Cette nuit, lors d’une insomnie, j’ai voulu retrouver l’ambiance de mes soirées adolescentes, quand je me caressais dans mon lit en lisant mes premiers livres érotiques.
Je tournais les pages, sagement : les nouvelles d’Anaïs Nin, de Régine Deforges, Histoire d’O… Captivée, je voulais lire la suite de l’histoire, une autre nouvelle, mais j’étais constamment distraite par des tiraillements au creux de mes jambes, des petites tensions agaçantes qui perturbaient ma lecture. L’une de mes mains partait toute seule se poser sur mon sexe, pour l’apaiser, l’apprivoiser, le caresser, tandis que l’excitation montait au fil des mots crus et de l’imagination des auteurs. Au bout d’un moment, malgré ma soif de lecture, je lâchais le livre, je me concentrais sur mes sensations, mes fantasmes, j’imaginais ma propre suite de l’histoire en me caressant de plus en plus précisément, jusqu’au plaisir, un orgasme bref, une petite crispation intense qui me soulageait immédiatement, pour quelques temps. Une jouissance un peu «courte», qui me laissait sur ma faim… C’était avant les garçons.
J’ai repris ces classiques – ils n’ont jamais quitté ma bibliothèque – je les ai étalés sur mon lit, j’ai choisi Histoire d’O, je l’ai ouvert au hasard et j’ai allumé mon Womanizer. J’ai à peine eu le temps de lire quelques lignes avant que cet objet magique ne déclenche un orgasme de folie, à me tordre de plaisir entre les draps, en étreignant mon oreiller. J’ai été surprise, presque flouée, par cette jouissance qui s’est imposée avant même que je ne ressente la moindre pointe de désir ! J’ai regretté de ne pas sentir le désir monter, l’excitation prendre le pas sur le plaisir de la lecture, lentement, inexorablement…. Tout de suite l’orgasme, un orgasme fort, explosif, entier, qui me submerge totalement et me laisse pantelante, je n’ai même plus envie de lire un livre érotique tant je suis comblée ! Un orgasme frustrant quelque part, je n’ai rien lu, à peine un passage, je ne l’ai pas senti venir, il ne ressemblait en rien à mes souvenirs secrets. C’était divinement bon, mais j’en regretterais presque mes orgasmes incomplets, légèrement frustrants, qui ne faisaient que m’exciter davantage.
2 commentaires
Oui, je le conseille toujours à ceux qui souhaitent découvrir la littérature érotique…
De bonnes lectures, Anais Nin est une valeur sure.