La Nuit Dèmonia Neon Glow


Raconter la Nuit Dèmonia du 22 juin, cet impossible défi… Si encore je m’étais montrée «attentive en classe», mais je n’ai fait que jouer, et me voilà punie, devant ma page blanche… Tout est passé si vite, en un éclair, je n’ai rien à raconter — à moins de conter mes frasques ^^
Et puis les souvenirs affluent !

***

Commençons par le début, je retrouve une amie dès la sortie de métro – nous aimons bien arriver tôt toutes les deux. Nous rejoignons l’entrée, et assistons à la mise en place des barrières pour la file d’attente. On se met en rang sagement, je me retrouve tout devant avec quelques autres, l’occasion de bavarder avec le staff de Dèmonia, souriant et sur les dents en ce début de soirée. Je récupère le programme des shows et performances qui vont s’enchaîner toute la nuit, je me promets d’être là au rendez-vous – mais finalement, j’ai manqué à ma parole….
Le contrôle des billets, des sacs, le dépôt de nos affaires au vestiaire : tout se déroule comme sur des roulettes. Le vestiaire est grand, doté de banquettes confortables pour se changer, et il y a même une ambiance musicale sympa. «On pourrait passer toute la soirée là», plaisante une participante.

Je suis ravie de redécouvrir le « Yoyo », ce club underground : du béton brut recouvert de mille graffitis artistiques… J’ai tenté un plan ci-dessous pour visualiser les différents espaces, mais il n’est pas du tout à l’échelle ! Le donjon est bien plus vaste en réalité.

Le Yoyo s’est paré de rubans de lumières pour faire honneur au thème de la Nuit Dèmonia : Neon Glow : des guirlandes lumineuses courent au-dessus de nos têtes dans les couloirs, et sur la scène, les portiques destinés au shibari sont lumineux, devant des vidéos colorées géantes diffusées en continu…
Dès la descente des marches (l’inverse du festival de Cannes ^^, mais il y a aussi photographes qui immortalisent nos tenues), un stand de body-painting nous accueille. L’artiste nous propose de peindre sur nos peaux des tableaux et des motifs colorés et fluorescents, qui flasheront sous les lumières. Pas partout, seulement sous des lumières ad-hoc – un ami se plaint : «je me suis tué les yeux en mettant des lentilles fluo, et ça ne se voit pas !». Je plonge dans ses yeux roses vif, et le rassure en riant. Si, si, je suis transpercée par son regard rose barbie, et on ne voit que ses ongles roses pailletés ! Il suffisait d’un pas de côté…

Je retrouve avec plaisir un ami photographe, et joue les modèles pendant qu’il règle son appareil. J’aime bien l’idée de l’aider tout en essayant de prendre la pose maladroitement. Il me dit que ça ne sera pas simple pour lui ce soir, avec tous nos accessoires fluo qui flashent sous les lumières noires.
Un studio est aussi installé à côté de l’entrée, le photographe travaillera sans relâche toute la nuit pour nous offrir des souvenirs. J’y suis allée en fin de soirée avec des amis, je n’ose imaginer le résultat, je vais encore avoir le masque de travers ! Comme le disait un ami : mieux vaut « y passer » tout de suite en arrivant, avant d’être décoiffés, moites, etc…

Les participants ont joué à fond le jeu du respect du thème, sans perdre de vue le dress code fetish (on n’est pas dans une soirée année 80’s ! et un membre du staff veille au grain à l’entrée). Parfois, ils ont opté simplement pour un collier ou un bracelet fluo, une touche fluo discrète, ou des perruques, des collants résille ; parfois, la tenue entière brille dans la nuit : une combinaison, un ensemble de lingerie fetish… Je remarque une dominatrice, somptueuse avec sa perruque platine, sa jupe crinoline parsemée de lumières et son corset aux mille reflets ; et cette autre avec sa combinaison couverte de strass réfléchissant les couleurs des jeux de lumière… Mes tenues préférées restent les très belles tenues de latex, j’admire des robes moulantes comme des secondes peaux, épousant les silhouettes ; des tenues « déshumanisantes », recouvrant entièrement le corps, le visage… Cette créature alien avec son casque sur lequel défile des messages mystérieux ! Je croise quantité de créatures cornues, griffues, brillantes, nues, simplement vêtues de paillettes, de lanières qui flashent par éclipses.
Mon martinet fluo brille lui aussi, et remplit son office. Je prends rarement des accessoires en soirées dansantes, craignant de m’encombrer, mais celui-là est vraiment léger – et me fournit une agréable entrée en matière pour engager « la conversation »… Je le prête un instant à une dominatrice, et je devine qu’elle me le rend à regret – j’en avais besoin – le tout sous les taquineries d’un ami.
(J’ai découvert qu’il était aussi phosphorescent, après un instant de stupeur et un réveil en sursaut : que fait cette luciole géante avec ces tentacules sur mon armoire? Ah, oui mon martinet qui sèche, accroché à la poignée, après avoir été lavé de la sueur, du sang et des larmes de mes victimes – non, non, je n’ai obtenu que de petits gémissements de plaisir.)

