Hier soir, Flore Cherry organisait un « Ecrit polisson » d’anthologie !
Les éditions Tabou fêtent leur 10 ans et de nombreux auteurs ont répondu présent : Eva Delambre, Philippe Lecaplain, Julie-Anne de Sée, Son excellence Otto, Clara Basteh, Leeloo Van Loo, et Francis Loup Dedobbeleer, ainsi que l’éditeur lui-même : Thierry Play.
Il y a un monde fou, mais Flore a tout prévu, elle invente une autre forme de jeux d’écriture pour s’adapter à cette soirée hors norme. Nous ne pourrons pas entendre tous les textes, mais nous aurons la joie de « profiter » d’un auteur en petit groupe…
Chaque auteur propose un défi d’écriture et nous sommes invités à rejoindre notre préféré. J’hésite un instant à choisir celui d’Eva Delambre « vous avez les yeux bandés, il/ou elle entre dans la pièce…. » (j’aime quand ça se passe dans le noir !) avant de craquer pour le défi de Leeloo Van Loo « Une amie, enceinte jusqu’aux yeux, est délaissée sexuellement par son conjoint. Elle vous confie qu’elle est en manque, au point d’envisager d’avoir des rapports avec un inconnu ». Son défi me rappelle un bon souvenir, une nouvelle écrite pour le recueil Rondes et sensuelles – 2 aux éditions Dominique Leroy. Mon héroïne était enceinte jusqu’aux yeux elle aussi.
Tout notre petit groupe de filles travaille d’arrache-pied, en échangeant des sourires complices. Leeloo Van Loo a la gentillesse de me choisir et j’ai la joie de gagner Transports en commun, qu’elle a co-écrit avec Denise Miège. Une question de chance car tous les textes lui ont plu, on était toutes « connectées », et Leeloo a évoqué l’inconscient collectif féminin ! J’aurais bien aimé les lire moi aussi …
Je vous livre le mien, 10 minutes pour écrire dans un joyeux brouhaha, c’est loin d’être parfait !
Marie a une voix bizarre au téléphone, elle me demande si elle peut passer, là, tout de suite, c’est urgent. Je lui dis de venir, bien sûr. En réalité, j’ai toujours été amoureux d’elle, et depuis qu’elle est enceinte, je la trouve plus belle et rayonnante que jamais….
On sonne, c’est elle. Je lui ouvre et je marque un temps. Elle s’est encore arrondie depuis la dernière fois où je l’ai vue. Elle explose de féminité avec ses seins qui débordent, ses hanches larges, et son ventre rond comme un fruit mûr, qui attire irrésistiblement mes mains. Elle retire son manteau et, sous mes yeux ébahis, apparaît nue, véritable déesse de la fertilité, infiniment désirable. Je comprends tout en un instant. Sans prononcer une parole, je la prends dans mes bras. Son ventre imposant m’empêche de me coller contre elle, je le sens palpitant, vivant…
— Prends-moi, je n’en peux plus, gémit-elle, baise-moi !
Déjà je me déshabille, fou de bonheur et d’excitation. J’ai tant rêvé ce moment ! Mais comment la posséder, elle est si ronde, si opulente… Je m’allonge sur le dos, l’invite à s’assoir sur moi. Je saisis ses seins lourds à pleines mains, les suce tour à tour, comme le fera bientôt son rejeton.
Marie semble en transe, elle oscille sur moi, s’empale sur ma queue et entame une danse infernale autour de mon vit. Bientôt, elle se cabre et crie sa jouissance, se crispant autour de ma verge. Je ne peux retenir mon plaisir plus longtemps. Je jouis dans un râle, les ongles plantés dans ses fesses généreuses. Marie s’abat sur moi, terrassée par l’orgasme, et m’écrase de tout son poids. Elle finit par rouler sur le côté et se blottit contre moi, enfin apaisée, ronronnante comme une chatte. Je sens son ventre bouger contre mon flanc, quand soudain elle me dit.
— Je crois que je viens de perdre les eaux, tu m’emmènes à l’hôpital ?
Place ensuite aux échanges, le temps manque pour discuter avec tous les auteurs ! Je suis repartie aussi avec Dix bonbons à l’amante, de Julie-Anne de See, dont je vous dirais des nouvelles, mais pas tout de suite, j’ai tant de retard dans mes lectures !