Je poursuis ma série sur les paraphilies avec un fétichisme, ou kink, particulièrement réjouissant, pour moi en tout cas : le pet play !
Le pet play c’est un jeu de rôle : le soumis ou la soumise imite un animal, et son Maître ou sa Maîtresse s’en occupe, le dresse, le cajole ou le gronde, le récompense, le promène…
On a parfois l’occasion de s’y adonner en soirées fetish, où l’on croise souvent des soumis incarnant des chiens, des chats. Ils sont très joueurs, et aiment toutes sortes de jeux, pas seulement la baballe ! Cela commence par un soumis à quatre pattes qui nous tourne autour, nous tend sa laisse, et au bout d’un moment, par jeu, on la saisit…. On la garde quelques minutes, ou toute la nuit ! Ou des années…
Le chaton est en général plus taquin, il s’en ira peut-être de sa propre initiative folâtrer ailleurs, avant même que sa Maîtresse ne se lasse, car les chats sont naturellement indépendants et n’en font qu’à leur tête. Surtout les matous ayant déjà vécu, un chaton de l’année sera plus malléable 😉
Un chiot se montrera fidèle envers et contre tout. Adorateur de sa Maîtresse d’un soir, il endurera toutes ses marques d’affection plus ou moins piquantes sans chercher à s’échapper, stoïque malgré les épreuves. Très affectueux lui aussi, il n’hésitera pas à lui sauter au cou et lui faire plein de mamours !
Les chiots sortent parfois en bande, je me souviens des Puppies qui ont bien animé certaines soirées : ils se costument, s’amusent, et suivent même des cours, pour apprendre à chahuter, marcher, etc. se comporter comme de vrais chiots turbulents…
J’ai aussi croisé également un cheval magnifique, un cochon…
Parfois, il ne s’agit pas d’apprivoiser et de dresser un chaton ou chiot, ni même un animal domestique, mais de dompter un fauve. Je connais une jeune fille qui a choisi d’incarner une tigresse ; un vrai défi pour son Maître, relevé avec brio !
Pour tenter de décrire mes ressentis de Maîtresse, je vais me plonger dans mes souvenirs ^^
Ce soir-là, l’ami qui organise la soirée me confie un chaton tout de latex vêtu. Un instant surprise, je suis très tentée de jouer le jeu et je m’empare de sa laisse. Je venais seule, et d’un seul coup, je ne lui suis plus, je viens d’adopter un chaton joueur, et ce n’est pas une mince affaire ! – Je connais mieux les chiens ; je retrouve souvent un chiot tout fou, fougueux, qui m’entoure de son affection débordante et accourt vers moi au moindre signe, langue pendante !
Là, c’est un chat errant, en quête d’une Maîtresse, qui passe de main en main… Il est vêtu d’une magnifique cat suit intégrale de latex noire. Il se frotte déjà contre ma jambe. Il me chatouille, il me fait rire ; j’aime bien, mais je dois lui apprendre contrôler ses élans si je ne veux pas renverser ma coupe de champagne ! C’est un jeune chat encore, il a besoin d’éducation ; hop, une petite tape sur le dos.
Je le promène en laisse pour saluer tout le monde, je fais semblant de l’ignorer, mais je veille à ce qu’il ne se fasse pas trop marcher dessus avec la foule. Je trinque et devise joyeusement avec les amis, sans oublier de lui glisser des friandises dans le museau et de lui donner à boire. Il me remercie de petits coups de langue sur la main et d’un doux ronronnement de chat satisfait.
J’aime le savoir à mes pieds, pendant que je bavarde avec mes voisines, assise sur un canapé. Il s’impatiente parfois, se frotte contre ma jambe, caresse mes chevilles, et puis mes mollets, tente de se rappeler à moi… Il fait « pattes de velours » et sa tête de chaton tout mignon, mais ça ne marche pas : qu’est-ce que c’est que ce chaton mal élevé ! Je le lui donne des petits coups de pieds pour l’écarter et qu’il se tienne tranquille. Au panier, papattes en rond ! Je ne m’occupe plus de lui, mais je le sais là, à ma disposition. Il attend.
Je me penche vers lui au bout d’un moment, touchée par sa patience. Je lui grattouille les oreilles, je fonds devant son regard faussement candide. Je caresse sa seconde peau en latex, tapote ses flancs, et je prends sa drôle de tête cagoulée entre mes mains pour lui frictionner les joues. (L’avantage de la cagoule, c’est la deshumanisation, l’homme disparaît derrière le chat, la maîtresse ne voit plus que le chat, et éprouve une empathie différente, celle que l’on ressent pour un petit animal mignon joueur, ou abandonné)
Qu’est-ce que je vais faire de ce chaton ? Il n’y a que l’embarras du choix 😉
Mais le mieux, pour comprendre le pet play, c’est de donner la parole aux acteurs du jeu :
Un chiot m’a écrit quelques mots :
En tant que soumis, être un gentil chiot me permet de montrer à ma Maîtresse l’adoration, la fidélité, la loyauté, le dévouement que je lui porte. Je la suis partout, tenu en laisse, et me comporte comme un véritable animal de compagnie en me frottant contre ses jambes ou en la léchouilllant.
C’est un jeu, mais c’est aussi pour lui prouver qu’elle compte plus que tout. Quand je suis son petit chiot (et tout le reste du temps aussi), je ne souhaite que le bonheur de ma Maîtresse, sa satisfaction. Je prends plaisir à lui obéir, quitte à ramper devant elle si elle le désire.
