Lectures scandaleuses du mardi 11 juin 2024

Hier soir, j’ai participé à la soirée Lectures scandaleuses qui rencontre toujours un vif succès I Il va bientôt falloir pousser les murs du merveilleux club bdsm Cris et Chuchotements qui nous accueille…
J’arrive en retard, panne de métro oblige, et je m’installe avec d’autres dans l’escalier. Finalement nous sommes très bien, légèrement en hauteur, aux premières loges pour admirer la performance de shibari :
Ambre et Ombre nous offrent un très joli spectacle, une séance de shibari enlevée, rythmée, dansante, complice et souriante, avec son lot de joyeuses fessées et flagellations, et de jeux de bougies. Du shibari avec une ambiance Cabaret, sur une reprise de « Back to black » chantée en chœur, entre autres.

Les participants se succèdent et lisent tour à tour des textes poétiques, drôles, alertes, irrévérencieux (ce récit d’une confession !), plein d’humour, sensuels, torrides… Une autrice et un auteur se sont entourés d’une danseuse grimée en squelette qui évolue gracieusement autour d’eux. Un auteur invente un nouveau genre en mêlant épouvante et érotisme : une créature prend vie lors de l’étreinte de son inventeur, qui donne vraiment de sa personne… Une autrice ponctue son texte sur le plaisir de dominer de quelques coups de martinet sur les fesses d’un soumis ; une jeune femme a choisi de chanter une chanson sur les cordes, accompagnée de sa guitare…. Une vingtaine de textes au total, que j’aimerais bien relire s’ils sont postés quelque part…
Troublant d’écouter tous ces récits brûlants, serrés les uns contre les autres faute de place, nos bras s’effleurant, tout en profitant d’un massage de mes épaules, par un ami assis juste derrière moi.
L’entracte est bienvenu, pour nous dégourdir les jambes, bavarder et trinquer.

Je me suis présentée à l’oral moi aussi ^^, avec le récit d’une performance de shibari, extrait d’une nouvelle érotique à paraître ici ou ailleurs. Magnanime, l’organisateur m’a programmée dès le début – je n’aurais pas autant apprécié les lectures sinon, stressée par la mienne.

J’ai enregistré ma « répétition » et je l’ai postée sur ma chaîne Youtube, malgré les moments où je bafouille et où j’avale mes mots – j’aime bien me jeter à l’eau parfois, in vivo comme hier soir, ou sur Youtube, au lieu de me cacher tout le temps derrière mon écran.
Je recopie aussi mon texte ici :

***

Kaïto relève sa partenaire et commence à l’entourer de cordes, lentement d’abord. Il ouvre les pans de son kimono pour apposer le chanvre directement sur la peau, imprimant sa marque dans sa chair tendre. Il accélère ses gestes, les cordes deviennent vivantes, virevoltent, et serrent leurs anneaux autour du corps mince de la jeune fille. Kaïto soulève une jambe, l’autre, danse autour d’elle, vif comme l’éclair, la ligotant un peu plus à chaque tour. Yumi respire plus fort, se plaint parfois. Kaïto dégage ses seins et les presse entre ses mains. Sa poitrine est bientôt ficelée, projetée en avant de façon indécente. Kaïto accentue la pression des cordes, lui arrachant des gémissements qui érigent immédiatement les sexes des spectateurs. Un frisson d’excitation parcourt l’assemblée. La température monte d’un cran.
Soudain, Kaïto tire vivement sur une corde, et Yumi s’envole, papillon pris dans sa toile. Il la fait tournoyer et l’admire, comme un prédateur considère la proie qu’il vient de capturer avant de la croquer. Le silence devient pesant, tous retiennent leur souffle, à l’unisson avec la jeune fille suspendue, oscillant dans les airs.
Le kimono de la jeune femme ne tenait plus qu’à un fil, il chute, révélant une minuscule culotte de dentelle noire qui ne cache rien. Son maître s’amuse à la placer dans les positions les plus suggestives : jambes écartées, écartelées, au point que l’on distingue ses lèvres intimes à travers la dentelle. Elles suivent le mouvement, s’écartent à leur tour. Yumi se retrouve exposée aux regards, la tête renversée en arrière, sa gorge offerte, son sexe ouvert. Kaïto s’approche d’elle, colle sa joue contre la sienne, murmure des paroles apaisantes. Il vérifie si tout va bien avant de s’éloigner à nouveau. Il a parfaitement calculé la hauteur de la suspension ; une autre danse peut commencer.
À genoux devant elle, entre ses jambes écartées, il décale le mince tissu de dentelle de sa culotte pour dégager son sexe. Il y plonge un doigt, et la jeune fille rit, heureuse captive offerte aux caresses de son maître. Sa culotte est tranchée d’un coup de ciseaux, elle glisse à terre —les fameux ciseaux destinés à couper les cordes en cas d’urgence. La jeune fille n’est plus qu’un sexe béant, rose et luisant. Il perle de désir et d’impatience.
Maintenant Kaïto veut l’offrir, contempler des mâles en rut se succéder en elle fiévreusement, tant qu’elle peut supporter la suspension. Il se tourne vers les participants et leur fait signe de venir. Des hommes se lèvent aussitôt, ils s’approchent lentement, le regard fixe, le poignet refermé sur leur sexe déjà protégé. Ils se caressent, maintenant leur érection en attendant le lancement des festivités.

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