J’ai trouvé ce document absolument indispensable dans une brocante, perdu dans un fatras de livres toutes époques confondues.
– Idéal si j’ai envie d’écrire à nouveau une histoire qui se déroule fin 19e (Coucou Julie Derussy 😉 )
Je le parcours et je savoure les conseils désuets, d’un autre temps, au charme suranné, même si certaines choses ne changent pas : les filles aimaient déjà les « selfies » 😉 :
Une jeune fille ne fait pas faire sa photographie à chaque instant, et surtout elle ne distribue pas à tort et à travers les exemplaires de cette photographie. Elle peut la donner aux membres de sa famille, —sauf à de jeunes cousins (…)
Mais le polyamour n’était pas encore entré dans les mœurs :
Il est de bon goût d’attendre un peu avant de se jeter dans les bras des gens. On n’a jamais à se repentir de cette montré circonspect et réservé. D’autre part, il n’est pas défendu d’être bienveillant et affable pour tous ; mais toute autre chose est d’ouvrir son cœur et sa maison au premier venu.
J’apprends une foule de chose : comment monter et descendre un escalier avec un homme, que répondre à une demande en mariage, selon si l’on est d’accord ou non, les règles de galanterie en toute situation :
Le cavalier offre le bras gauche à la femme qu’il accompagne dans la rue, au bal, qu’il mène à la table etc, pour garder libre son bras droit, qu’il doit consacrer, au besoin, au service de la dame, – qui est « sa dame », selon la vieille expression chevaleresque, tout le temps qu’elle est sous sa protection. – En effet, il peut avoir à écarter la foule devant elle, (…) la défendre…
(la version de l’époque du soumis 😉 )
Une vie pleine de règles, vécue dans la crainte du « qu’en dira-t-on », où l’important était de sauvegarder les apparences et l’honneur avant tout… Je ne suis pas sûre que cela m’aurait plu, malgré l’abondance de bals ^^
Je suis aussi tombée en arrêt devant un livre illustré d’Alice au pays des merveilles que j’avais enfant. Je l’ai feuilleté, nostalgique ; je me souvenais de chaque image, contemplée des heures avec perplexité : ce n’était pas un conte de fées « classique », attendu, comme La Belle au bois dormant ou Cendrillon, mais une sorte de rêve incompréhensible et décousu. (j’ai résisté à l’envie de me l’acheter)
Les brocantes dégagent une impression de mélancolie, d’abandon : les albums photos d’autrefois avec leurs ancêtres raides et sévères, les jouets de bébé, mâchouillés puis délaissés, les bibelots à l’infini des années 50 à 80 : boites de coquillages, petites figurines, maquettes de trains en kit, chiens qui bougent la tête, toute une techno dépassée depuis des années : appareils photos, machines à coudre, chaînes hi-fi dépareillées, consoles de jeux, anciens téléphones…
– qui peut bien vouloir d’eux ?
Je passe mon tour , même si une machine à écrire me fait de l’oeil – c’est déjà la brocante à la maison ^^ (vieux téléphones portables au fond des tiroirs, CD qui ne sont plus écoutés depuis l’avènement de Deezer, DVD qui ne sont plus regardés, merci Netflix, magazines qui ne sont plus lus, vive internet,les podcasts, les clouds… Bientôt nos intérieurs seront vides, nous vivrons dans les nuages)