Je suis heureux de la voir fière de moi, et je sais qu’en retour elle prendra soin de moi. Pas seulement avec une gamelle d’eau, mais aussi avec des papouilles, des caresses, des câlins…
En tant que petit chiot, je suis doublement ravi de ses caresses : elles sont douces pour moi, mais aussi pour ma Maîtresse je pense, car il est prouvé que caresser un animal est destressant 😉
(Cedrik)
J’ai aussi recueilli les miaulements d’un chaton bavard :
Certains d’entre nous ont un esprit animal fétiche qui sommeille en eux. Qu’il s’agisse d’un chien, d’un chat, d’un renard, d’un lapin, d’un cheval, d’un lion, d’un loup, d’un ours, d’un cochon ou d’un autre animal encore, ce désir atavique est là tapi en nous, attendant son heure pour se manifester. Tandis qu’en société, les occasions sont rares de pouvoir le laisser s’exprimer librement, heureusement, le microcosme du BDSM lui donne un bel espace de liberté qui lui permet de se montrer sans crainte du regard des autres. Alors, que l’on soit soumis(e) ou dominant(e), que ce soit par simple envie de jouer ou pour laisser libre cours à sa schizophrénie, ou encore pour divertir sa Maitresse, son Maitre, sa ou son partenaire de jeux, on devient cet animal, ou du moins on s’identifie à lui.
Nul besoin d’artifice pour être un bon pet-player, même s’il est vrai qu’arborer quelques attributs tels qu’un collier, une laisse, ou une médaille est un très bon moyen de ressentir son animal intérieur. Evidemment, la tenue de latex avec masque ou mieux encore, le zentai, sont des moyens très efficaces de se glisser entièrement dans la peau de son animal fétiche, et font du pet-player un animal très convaincant. Pour ma part en tant que cat-player (aussi loin que mes souvenirs me ramènent, je me suis toujours senti chat, même si j’apprécie être traité comme un chien…), j’aime également revêtir des gants ornés de délicates griffes (qui malheureusement ne sont pas rétractables), sans oublier un joli plug-queue en panache. A mon grand avantage, cela fait de moi un chaton tout mignon qui fait souvent craquer les Dames et qui peut parfois prendre plus de liberté qu’un petit toutou bien sage.
Quoiqu’il en soit en tant que pet-player, on éprouve un immense plaisir à emprunter l’attitude et le comportement de notre animal totem vis à vis du monde qui nous entoure. En quête d’attention, de caresses et de jeux, voire de punitions, on adapte notre langage corporel pour traduire au mieux l’expression de cet animal que l’on veut incarner : on adopte des postures qui lui sont propres, on se déplace comme lui, le plus souvent à quatre pattes, on communique par une gestuelle et des sons appropriés, on observe, on renifle partout, on ronronne, on miaule, on aboie, on hennit, on geint, on donne la patte, on fait le dos rond, on se roule en boule, on mange et on dort comme lui, on mordille parfois… Que ce soit dans le but d’établir un premier contact avec une/un inconnu(e) ou d’éveiller l’intérêt de notre Maitresse ou de notre Maitre, on adore frotter nos joues et notre museau contre leurs mollets, nous serrer fort contre elles/eux, être attentif au moindre de leur mouvement et les suivre partout où elles/ils vont. A l’instar de véritables animaux de compagnie, c’est un bonheur de glisser notre tête dans leurs mains pour essayer de leur lécher les doigts, passer notre tête entre leurs jambes pour les surprendre et les amuser, croiser leur regard, capter leur odeur… Et quelle joie de déposer notre laisse (ou notre bride si on est plutôt équidé) à leur pieds (si bien sûr on en a une, mais cela est plutôt conseillé pour rendre le jeu plus attractif et grisant). Quel privilège aussi d’entendre la voix de sa Maitresse ou de son Maitre employer le champ lexical relatif au dressage, lequel renforce encore notre position et notre comportement animal, et a fortiori notre soumission.
On peut évidemment jouer à la balle, rapporter le bâton, chercher la souris, transporter la Maitresse ou le Maitre sur son dos, et s’adonner à d’autres jeux tout aussi espiègles et même éroti-coquins. En matière de pet-play, presque tout est permis, y compris la maltraitance du pet-slave s’il n’est pas totalement obéissant, même si les câlineries ne sont pas à exclure bien entendu. D’ailleurs, si la plupart des Maitresses et Maitres ne feraient jamais de mal à un vrai animal, elles/ils prennent souvent un malin plaisir à punir et à torturer leurs pet-slaves.
Finalement, bien loin d’être une pratique égoïste, l’intérêt du pet-play est double et se fonde sur le partage et le plaisir réciproque : pour le pet-player évidemment, qui peut vivre et exprimer pleinement son fétichisme animal, mais aussi pour la/le pet-sitter puisque celle/celui-ci peut explorer une autre facette du BDSM ou de la relation D/s consentie qu’elle/il entretien avec sa/son soumis(e) ou partenaire de jeu.
(Snoopy )
Merci Cedrik et Snoopy pour vos témoignages ! Au plaisir de rejouer avec vous 😉
Photos : collections personnelle, Alain Massa (2018) – il serait temps de refaire une séance photos pour illustrer mes articles, notre super séance commence à dater 😉
4 commentaires
Bonsoir Dame Clarissa,
Si vous n’avez pas pratiqué l’équitation depuis longtemps, je serais ravi de vous permettre de me chevaucher et d’endosser le rôle de votre monture.
Ne vous inquiétez pas, je veillerai à me remettre dans la peau du valet une fois à vos pieds, je m’en voudrais trop de vous croquer un orteil… hihihihuuuuuu
Ah oui, ça me plairait beaucoup ! Je m’y vois déjà, cravache en main !
Je serai ravie de te rencontrer en version chiot
Coucou, je suis plutôt chiot que chaton. Au plaisir de poser ma patte sur vos jambes gansées😔