La Play party by Dèmonia samedi 21 septembre 2024

Hier soir, j’ai participé à la Play party de Dèmonia !

Je redécouvre le théâtre du renard avec plaisir, il offre un décor de rêve baigné de lumières : au rez de chaussée, un vaste espace avec le bar d’un côté, et tout au fond une estrade avec ses marches où nous nous asseyons parfois — vue imprenable sur l’animation de la salle. A l’étage, une mezzanine offre un lieu plus cosy et discret, avec sa balustrade où il est si agréable de s’accouder en contemplant le spectacle en contrebas, tout en «embêtant» éventuellement ses voisins. De nombreuses banquettes, et même un coin câlins, permettent de s’isoler pour les temps d’after care et s’adonner à d’autres plaisirs.

Dès l’entrée, l’association PariS-M nous accueille et se tient prête à répondre à toutes les questions. Elle va veiller sur nous toute la soirée, patrouillant entre les participants, afin de vérifier que tout se passe bien.

Cette nouvelle édition se consacre au shibari ! Plusieurs portiques de suspension avec leurs belles barres en bambou sont disposés çà et là. Des démonstrations sont prévues, ainsi que des initiations. Je remarque aussi la présence de croix de Saint-André, d’une sling, de cages, de bancs à fessées… Plein d’installations BDSM variées, réparties entre la mezzanine et la salle du bas ; il n’y aura pas que du shibari ce soir ! D’ailleurs, j’aperçois de très belles séances de martinet, une chorégraphie à trois entre le dominant, la soumise, et les brins de cuirs dansant sur sa peau.
Plus tard, assise à côté d’une amie, j’admire du coin de l’œil une séance de fouet. La soumise se tient nue devant son maître, les mains croisées sur la tête. Il la fouette délicatement, parfois plus férocement. Elle tressaille, sursaute, se dérobe un instant, avant de toujours reprendre sa position. Une très belle séance intime, offerte à nos regards.

La musique est excellente ! JB Flori aux platines : il commence avec des tubes bien entraînants, je reconnais The Sisters of mercy, New order… J’ai tellement envie de danser ! Je meurs d’envie de rejoindre l’unique danseur, un puppy mignon comme tout avec ses patounes de chiot et son masque à museau, mais c’est le moment des retrouvailles et des «mondanités» pour l’instant. La musique évolue plus tard, prend une teinte electro, et l’envie de danser repart de plus belle — mais seule, je ne me sens pas assez courageuse pour «lancer le dance floor». Ce n’est pas le but de la soirée déjà, elle se concentre avant tout sur les jeux BDSM – et il me faudrait convaincre un groupe de quelques rebelles pour ne pas me trémousser toute seule !

Je devine tout de suite que cette édition de la Play sera plus feutrée que les soirées Play précédentes, sans doute en raison du thème, le shibari, qui invite au recueillement.
De belles performances sont organisées, elles nous attirent en cercle autour d’elles. Je me souviens de ce couple pratiquant le shibari de façon si sensuelle. Le maître shibariste encorde son amie, l’immobilisant peu à peu, avant de l’envoyer dans les airs. Il lui offre un mélange de sensations contraires, alternant les coups de paddle et les doux baisers. Les deux partenaires s’accordent parfaitement, heureux dans leur bulle, ignorant la haie de spectateurs qui n’en perdent pas une miette.
Deux amies bavardent.
— J’ai déjà essayé, mais ça fait mal le shibari je trouve, confie l’une d’elles.
— Surtout les suspensions… en revanche, au sol, c’est très agréable, cet enfermement progressif, cette douce contrainte…
Le shibari peut aussi être pratiqué avec un brin de sadisme, en ajoutant de la douleur à la contrainte. Je regarde, fascinée, un duo pratiquant le shibari de façon intense. L’encordeur manipule les cordes avec rapidité, dextérité, faisant basculer le corps de sa partenaire à sa guise dans tous les sens. Elle se retrouve entièrement prise dans ses cordes, dans de très belles positions, les cheveux attachés parfois. Elle gémit faiblement, grimace un peu, sans que l’on doute un instant de l’extase dans laquelle elle est propulsée. Un spectacle intime, troublant, fait de plaisir, de douleurs et de contrainte.
Un ami taquin se positionne derrière moi (ou est-ce moi qui me suis mise non loin de lui, sciemment ?). Il commence à me masser le cou, la nuque et les épaules, ajoutant au plaisir de regarder la séance de shibari. Je m’affaiblis un peu, je ronronne presque ! Il renforce ses pressions autour de mon cou, procède à de mini étranglements qui me tournent la tête de la façon la plus agréable qui soit — les étranglements, une pratique BDSM sensuelle, délectable ! (mais non sans risque ! Ne pratiquer qu’avec des experts en la matière). Et il y a ce plaisir de s’abandonner à sa poigne affectueuse, si bien dosée.

