Ce matin, c’est reparti pour l’école à la maison, suite à la fermeture de la classe.
C’est l’open-space dans le salon : l’enfant retrouve ses cahiers et je m’installe pleine d’entrain devant mon ordinateur. Je pianote avec allégresse, les idées fusent, tout un film se déroule dans mes pensées, je n’ai qu’à l’écrire…
« Il se pencha vers elle, prit avec douceur son visage entre ses mains…. »
— Maman ! Comment ça s’appelle déjà ce que boivent les dieux, sur l’Olympe ?
Moi, fouillant dans mes souvenirs mythologiques :
— Le nectar, l’ambroisie ?
— Ah oui, merci !
Bon, j’en étais où déjà ? Ah oui…
« Il déposa ses lèvres sur sa bouche. Son cœur manqua d’exploser de bonheur, un long frisson le parcourut. Leurs langues se mêlèrent… »
— Maman, comment s’appelle le dieu qui s’occupe du vin ?
— Chérie, cherche un peu dans tes livres, fais comme si c’était la bibliothèque ! Je suis sûre que tu peux trouver la réponse par toi-même, en toute autonomie….
Je me sens légèrement coupable de ne pas l’aider, mais en même temps, on ne va pas s’en sortir si je lui fais tout… J’en étais où là ? Ah oui, le baiser passionné ! Je vais attaquer le désir maintenant, miam 
…
… « Il la serrait de plus en plus fort dans ses bras, il pouvait sentir sa poitrine contre son torse, elle était délicieusement excitante, abandonnée dans ses bras »
— Maman, j’ai pas trouvé !
Moi, brusquement arrachée à ma scène torride, fataliste :
— Tu le connais, je vais t’aider, ça commence par Di…
— …
— Dio…
— Dionysos !! (petit cri de victoire et danse de la joie)
— Oui ! Super… bon, maintenant maman doit travailler (hum, hum), tu me poses tes autres questions à la pause-déjeuner, d’accord ?
Petit hochement de tête tristounet, mon cœur se serre un instant. Reprenons !
« Il l’embrassait toujours, ses lèvres s’égaraient dans son cou, sur ses seins. Il s’enflammait de désir, la mordillait plus qu’il ne l’embrassait. Elle gémissait, offrait sa gorge… »
— Maman, je peux te raconter une blague ?
Le tout en jetant un coup d’œil en coulisse sur mon écran, histoire de voir quel sorte de « travail » peut-être plus important qu’une blague…
Vive l’école à la maison ! 
Et surtout vivement le retour à l’école avec le test PCR négatif… deux fois de suite déjà que la classe est fermée une semaine pour cas de Covid depuis le retour des vacances de Pâques, Autant dire que mon écolière est déscolarisée depuis le 5 avril à deux ou trois jours près…
Je comprends, bien sûr ! Ce qui ne m’empêche pas de râler 
! (Je dois annuler des rendez-vous, reporter des retrouvailles avec des amis… deux fois déjà que je leur explique que la classe de ma fille ferme et que je dois rester la garder à la maison. J’ai peur qu’ils ne me croient plus à force ! 
Et pas simple à gérer quand on écrit des textes érotiques !)
! (Je dois annuler des rendez-vous, reporter des retrouvailles avec des amis… deux fois déjà que je leur explique que la classe de ma fille ferme et que je dois rester la garder à la maison. J’ai peur qu’ils ne me croient plus à force ! Et pas simple à gérer quand on écrit des textes érotiques !) Photo prise sur le net, retirée sur simple demande
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