La Wasteland du 12 octobre 2024

Je reviens de 4 jours d’escapade à Berlin ! Pour une principale raison : la soirée Wasteland, une soirée hors-normes, phénoménale, et qui a tenu toutes ses promesses ! Je manque de temps pour rédiger un récit en bonne et due forme, mais j’ai envie de vous livrer quelques impressions en vrac…
Imaginez une Nuit Dèmonia multipliée par deux ou trois :
– Au rez-de-chaussée : deux dance-floors, 3 ou 4 bars, et l’on accède aussi à une piscine entourée de banquettes, avec son stand de pizzas pour les petits creux (sinon, il y a aussi un stand de bonbons, et des jeunes femmes qui nous offrent des sucettes ^^).
– En sous-sol, un autre dance-floor, 3 bars environ, une grande salle de jeux, et une vaste salle consacrée au Med play, avec ses lits d’hôpital psychiatrique des années 50 et ses chaises gynécologiques et de dentiste tout aussi vintage !
Et des recoins, des cachettes, des mezzanines plus ou moins sombres équipées de banquettes, de matelas… Un dédale d’escaliers et de couloirs dans lequel je me perds au début, avant d’évoluer partout comme un poisson dans l’eau.

La soirée commence officiellement à 22h, mais cette année, le Kitkat innove pour éviter que la file d’attente ne fasse le tour du pâté de maison ou presque comme lors des autres éditions : ouverture des portes à 20h ! Je rejoins la queue à 19h40 après un rapide en-cas,  une vingtaine de personnes patientent déjà, et nous devisons joyeusement des nos expériences du Kitkat. Nous sommes accueillis par un staff souriant et aux petits soins, tellement efficace qu’à 20h15 précises je suis déjà au milieu de la piste, avec cet excellent son techno Berlinois aimé entre tous ! C’est si bon de faire la fête si tôt, pourquoi les festivités démarrent-elles si tard en France ?
Rapidement les lieux se remplissent, de plus en plus, jusqu’à cet effet de bain de foule qui me plaît tant, et même au-delà, au point de nous empêcher de circuler d’un endroit à l’autre, mais cela dure peu, entre ceux qui arrivent tard et ceux qui partent tôt, les lieux retrouvent vite une certaine fluidité…

Il s’agit avant tout d’une soirée fetish, il y a très peu d’activité bdsm — ce que déplore un habitué avec qui j’échange quelques mots. « Le bdsm s’est perdu en chemin, me raconte-t-il, maintenant il y a surtout des curieux qui viennent voir et profiter de l’ambiance sans pratiquer » et il se retrouve remplacé aussi par du libertinage à tous les étages. L’ambiance reste très fetish, les gens sont super lookés — peut-être de façon moins extravagante et spectaculaire qu’avant (le Covid) je trouve. Et, légère déception pour moi, je croise bien moins d’uniformes que la dernière fois — ce n’est sans doute pas le moment, je comprends. J’ai entrevu une très belle femme en uniforme kaki de la RDA (je crois), et un homme plus sulfureux avec son long manteau de cuir, sa casquette relevée et ses lunettes de soleil rondes. (Berlin reste Berlin : provocation et transgression)
On fume partout ! Y compris le DJ tout en mixant, classe. Le vent de la liberté souffle fort !
L’ambiance est survoltée, le son génialissime, il fait battre nos cœurs à l’unisson, nous emporte, nous vibrons des pieds à la tête, électrisés, et nous tombons dans les bras des uns des autres ! La soirée atteint une sorte d’apothéose, je cours fiévreusement d’un dance-floor à l’autre, tentant de tout vivre à la fois. Parfois j’oublie tout, je m’attarde sur l’un des dance-floor, prise par l’ambiance, le son, j’oublie les autres, toute la soirée se concentre sur ce dance-floor élu entre tous… et puis l’envie de bouger, circuler, regarder, me reprend… La frénésie gagne les coins câlins, situés en mezzanine pour la plupart, ou dans des recoins, des sortes d’alcôves creusées dans la pierre. Des corps s’agitent et se prennent dans l’obscurité, ivres de techno et de désir.