Ayant définitivement switché, je ne résiste pas à la proposition d’un ami, maître dans l’art de manier les martinets. Je me défends faiblement.
— Je suis très douillette, je crains que tu n’atteignes vite mes limites…
Il me rassure, il s’adapte toujours à ses partenaires, il souhaite avant tout me procurer des sensations agréables…
— Le but des martinets est d’éveiller le désir, faire plaisir. C’est même l’ancêtre du viagra explique-t-il en riant. Autrefois, des hommes se flagellaient pour faire circuler le sang et garantir leurs érections.
Il me montre son fouet fabriqué par Charon, un long serpent de cuir, lourd. Les fouets de Charon sont réputés pour leur qualité et leur force d’impact. Je secoue déjà la tête, impossible pour moi de l’endurer.
— Je l’utilise de façon détournée, tu verras…
Nous nous trouvons un coin sombre tout au fond de l’un des bras de la mezzanine, et je me déshabille, un peu anxieuse. Je m’appuie à la balustrade, je regarde un instant les scènes de shibari qui se poursuivent, avant de tout oublier et me concentrer sur les délicieuses sensations ressenties. Une pluie de cuir s’abat sur mon dos, mes fesses, mes flancs. Les longs brins m’enveloppent, entourent ma taille. Je ne pense plus, mon corps a pris le pouvoir, en redemande, il se tend vers les lanières de cuir qui tombent en averse sur ma peau. Les morsures de cuir s’interrompent, remplacées par un long serpent de cuir qui glisse partout sur mon corps. Je reconnais le fouet de Charon, que mon ami fait tourner sur lui-même et promène le long de mon dos, sur mon ventre… Une vision onirique me traverse l’esprit : je suis allongée, nue, et des serpents évoluent sur ma peau. (Une autre version de mes fantasmes à tentacules ^^). Je pense que j’aurais pu en profiter longtemps !
Nous nous séparons, je ne sais combien de temps nous sommes restés ensemble, j’ai totalement perdu la notion du temps. Je réalise que j’ai manqué un ami, qu’une amie est sur le point de partir… C’est le propre des soirées, il est impossible de jouer avec tout le monde ! Un brouillard de fatigue m’envahit et remplace les sensations de bien-être – j’aurais sans doute dû diner avant de venir, et éviter de choisir un verre de Crément au bar (Dèmonia a renoncé à proposer du vrai champagne ; tout se perd !)

Je croise un fétichiste des pieds, il tombe bien, et je lui demande s’il est est libre pour me masser les pieds. Oui ! Je m’allonge sur un divan, il s’empare de mes pieds, et me les masse si bien que je finis par enlever mes bas — avec le risque qu’ils ne collent plus ensuite — pour le plaisir de lui confier mes pieds nus. Il les malaxe avec tout son talent et son goût pour les pieds. Je me relève en m’étirant, parfaitement détendue.
La soirée se termine dans moins d’une heure, il est temps de tirer ma révérence et filer à l’anglaise, avec une pointe de regret au passage de ne pas rejoindre des amis à une autre fête. Mais ce soir, l’appel du lit est le plus fort !

Un grand merci à Dèmonia pour cette belle soirée ! L’équipe à l’accueil et au vestiaire est toujours aussi sympa et efficace, et bravo à la direction artistique, j’ai beaucoup aimé admirer ces séances de shibari d’exception. (je regrette qu’elles n’aient pas été filmées, et photographiées ! Mais c’est une soirée sans photos, ni vidéos, et c’est bien aussi…)
Une soirée comme un avant goût de la Fetish Week qui nous attend du 24 au 26 octobre !
(article à venir sur le blog. Toutes les infos déjà disponibles sur le site dédié)

Le récit de Maîtresse Gladys

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

À propos de l’auteur

Blogueuse et autrice