aimer ça, et qui pourrait être votre ancienne camarade de classe, votre fille ou votre petite soeur. » Pendant des années, Céline Tran a été, sous le nom de Katsuni, un objet de désirs et de fantasmes. Mais son récit va bien au-delà de ce que fut son travail. C’est celui d’une femme qui n’aura eu de cesse de construire son identité en privilégiant la prise de risque et l’expérience.

    Pour le commander
    La Musardine
    Céline est en dédicace ce soir à La Musardine, 122 rue du chemin vert, 75011 Paris, à partir de 18h.

    Deux extraits :
Katsuni 2
Katsuni

10 commentaires

  1. DonaSwann a écrit :

    « corps », bien sûr.

  2. DonaSwann a écrit :

    Très intéressant billet où vous soulignez bien la démarche d’authenticité de l’actrice qui décide d’assumer son choix du début à la fin avec la « joie » (le mot est de moi) comme fil directeur. Cela change d’autres parcours, bien que je ne sois pas très informée de la question, où le choix du X découle d’expériences parfois traumatisantes avec le désir de se réapproprier son cors, de reprendre le contrôle.

    1. Clarissa a écrit :

      Merci ! Je suis bien d’accord avec vous, j’ai aimé moi aussi la façon dont Céline Tran raconte son expérience, c’est un vrai choix de carrière, assumé, vécu joyeusement, et quitté dès que l’envie et le fun disparaissent…

  3. Clarissa a écrit :

    Je l’ai trouvée super ! Une battante, avec une volonté incroyable, et une personnalité très attachante…

    1. Clarissa a écrit :

      Merci Charlie pour ton retour Tu as raison, le plaisir c’est très personnel, et il y a plein de façons différentes d’en ressentir, selon les goûts de chacun. Et comme toi, j’ai du mal à imaginer exercer un métier qui ne me plairait pas du tout… j’ai aimé tes récits, et le témoignage de Céline Tran. Vous nous parlez du plaisir éprouvé, du côté ludique… Je n’avais pas pensé au garçons, tu as raison, il faut reconnaître qu’ils doivent avoir une certaine pression de se montrer « à la hauteur » Oui, un métier super engageant, où l’on se donne à fond, et qui est parfois jugé par les autres… tes comparaisons me parlent !

    2. Clarissa a écrit :

      Oui, j’ai beaucoup aimé le retour de Charlie ! Je suis désolée que ton amie n’ait pas vécu une belle expérience, alors qu’elle aurait dû s’éclater… Tout dépend des équipes de tournage, j’imagine ?

  4. Clarissa a écrit :

    Je recopie ici le lien vers l’article de Charlie racontant son expérience : https://charlie-liveshow.com/charlie-tantra/mon-premier-tournage-porno-exp/

  5. Charlie F a écrit :

    Le plaisir est je crois très personnel, on se l’octroie ou pas. Pour les actrices X que j’ai pu fréquenter c’est vrai qu’aucune d’entre elles n’aimaient vraiment « ça » perso je ne comprend pas comment faire un métier sans l’aimer. Même en tant que commis cuisine en saison dans une brasserie minable j’ai réussi à trouver un bout ou je prenais du plaisir – ne serait ce que le dépassement de soi.
    Alors le plaisir c’est très personnel. Certains prennent du plaisir en allant à l’usine (Lorraine), d’autres en se faisant attacher, fouetter, dominer, d’autres en enfonçant leur fessiers au fond d’un pot de crème glacée sur un canapé et d’autres en baisant, c’est mon cas ou celui de Céline Tran apparemment !
    Pour revenir au X, comme je le marque dans mes deux articles je n’ai jamais eu envie de faire « carrière » dans le X par contre pour moi c’est l’occasion de Jouer et de jouir, jouer à la sale gosse avec des vilains garçons. Et oui Clarissa je te confirme c’est du sport de haut niveau pour la fille mais aussi pour les mecs. Je reste sur le cul devant leur capacité de concentration (et physique aussi)
    En gros un métier pas anodin mais, pour moi, pas plus étrange que croque-mort, militaire, ou prof, des métiers dont on peut ne pas ressortir indemne et qui ont une charge sociale pas anodine du tout. Mais bon ça la charge sociale, j’adore la faire dégonfler

  6. Gier a écrit :

    J’ai une copine qui est travailleuse du sexe. J’ai été son modèle pour du bondage/ shibari.
    Elle fait ce job « par amour du sexe extrême » (sic)
    Au départ, un copain amateur de BDSM. Elle est parfaitement épanouie dans son travail et revendique, elle aussi d’y trouver du plaisir. Y compris sexuel.
    Elle a eut des expériences de tournage de film X et, contrairement à Céline en a gardé un si mauvais souvenir qu’elle a rapidement cessé cette activité. Elle ne s’y trouvait pas respectée, n’y trouvait pas de plaisir… et on a même oublié de la payer !
    Tu as peut-être lu le retour d’expérience de Charlie ? Elle aussi semble y avoir pris beaucoup de plaisir !

  7. Le Matou Liberti a écrit :

    J’ai acheté le livre de Céline dès qu’il a été disponible en librairie.. J’ai adoré ! Elle s’y confie sans fausse pudeur… Je suis ce qu’elle fait depuis se débuts quand elle fréquentait les établissements de nuit où elle s’effeuillait puis quand elle tournait de France… avant que la célébrité ne l’attire aux USA. Maintenant qu’elle se livre à d’autres activités, je continue de la suivre…

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