Il y a un an, je faisais mes premiers pas de journaliste en rédigeant un article sur le libertinage à Paris, à la demande d’un media en ligne Suisse : Bon pour la tête.
Je n’étais sans doute pas la mieux placée pour écrire quelque chose sur ce sujet, préférant les soirées bdsm aux soirées libertines, méconnaissant les clubs, mais j’ai quand même tenté de relever le défi !
L’article est paru ici, il y a un an.
J’ai eu envie de le recopier ici, avec leur autorisation, car il se complète bien avec mon billet précédent, sur les différentes façon de vivre sa sexualité. Cette fois, on zoome sur les lieux libertins de la capitale !
Je remercie vivement « Bon pour la tête » pour leur confiance et cette expérience qui m’a beaucoup plu. Je ne l’ai pas encore renouvellée à ce jour, en raison de ma paresse légendaire et de ma tendance à l’éparpillement ! Mais ça commence à me démanger…
Libertinage : du bout des doigts, en toute liberté
Paris, ville lumière
Paris, ma ville que j’aime, que je ne me lasse pas de visiter, d’explorer, où j’aime me perdre… Plusieurs univers s’y côtoient, s’ignorent, se mélangent parfois.
Paris, c’est d’abord la capitale connue du monde entier, la ville des amoureux, si romantique avec ses quais de Seine, ses monuments anciens, ses immeubles bien alignés, ses quartiers pleins de charme rappelant les villages d’autrefois, ses jardins où il fait bon flâner, ses places grandioses ou intimes… Une ville culturelle avant tout, offrant de grandes expositions, des musées innombrables : le petit et le grand palais, le Louvre que l’on ne présente plus, le Musée d’Orsay, mon musée préféré entre tous… Paris, c’est aussi la capitale de la mode, avec ses boutiques de luxe, ses grands magasins.
La nuit, Paris s’illumine, l’opéra s’éclaire de mille feux, les théâtres bruissent de tirades, les noctambules investissent leur Paris festif, celui des bars où l’on discute toute la nuit entre habitués, des bars branchés qui débordent de clients jusque sur les trottoirs, des bars à la mode avec leur terrasse ou leur décoration design, où l’on trinque avant d’aller danser… mais je ne suis pas la mieux placée pour en parler, car un autre type de festivités m’interpelle.
Et bien sûr, quand on évoque Paris, on pense tout de suite aussi au Paris érotique, celui du french cancan, des mœurs légères, aujourd’hui concentré à Pigalle, avec ses sex-shops, ses Live shows… toute une activité tapageuse autour du sexe, une espèce de vitrine clinquante et ringarde. Une autre activité cachée, n’offre aux regards des passants qu’une porte sombre avec une sonnette dorée : le libertinage.
Je tente donc une visite guidée virtuelle de ce Paris libertin, à travers ses clubs.
Impossible de ne pas commencer par le plus connu d’entre eux, le grand club emblématique de Paris, Les Chandelles, lieu glamour à la sélection impitoyable, visant une clientèle haut de gamme. Après avoir déposé nos manteaux au vestiaire, chaussé nos talons vertigineux, on descend dans de très belles caves décorées avec soin, façon boudoir ou maison close de la belle époque, avec une lumière dorée qui nous magnifie et fait briller les strass. On peut y dîner, la table est excellente, danser, avant de traverser le miroir et se retrouver dans un monde où règne la sensualité.
Plusieurs pièces sont plongées dans la nuit, nos yeux s’habituent peu à peu à l’obscurité, et nous distinguons des étreintes, des corps nus en action, luisant faiblement…
Nous circulons entre les deux grandes salles séparées par un long couloir, l’une proposant plusieurs recoins à demi cachés ; l’autre plus éclairée, exposée aux regards. Il y a aussi une chambre aux miroirs pouvant accueillir deux couples, et quelques voyeurs sur le seuil. L’ambiance est élégante, feutrée, troublée parfois par des soupirs, des gémissements…
A noter que l’après-midi, le club s’ouvre aux couples et aux hommes seuls, pour une ambiance bien plus torride, joyeuse, joueuse. Ne pas manquer en particulier le « déjeuner scandaleux » proposé tous les jeudis. Seul risque, retrouver par hasard quelques connaissances qui profitent de la pause-déjeuner !
Le Taken, bien plus récent, talonne Les Chandelles : il est tout aussi beau, et plus détendu. Il se situe au cœur de Paris, sur l’Ile St Louis, et se déploie dans de grandes caves voûtées anciennes. Les lieux sont vastes, joliment décorés, un mélange baroque, moderne et vintage réussi, et mis en valeur par une belle lumière.
Nous découvrons d’abord le bar, très accueillant, propice aux discussions, juste avant la piste de danse. On danse beaucoup au Taken, la piste de danse reste très animée à toute heure de la nuit les week-ends, les derniers tubes tournent en boucle. Je parle en connaissance de cause, quand j’y suis allée la première fois, je n’ai fait que danser toute la nuit, oubliant de jouer les curieuses!
