Il y a quelques mois : tous les bobos et écolos des villes (dont je suis) applaudissent : notre résidence s’est enfin décidée à installer des bacs à compost dans un coin du jardin.
La mairie installe les fameux bacs en grande pompe un beau jour et offre gracieusement une formation aux plus motivés d’entre nous (j’avoue, j’ai séché, c’était un peu tôt pour un samedi matin ^^). Dès lors, nous n’écoutons que notre devoir, et, fiers comme si on sauvait la planète, nous mettons à trier nos déchets avec enthousiasme selon des règles strictes, et alimentons les 8 bacs du compost en bravant les nuées de moucherons qui gravitent autour. En retour, pour nous récompenser de tous ces efforts, le compost fabrique de la belle terre noire, que chacun peut utiliser à sa guise (seuls 10 % des habitants s’y intéressent, mais c’est un bon début, il faut dire que nous n’avons pas de potager où mettre ce précieux terreau, juste des petites jardinières fleuries emplies à ras bord)
Tout allait bien dans le meilleur des mondes, jusqu’à ce qu’un rat s’invite dans l’affaire ; ce n’était pas prévu. Un moment incrédules, il fallut se rendre à l’évidence (moi-même, j’ai vu sa frimousse rusée et ses moustaches de près ! Et sa queue plusieurs fois, pendant qu’il détalait à petite vitesse, déjà comme chez lui… )
Les bobos plissent le nez : qu’est-ce donc que cela ! Tous les habitants s’alarment, on dirait qu’ils sont deux, non ? Glarg, ils vont fonder une famille, un clan… émoi général, branle-bas de combat : lettre au syndic, ajout à l’ordre du jour de l’AG, baston en perspective ! Je vais y aller pour une fois, me régalant d’avance des échanges musclés entre les écolos pro-compost et les garants de l’hygiène qui ont lâché leur premier missile : leptospirose !
De mon côté, je pense qu’on pourrait accepter un rat ou deux, en plus ils aèrent le compost avec leurs galeries et accélèrent le process de recyclage… mais s’ils se multiplient, et que ça commence à grouiller partout, je me range du côté des hygiénistes, il y a des limites à mon amour de la nature… dilemme !
Une solution est trouvée : les bacs vont être entourés de grillages pour barrer la route au rat, de courageux volontaires y consacreront quelques samedis matins.
Défi d’intelligence, qui du rat ou de l’homme va gagner cette bataille ? 😉
– je parierais pour le rat 😁