La musique est lente, tandis que les lieux se remplissent peu à peu. Elle va s’accélérer au fil de la soirée, accompagnant nos débordements, pour devenir de la techno trépidante comme on l’aime ! A un moment, stupeur et tremblements : la musique s’éteint. Je suis en train de discuter avec un ami DJ près du stand RDR judicieusement placé à l’entrée du donjon. Il se lève aussitôt « je vais voir si je peux faire quelque chose », mais le son n’a pas tardé à repartir.

Attenant au dance-floor : le donjon, très bien équipé de cages, bancs à fessées, sling… Je passe et je repasse, seule, en bonne compagnie, admirant les séances intimes en cours. Je surprends deux dominatrices fouettant ensemble un soumis ; une soumise nue flagellée sous le regard de son compagnon ; un soumis nu piétiné qui lèche le talon qui le martyrise de son mieux… Un homme attaché dans la sling est la proie de plusieurs dominatrices ; plus loin une femme encagée est encordée… Je ne m’attarde pas, j’ai fort à faire de mon côté ! (Je le regrette un peu… Si j’étais seulement «chroniqueuse», je me régalerais en regardant toutes ces séances troublantes, mais je suis joueuse aussi, et je suis toujours accaparée ailleurs. )

Au fond du donjon, un deuxième dance-floor rencontre un vrai succès lui aussi, avec sa programmation plus rock, gothique, dans la pure tradition des soirées fetish fondatrices. Une petite foule se forme autour du DJ, on danse sur les marches, on déborde des deux côtés… Ceux qui veulent circuler se faufilent avec difficulté, et parfois s’attardent là, pour danser. Très bonne idée ce dance-floor qui anime le donjon ! J’y ai longuement dansé, un peu par hasard, tout en jetant des coups d’œil furtifs aux séances toute proches — jusqu’à me faire attraper moi aussi, pour danser un espèce de rock-salsa, ponctué de mille agaceries ! La joie des mélanges des genres.

Un peu plus loin je retrouve avec joie Pat, masseur bdsm. Il a installé sa table de massage, et une étagère avec tous les accessoires utilisés pour nous masser. Des accessoires bdsm, martinets, fouets, qui entre ses mains deviennent des instruments de bien-être et de plaisir. Il me fait goûter ses nouvelles acquisitions, des masseurs vibrants lumineux, en phase avec le thème de la soirée. Il les promène sur mes bras, et les petites ventouses vibrantes me font un bien fou sur mes débuts de tendinites. Je m’envole vite, j’ai envie de bouger, de retrouver les amis en ce début de soirée, je me promets de revenir plus tard – mais Pat sera toujours occupé, attentionné, penché sur une femme heureuse, et moi peu patiente – ne jamais remettre à plus tard, je le sais pourtant !

Cette fois, ô joie, la mezzanine est ouverte à tous et je m’en réjouis ! Je monte l’escalier avec cette impression d’être VIP et de rejoindre l’Olympe ! Je découvre des banquettes, un banc à fessée, et sur l’estrade au fond : l’atelier Tickling (chatouilles), qui m’attire irrésistiblement. Axelle de Sade, créatrice de « L’école des arts sadiens », l’anime, en compagnie de plusieurs acolytes. Un homme est attaché dans une sling et se tortille de rires, sous les insupportables chatouilles d’une brosse à cheveux métallique frottée vigoureusement sous sa plante des pieds. Taquine, Axelle de Sade me propose d’essayer les chatouilles moi aussi.
— Heu, je viens d’arriver, je me promène pour l’instant…
— Ensuite, il risque d’y avoir plus de monde, me prévient Axelle. Et tu n’es pas obligée d’être attachée !
Elle m’indique les matelas disposés sur le sol et je me laisse tenter. Elle me remet aux bons soins de l’un de ses « chatouilleurs » et je m’étends sur le matelas, martyre consentante et offerte. Un matelas spécial, avec des menottes intégrées pour les pieds et les mains, mais on m’en fait grâce comme promis. Mon «bienfaiteur» prend le temps de me demander mes réticences, mes limites, et les endroits où j’aime être chatouillée si je les connais. Oui ! Le cou, la nuque, les bras, les jambes… puis, mise en confiance, je présenterai aussi mon ventre, mon dos… mais les pieds, impossible, sensations insupportables et hurlements de rires hystériques – il a essayé ! Magnanime, il se concentre sur mes endroits préférés, alternant le bout de ses doigts, sa barbe, m’effleurant avec une douceur délectable à la limite du supportable. Je ris aux éclats, je me tords de rire sur mon lit de douleurs, avant de m’apaiser peu à peu. Je ronronne de plaisir après avoir piqué des fous rires à en pleurer. Un soumis aux mains gantées de latex se joint à nous, il rajoute des chatouilles de son cru, des chatouilles de latex…
J’ai adoré ces moments ! Rire aux larmes, demander grâce mais en redemander, rire jusqu’à épuisement, jusqu’à l’apaisement… Je me relève joyeuse, pleine d’énergie, avec l’envie de de croquer la soirée à pleines dents ! Axelle de Sade s’apprête à chatouiller un soumis aux yeux bandés, déjà sanglé dans la sling. Je ne résiste pas, je lui demande si je peux lui chatouiller un pied moi aussi. On s’occupe chacune d’un pied tandis qu’il se tortille de rires. C’est contagieux, je ris aussi, et je sens que je pourrais rester là toute la nuit à chatouiller et me faire chatouiller ! Mais je veux tout vivre à la fois…

