Muse en concert

 Fichier 06-03-2016 07 48 13   Jeudi dernier, j’étais au concert de Muse… Retour de soirée : (comme d’habitude, réalité et fantasmes se mélangent allègrement)

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    Alice s’en fait une joie depuis des mois : Muse en concert à Bercy ! Obtenir des billets fut digne du parcours du combattant, mais ils ont réussi, ils sont assis dans les gradins, savourant la joie de l’attente. Ils bavardent, rient sans raison, Alice se sent heureuse, assise entre son chéri et son meilleur ami, et de plus en plus excitée à mesure que l’heure approche.
    Une clameur gagne la salle, cris aigus des fans, fracas des pieds qui battent le sol… ils arrivent enfin ! La musique recouvre tout comme une vague puissante et emporte la foule. Le début du concert la saisit aux tripes, la prend à la gorge, elle a du mal à reconnaître les tubes du groupe derrière cette musique symphonique, démesurée, religieuse et terrible. Elle fixe la scène, sans un regard pour ses cavaliers. Ils sont sous le choc eux aussi. Elle résiste à la tentation de mettre ses boules quies pour laisser la musique l’emplir, prendre possession d’elle, tout envahir. C’est à la limite du supportable, elle se sent partir, défaillir.Fichier 06-03-2016 07 47 33
   Le temps n’existe plus, elle plonge à corps perdu, cœur et âme dans leur musique. Muse la met en transe, l’envoûte, elle les suivrait en enfer. Son cœur bat en rythme, son corps vibre à l’unisson. Un élan d’amour la pousse vers mon chéri, elle voudrait l’étreindre, l’embrasser à pleine bouche. Il la regarde en souriant et la serre contre lui. Elle se sent ivre sans avoir bu, elle n’a jamais été aussi amoureuse. Seule la présence de son meilleur ami à sa droite la retient. Elle ne veut pas qu’il se sente à l’écart, délaissé. Elle le connaît depuis toujours, il l’a toujours soutenue, guidée, écoutée toutes ces années.
   Mais bientôt elle n’y tient plus, le tabou de l’amitié s’évanouit, celui de l’infidélité aussi, balayés par la puissante magie de la musique. Plus rien n’a d’importance, sauf l’amour sous toutes ses formes et l’envie de le montrer, de le vivre. Sous prétexte de danser, elle enlace la taille de son ami comme son chéri entoure la sienne. Elle ne les lâche plus, les entraîne dans sa danse. Muse se met à jouer un morceau plus lent, ils marquent un temps d’hésitation, s’assoient à regret. La musique s’adoucit, devient poignante, déclenche une vague d’émotion qu’elle contient à grand-peine, broyant les mains de ses voisins dans les siennes. Elle ne se contient plus, embrasse son chéri avant de se pencher vers son ami et l’embrasser à son tour. Ils ne font plus que s’embrasser, seuls au monde au milieu de cette foule, baignant dans un océan de musique qui les absout de tout.

  Les lumières se rallument, la musique s’est tue, remplacée par le brouhaha de la foule. Le sortilège se dissipe. Elle a l’impression de sortir d’un long rêve et se sent toute étourdie. Qu’est-ce qu’elle a fait ! Que va-t-il se passer à présent ? Est-ce que tout va changer, est-ce qu’elle a perdu son meilleur ami, son chéri peut-être ? Est-ce qu’elle a gagné … autre chose ?  Ils se laissent guider par le torrent des spectateurs vers la sortie. Elle est incapable de regarder les garçons, son cœur est en flammes, elle ne pense qu’à retrouver son appartement, son lit.  Elle réfléchira demain. La foule est compacte, ils n’avancent plus. Elle redoute l’attente du métro quand elle aperçoit du coin de l’œil un taxi libre, vite, elle bondit à l’intérieur, entraînant son chéri un peu sonné, se contentant d’une bise rapide sur la joue râpeuse de son meilleur ami.
   Muse continue de jouer dans ses pensées, elle fredonne sans cesse, droguée comme une nouvelle recrue de secte. Elle s’en remet à la musique pour la suite, elle mettra tout sur le compte de Muse, sur les fumées sans doute toxiques, les effets de lumières qui les ont rendus fous.    

   Photos : concert de Muse à Bercy, le 3 mars 2016

2 commentaires

  1. Clarissa a écrit :

    Oui, j’ai bien vibré ! J’ai même ressenti une sorte de fièvre moi aussi, un feu intérieur qui me donnait envie de danser sans fin ! Ce ne devait pas être le cas de la grippe hélas… (j’espère qu’elle n’est plus qu’un lointain souvenir !)

  2. Nicolas Lacharme a écrit :

    Bonsoir Clarissa,
    Très certainement une soirée riche en frissons ? Vous serez sans doute surprise que bien qu’à 600 kms de distance, j’ai frissonné de concert. Bon, dans mon cas, c’était la grippe qui s’installait. Mais on ne va pas chipoter n’est-ce pas ?

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