« le désir, c’est compliqué, surtout chez les femmes… » commentait un ami sur un de mes post Facebook.
Je ne trouve pas… Je pense qu’il ne faut pas le « chercher », il vient tout seul, parfois à des moments inappropriés, avec les « mauvaises » personnes (amis, collègues…) mais ce n’est pas grave. Accepter cette vague de chaleur qui nous envahit avant de refluer, transformer la petite morsure de la frustration en sensation délicieuse. C’est agréable aussi, de désirer « pour rien ».
J’ai déjà écrit sur le désir par ici, mais j’ai envie d’y revenir, car il y a quelque chose de magique dans cette sensation, à la fois si fragile, fugitive, et impérieuse !
Qu’est-ce qui provoque le désir ?
J’ai mené une étude sociologique sur un échantillon représentatif, moi 😉 Mais je suis prête à enrichir mon propos avec vos témoignages ! Donc, je parle en mon seul nom, les ressorts du désirs sont différents pour chacun et chacune.
Les gens d’abord !
Toutes sortes de gens, hommes ou femmes, peuvent susciter le désir ; le plus souvent quand ils ne cherchent pas à le provoquer justement, ni à séduire… Si je vois clair dans leur jeu, ça ne fonctionne plus. 😉
Les scientifiques et leurs explications incompréhensibles sur le destin de l’univers ; les littéraires à lunettes, auteurs, scénaristes, poètes dans la lune ; les artistes de tous poils : musiciens, photographes, peintres ; les geek et leur vie de science-fiction ; les voyageurs, les curieux ; les artisans, cuisiniers, menuisiers, jardiniers, toujours doués de leur mains… Les généreux, tournés vers les autres, et qui leur consacrent leur vie : personnel soignant, pompiers, policiers, gendarmes, prêtres… Ils s’engagent, pour que nous puissions vivre insouciants, et sauvent nos corps, nos biens et nos âmes !
Les cyniques au grand cœur, les vicieux romantiques au fond, ceux qui ont un humour d’enfer, ceux qui se sont libérés de toutes chaînes et s’affranchissent du qu’en dira-t-on, les originaux et les fous, les décalés, les exaltés, les ours mal léchés, les entreprenants, les torturés, les contemplatifs, les tatoués, les timides, les extravertis qui rayonnent…
Certaines qualités par-dessus tout : la gentillesse, la légèreté. Et aussi la finesse, la douceur, la tendresse, la délicatesse, une certaine façon de « mettre les pieds dans le plat », l’humour, la vivacité…
Tous ceux qui sont curieux, passionnés, qui vivent, vibrent…
Leur regard, leur sourire, leur peau, leurs mots, la couleur de leurs yeux, leurs bras velus, leur côté viril ou androgyne au contraire…
C’est si varié, c’est inexplicable : les romans parlent « d’alchimie », d’ondes, de magnétisme ; les magazines féminins de « phéromones »…
Plein de situations suscitent le désir aussi :
Quand j’ai envie de rire — le désir n’est jamais loin du rire. Et aussi en dansant, ou en admirant une photo, un tableau, en écoutant de la musique, en lisant un roman… L’art et la beauté sont des sources inépuisables de trouble et de désir. (De plaisir aussi. On peut dire que les deux se confondent souvent dans l’art).
Quand on me taquine, quand on s’intéresse à moi, moi qui me crois toujours une souris invisible inintéressante — je suis sensible aux mots doux et à la flatterie, damnation ^^ mais la confusion qui s’ensuit m’ôte tous mes moyens.
Dans le train ! Ou sur une moto…
Deviner le désir de l’autre, le lire dans ses yeux : c’est contagieux.
Certaines allures, certains gestes : quand je surprends quelqu’un en train d’allumer une cigarette, de s’étirer, jouer avec ses mains, remonter ses lunettes sur son nez, replacer ses cheveux, plisser les yeux… chacun et chacune a ses mimiques et gestes fétiches craquants.
Le désir naît sans qu’on s’y attende, il est parfois embarrassant, ce n’est pas le moment, mais il est toujours plaisant. Il n’est pas forcément sexuel, il y a aussi simplement le désir de prolonger un moment, de s’attarder auprès d’une personne pour mieux la connaître. Le désir de rester plongée dans cette musique, dans ce livre, d’admirer ce tableau, de reprendre un macaron…
Le désir est le moteur de la vie, c’est ce qui nous rend curieux, nous donne envie de sortir, d’en savoir plus ; c’est le début du voyage vers le plaisir, ce but ultime dont on ne se lasse jamais : on a beau y parvenir, on veut toujours y revenir ! Le plaisir n’est pas forcément sexuel lui non plus 😉. (Là par exemple, j’ai envie d’un café, je retarde le moment pour que le désir se renforce encore, le plaisir n’en sera que meilleur. — Parfois, c’est un mauvais calcul, le désir passe, j’oublie mon café)
– Exemples de photos troublantes : « Melancholy », de Laura Makabrekou. Douceur et BDSM, un mélange irrésistible ! et une photo de Julie de Waroquier dont je n’ai pas noté le nom : l’innocence des robes blanches brodées, et ce ruban de satin corail, liant les mains des deux amies. La fin de l’enfance peut-être, le début des liens amoureux, entre filles, pour commencer en douceur. (je brode sûrement)
4 commentaires
Merci pour ces pensées
Merci Djamel !
Toujours un bonheur de Vous lire Merci pour ce partage
Trouver les mots pour te répondre, je suis démuni, et pourtant je voudrais tant.
Alors, sache seulement que je pense à toi avec tendresse et desirs