Dans la série de mes fantasmes, j’appelle : le danseur de ballet !
Incorrigible je suis. Il y a quelques jours, j’ai eu la chance d’assister à un ballet. Un ballet classique avec tutus, paillettes, chignons serrés et sautillements aériens… Ce qui n’aurait dû être qu’un moment de beauté et de grâce a failli se transformer en fou rire. C’est connu, plus on tente de s’empêcher de rire, plus on aggrave les choses. J’ai vécu un moment de cauchemar tant je craignais que mes voisins ne remarquent mon accès de gaité. Inexcusable à l’opéra ! Sans oublier mon cavalier, qui aurait pu, à juste titre, se sentir offensé.
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Je me laisse bercer par les mouvements aériens des jeunes filles scintillantes, voletant ensemble d’un bout à l’autre de la scène, papillonnant à qui mieux mieux en levant haut les bras et les jambes. Je m’endors doucement devant cette vision de rêve. Soudain, un nouveau venu me réveille brusquement. Un homme vient de faire irruption dans ce monde de pucelles effarouchées. Un danseur vêtu d’un haut tout aussi brillant, entièrement décoré de strass comme les tutus de ces demoiselles. Mon regard descend malgré moi, et là, stupeur. L’homme porte un collant blanc qui ne laisse rien ignorer de son anatomie. Je vois distinctement la bosse de son sexe reposer entre ses deux boules rondes. Il ne réalise pas son indécence et sautille vers les ballerines, conquérant et hautain. Il enlève la danseuse étoile et l’emporte dans ses bras, la fait virevolter sans effort. Il se retrouve le nez sous son aisselle chaude un instant, avant de la tenir à bouts de bras, son nez cette fois enfoui dans les volutes du tutu, juste au bon endroit, entre les cuisses de la nymphe outragée. Me voilà tout à fait distraite à présent. Je ne suis plus transportée par la magie de la musique et de la danse, je reste fixée sur un endroit précis, le sexe du prince charmant. Son érection va-t-elle se manifester au contact du corps gracile et brillant de transpiration de sa partenaire ?
Bientôt, je ne sais plus où donner de la tête, d’autres danseurs entrent en scène et évoluent avec fougue. Ils s’empressent chacun autour d’une danseuse qui se pâme entre leurs bras. Tout comme leur illustre prédécesseur, ils révèlent aussi bien leurs fesses musclées que le détail de leurs virils attributs. Mes mains deviennent moites et je m’interroge. Suis-je la seule à être distraite ainsi ? A remarquer l’évidence que tout le monde semble ignorer ? Suis-je la seule obsédée sexuelle au milieu d’un public d’esthètes et de poètes ? Vais-je oser dire que le roi est nu ? Que l’on distingue les sexes des danseurs ?
Le fou rire me gagne, un fou rire irrépressible, violent comme une tempête. Je mords mon poing, je m’étouffe, je m’étrangle, je me griffe, je pense à toute vitesse à des sujets tristes ou des corvées en retard…. Mon excitation retombe enfin. Je peux à nouveau profiter du spectacle en toute quiétude, me laisser bercer par la musique et admirer les entrechats sans arrière pensée. Ou presque.
Photos glanées sur le net
8 commentaires
sourire.
un fantasme de beaucoup de fille je suppose
On te reconnais bien là, chère Clarissa Ne change surtout pas !
Juju ! toi aussi tu es incorrigible !
Merci Lou ! Je me sens moins seule avec mes émois coupables
Cher Dormeur, merci pour ce commentaire si poétique ! Je dois posséder une sorte de filtre érotique, qui me fait percevoir la réalité sous un angle fantasmatique…
Je viens de prendre un grand plaisir à lire votre texte. Nous aurions été au moins deux dans cette salle de spectacle à observer ce qui n’aurait du être qu’un détail !
Clarissa, petite Walter Mitty au féminin, toujours la tête dans les nuages, l’esprit embrumé de fantasmes, l’imagination caressée par les volutes de brumes érotiques….
comme à l’étal du charcutier, les saucisses sont en vitrine