Je retrouve avec joie plein d’amis Français – j’adore ces retrouvailles hors du temps à Berlin, comme un rêve éveillé. Nous voilà plus soudés que jamais, loin de nos terres, sans souci du qu’en dira-t-on : Jérôme, de sortie, pour une fois ^^, JB, l’organisateur des soirées Hell’O Kinky, venu spécialement, comme chez lui au Kitkat, et d’autres amis que j’ai toujours plaisir à revoir… Nous sommes unis par le même amour de la fête et de la techno, je m’attarde auprès d’eux, avant de me perdre à nouveau dans les bas-fonds du club ^^
Merveilleux accueil des Allemands, souriants, simples, ouverts, bienveillant (pas comme les ombrageux et sarcastiques Français ^^) ! J’ai aussi croisé des italiens, un suédois, des belges, et même un irakien égaré, découvrant cet univers avec de grands yeux.
Je me lie d’amitié avec un Allemand. Il me taquine et me dit que les Français sont, de loin, ceux qui parlent le plus mal anglais. Je m’insurge :
— Oh ! Même par rapport aux Italiens ?
— Yes, definately
— Pourtant, on a le programme Erasmus depuis longtemps maintenant, cela aurait dû s’améliorer !
Mon allemand secoue la tête. Du tout. Il enfonce le clou.
— J’ai un ami pilote d’avion, il dit que les seuls contrôleurs aériens qu’il ne comprend pas bien à cause de leur accent, ce sont les Français, et ils se vexent quand on leur demande de répéter.
Mon accent français doit être bien pire encore, mais, poli, il ne me fait aucune remarque. Il me fait bien rire en se moquant de notre orgueil et de notre égo.
— Vous êtes si fiers de votre langue, que vous ne faites aucun effort pour en apprendre d’autres !
Je le complimente sur le fait que les Allemands parlent tous si bien anglais, et il me confie que dans son entreprise tous les échanges se déroulent en anglais, alors même qu’il n’est question que de projets 100% allemand, et que c’est sûrement moins efficace de s’exprimer dans une autre langue. Il a sa propre analyse :
— Je pense qu’il y a une part de honte à utiliser notre langue, à cause de ce qui s’est passé, on veut se démarquer de notre histoire en parlant une autre langue. Mais c’est de l’histoire justement, qu’il faut connaître, certes, mais qui n’a rien à voir avec ce que l’on est devenus aujourd’hui.
— Obviously !

Il me semble qu’il y a bien moins de shows que lors des éditions précédentes… Pas de danseuses burlesques, de performances bdsm, d’acrobates dans les airs, de suspensions par des crochets, de shibari, de sirènes dans la piscine… C’est une force des Wasteland normalement, ces shows sur toutes les scènes, tout le temps… mais j’ai peut-être raté des performances, en étant toujours ailleurs ! Sûrement même, impossible d’être partout à la fois.
Je surprends une scène érotique, et même p0rn0graphique… (je m’étais promis de rester sage, depuis des problèmes de censure de mon blog, mais c’est dur de chasser le naturel. Je vais faire comme dans mes posts FB, ruser avec l’IA en transformant les mots qui « posent souci »). Sur le siège du dentiste, une jeune femme est assise, la tête renversée en arrière, les jambes écartées. Une femme accroupie entre ses jambes la f!ste, deux doigts, toute la main, deux mains… Un homme à la hauteur de son visage la gifle à plusieurs reprises, avant de lui tendre son s3xe digne d’un acteur X. Elle l’engloutit avec gourmandise. Il alterne entre les gifles, les pénétrations de sa bouche… pour son plus grand plaisir, cela ne fait aucun doute. Une scène intense qui provoque un léger embouteillage tant les gens s’attroupent autour du trio.
Dans la grande salle de jeux du sous-sol, point de musique techno, mais de la musique de chambre, avec un orchestre composé de trois violons et d’un violoncelle ! Les musiciens jouent nus, seulement vêtus d’une perruque poudrée, et accompagnent des saynètes qui se déroulent sur l’estrade. Troublant…

Les lieux restent ouverts après la fin officielle de la soirée (6h), le Kitkat « traditionnel » prend le relais ; d’ailleurs de nouveaux venus arrivent pour profiter de l’after. Certains amis partiront à 13h, voire 14h, mais de mon côté, j’ai tout du zombie dès 7h, et à mon grand regret, je dois m’arracher de la piste et rentrer. Je commençais à m’endormir et rêver tout en dansant, des images oniriques se superposaient à la réalité, je ne pensais pas que c’était possible (il faut dire que la veille, on était sortis déjà, et l’avant-veille aussi, à chaque fois jusqu’à l’aube)

C’était bien ! Je suis nostalgique !!
Je rêve déjà d’y retourner, malgré les galères logistiques : la valise, l’avion, les annulations de vol, etc… je suis prête à tout revivre !

Heureusement, plusieurs soirées nous tendent les bras ces prochains week-ends à Paris !

Pour venir la prochaine fois, le site Wasteland

 

 

1 commentaire

  1. Jérôme Geromino a écrit :

    Toujours plaisir de te croiser de passer du temps ensemble fidèle a toi même. . . Je t embrasse fort …. a très vite pour de nouvelles aventures
    Jérôme Geromino

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