Une porte sur le côté nous conduit dans un dédale de couloirs. Tout de suite, un immense lit à baldaquin nous attire, avec ses voilages et son miroir. Souvent déserté en début de soirée, il sera pris d’assaut un peu plus tard. Plus loin, une chambre aux murs de miroirs propose un abri plus intime, on peut s’enfermer et oublier le reste du monde ; on risque juste d’être regardé par la fenêtre ! Tout au fond, la lumière se tamise encore, plusieurs banquettes s’offrent aux libertins, ainsi qu’un espace bdsm avec une croix de saint André. Plusieurs paddles et martinets sont accrochés au mur, pour le décorum surtout. Rien de très sérieux ne s’y déroule, on joue un peu avec le feu, on s’attache, on se caresse avec quelques accessoires…
Le Mask est également un club incontournable de la capitale. Plus petit, il offre un espace intermédiaire au rez-de-chaussée où l’on peut prendre un verre, se séduire, se plaire, s’aborder… Des masques sont mis à disposition pour les plus timides, ou ceux qui veulent se déguiser. J’avoue, lors de ma visite, je les ai tous essayés ! Avant de renoncer à en porter un, pas très pratique pour boire une coupe de champagne…
Plus loin, les banquettes s’élargissent et accueillent des échanges de caresses plus poussés. Au sous-sol, les choses sérieuses sont directement lancées : un grand lit, de larges banquettes, le doute n’est plus possible, on est là pour s’aimer ! Une minuscule piste de danse, la musique est souvent entrainante, mais ici, on n’est pas là pour danser.
L’Overside a clairement fait le choix d’une grande piste de danse, les espaces câlins sont isolés, à l’écart, on se croit d’abord dans une boîte classique.
Haut lieu du libertinage parisien au début des années 2000, il semble qu’il soit aujourd’hui un peu en perte de vitesse.
(Il faudrait que je reprenne mon bâton de pèlerin de journaliste terrain et que je juge sur pièces.)
On trouve aussi à Paris des clubs «humides», c’est à dire avec un jacuzzi, un hammam, un sauna. Là, point de tenue de soirée exigée puisque dès notre arrivée on se déshabille, comme à la piscine mais sans le maillot de bain, et direction le bar en paréo ! Ambiance de vacances garantie au Moon City et à L’Eclipse, avec leur déco kitch et vaguement orientale.
Le Moon aurait quand même besoin d’un rafraîchissement et d’un coup de peinture. Il offre un immense jacuzzi, et, à l’étage, des coins câlins pour tous les goûts : des cabines fermées ou ouvertes de toutes tailles, une grande salle pour des jeux plus collectifs.
Le brunch du dimanche matin est à tester entre amies, grignoter des viennoiseries, bavarder, échanger des confidences, tout en profitant du jacuzzi et du reste, sous les œillades de ces messieurs. Certains proposent même des massages. Mais pas que…
L’Eclipse est plus petit, il n’est réservé qu’aux couples.
D’autres clubs fleurissent dans Paris, je voudrais seulement citer Le 2+2, l’un des clubs historiques de Paris ; Le château des Lys ; Le WE ; Le Rituel Foch, club sauna plus récent ; Cris et Chuchotements, club bdsm…
Il en existe tant d’autres, dont la fréquentation laisse peut-être à désirer, un petit tour s’impose pour vérifier !
En dehors des clubs libertins, de plus en plus de soirées sont proposées. et personnellement, je les préfère aux soirées en club, car j’y retrouve toujours des amis, et l’ambiance y est plus festive. Les organisateurs louent des clubs, des salles, des caves voutées, apportent leur touche originale : programmation musicale et décors. Ils demandent souvent de respecter un dress code, il y a parfois des shows, des performances… il en existe de toutes sortes :
– Les soirées Embrassez qui vous voulez ou les soirées Wyylde pour les libertins ;
– Les soirées fétish, en grand nombre, pour les amateurs de jeux bdsm, les fétichistes. Là, il faut venir vêtu de cuir, de latex ou de vinyl ! Par exemples, les événements organisés par Maîtresse K, La nuit Démonia, Les soirées du Kommandant, pour ne citer qu’eux. Les dominatrices y sont chouchoutées par des soumis qui ne pensent qu’à leur faire plaisir !
– Je citerai aussi les soirées de Z, qui réalise nos fantasmes les plus hard
– et les soirées Soumissions exquises, qui font le pari de réunir les plaisirs bdsm et libertins en une même soirée ! Pari réussi
– Un mot enfin sur les soirées « inclassables », ludiques et sensuelles, organisées occasionnellement, comme les Soirées Hell o’Kinky, Soirées Kinky Salon , Eros et Camelia ou Diagonale.
Pour commencer et vous initier en douceur, je vous recommande sans hésiter Divine Alcôve, un restaurant dédié aux libertins. C’est l’occasion de rencontrer d’autres libertins, de discuter des sujets qui nous intéressent en toute liberté, d’échanger des bonnes adresses… et plus si affinités ! La conversation est générale, nous parlons et rions sans craindre de choquer l’entourage. Cerise sur le gâteau, le menu est un régal !
La première fois que j’y suis allée, mes voisines de table m’ont entraînée autour de la barre de pole dance, et nous avons dansé sans nous soucier du regard de nos cavaliers. Ils ont même failli être oubliés…
Quelques adresses pour s’habiller :
Difficile de choisir parmi tous les blogs libertins ! Mais puisqu’il faut choisir:
Mesdames, quelques conseils pour votre première fois en club
Un seul mot d’ordre : la liberté, une évidence pour les libertins !
Merci à mes amies libertines qui se sont confiées à moi, et m’ont permis d’établir cette liste non exhautive !
Photos : 50 nuances plus sombres, prises sur le net
4 commentaires
Chacune de vos réponses à mes commentaires, chère Clarissa, est un souffle léger et gracieux qui attise le brasier de mon imagination et de mes désirs les plus inavouables…😉
Léo, je découvre tardivement votre commentaire, et je ris toute seule !!
Cher Léo, merci pour vos compliments, ils me font très plaisir ! Et j’aime bien votre côté verbeux …. je dirais plutôt d’une poésie teintée d’humour !
Paris brille sous votre plume, votre lumière délicate éclaire ses lieux les plus affriolants, votre aura si particulière illumine mon imagination provinciale (je me sens bizarre aujourd’hui, d’une étrange d’humeur verbeuse…) votre article est excellent, bravo !