Mon cher Balmy, d’Isabelle Boucheron, vient de paraître aux Editions Dominique Leroy, collection eros&Bagatelle. L’auteure nous propose un voyage dans le temps, fin XIXième / début XXième, et nous offre une histoire pleine de charme.
L’histoire commence par la description de soirées libertines. Elles sont vues à travers le regard d’un jeune garçon de dix ans qui les observe caché derrière une porte entrebâillée. Virgilles a réalisé la couverture du livre et a choisi d’illustrer ce moment clé. Un dessin pleine page nous est offert un peu plus loin. C’est comme si la porte s’ouvrait enfin juste pour nous ! Emmêlement des corps qui s’embrassent, froufrous et accessoires de l’époque… Un dessin très « BD » qui ma beaucoup plu…
Cette initiation précoce aura une influence définitive sur le cours de la vie du narrateur et l’incitera un peu plus tard à s’intéresser de près à ses deux cousines. Louise aime l’érotisme et le provoque avec ses histoires pimentées, tandis que Pauline se montre plus farouche…
Des moments contés avec délicatesse et espièglerie.
Le narrateur nous fait partager ses hésitations, ses tâtonnements au moment de choisir sa vocation. Il finit par renoncer à suivre les traces de son père, chirurgien, et choisit de devenir peintre. Nous le retrouvons dans un atelier qu’il partage avec des amis aussi passionnés et impécunieux que lui, peignant des scènes licencieuses. J’ai beaucoup aimé les relations avec ses modèles, les moments qu’ils partagent ensemble.
L’histoire s’assombrit. Le début de la guerre avec l’Allemagne coïncide avec les ennuis de santé du héros. Je n’en dirai pas plus pour ne pas trop dévoiler la suite de l’intrigue, mais j’ai regretté que la maladie s’immisce dans une histoire si joyeuse, jetant un voile de tristesse là où il n’y avait que du plaisir et du désir (et quelques soucis d’argent, certes)
J’ai beaucoup aimé « Mon cher Balmy ». Les différentes scènes érotiques sont comme des tableaux, elles sont très joliment décrites et évoquées par la plume soignée et délicieuse d’Isabelle Boucheron. J’aime la littérature du XIXième siècle et j’ai vraiment retrouvé l’ambiance, le style de l’époque, le temps d’une nouvelle. Les personnages sont attachants, on voudrait rester avec eux plus longtemps. C’est le seul point où le bât blesse : j’ai trouvé l’histoire trop courte. Toute une vie évoquée en si peu de pages ! J’aurais aimé m’attarder avec le héros, en particulier dans son atelier de peinture… La dernière scène de la nouvelle est particulièrement troublante et mérite à elle seule une suite. Je suis restée sur des charbons ardents !
La présentation de l’éditeur
Au XIXe siècle, un petit garçon observe en cachette les soirées libertines de son père, chirurgien. À la mort de ce dernier, il lui semble de son devoir de suivre ses traces en étudiant la médecine. Cependant, hanté par ses souvenirs de corps féminins, épris de peinture, Balmy mène une vie de bohème…
« C’est ainsi que je peignis une série de toiles représentant les grands classiques des positions amoureuses que je gardai précieusement rangées de peur qu’elles ne fissent scandale. »
On s’attache aux personnages créés par Isabelle Boucheron. Ses récits de vie (Mon Cher Balmy sera suivi de la publication de Sœur Gabrielle, dans la même collection) émeuvent et captivent.
Pour en savoir plus et le commander :
Le site des éditions Dominique Leroy
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