Je papillonne, heureuse de croiser des amis à chaque pas. L’envie de jouer me démange, mais il est tôt encore, l’heure est aux échanges dignes – ou presque. Quelques regrets ensuite, certains doivent partir tôt… La scène internationale est bien représentée avec un grand ami venant de Suisse ! Je recroise des connaissances d’autres soirées, j’ai parfois du mal à remettre certains visages, entre ma myopie et ma boulimie de soirées – j’espère que tout le monde me pardonnera. Deux jeunes filles me disent qu’elles ont découvert ces soirées grâce à mon blog et me font rougir jusqu’aux oreilles ! Je suis ravie tant elles ont l’air heureuses. Et plus tard, je croise deux garçons qui me diront la même chose… Ils me font plaisir aussi, et me voilà motivée à fond par cette mission sur Terre : partager ma joie de participer à ces soirées et donner envie ^^

Je tombe par hasard sur le soumis rencontré à la Play party, un soumis souriant, prévenant. Il me propose un verre, j’accepte avec plaisir, et commence à l’embêter et le perturber pendant qu’il patiente au bar ; pourquoi attendre ! J’aime bien l’idée de le distraire au moment fatal de la commande. On rejoint un endroit que j’ai repéré plus tôt, avec plein de banquettes, et il m’offre un très agréable massage des pieds pendant que je le taquine du bout des lanières de mon martinet. Mise en train, je lui demande de faire volte-face, pour appliquer quelques fessées et coups de mon martinet, en musique.
Des courants contraires nous séparent, c’est le jeu en soirée, je suis prise dans d’autres filets, des amis m’appellent, la musique aussi… J’ai envie de danser tout en regardant les shows.

J’admire des démonstrations de shibari, des performances bdsm, et d’impressionnants show enflammés, quand soudain, je reçois des petits coups de cravache légers et délicieux, une pluie fine tombe en averse sur mes fesses. Je me retourne, surprise, et me retrouve face à l’une des plus belles dominatrices qui soit, et que je connais bien. Très émue de la revoir enfin (son sourire !), je me remets avec enthousiasme entre ses mains. Elle fouille dans son sac et me montre une pique avec gourmandise. Elle la promène sur ma peau délicatement, un peu partout, sur mes bras, mes mains, dans mon cou, et aussi sur mon visage, mes lèvres… divin ! Elle la manie si légèrement, m’effleure de caresses délicieusement piquantes…

Plus tard, j’entraîne mon partenaire de jeux du moment vers l’espace tickling, j’ai envie de regoûter aux divines chatouilles des experts. Axelle de Sade et son équipe ne sont plus là, mais ils ont laissé les matelas à notre disposition. Je m’étends et donne mes instructions à ce soumis promu chatouilleur : être chatouillée, ici, là, comme ci comme ça… mmmm délicieux ! Lui n’aura que des sévices en revanche.
Non loin, un petit groupe s’ébat autour du banc à fessée : une jeune femme s’est installée, deux ou trois hommes l’entourent et l’entreprennent.

Un coup d’œil à ma montre me fait bondir, il est presque 5h, la soirée s’achève dans une demi-heure ! L’heure pour moi de filer, avant la cohue finale. J’ai du mal à m’arracher de la soirée, un dernier tour pour saluer des amis, avant de me retrouver sur le trottoir, étourdie, devant le palais de Tokyo et la tour Eiffel.
Nous sommes tout un groupe d’amis, les yeux clignotant à la lumière du jour. Certains, je les ai seulement entrevus en tout début de soirée, comment est-ce possible ! Que s’est-il passé… Y aurait-il des pièces secrètes au Yoyo ? Avons-nous vécu deux trames temporelles différentes avant de retomber sur nos pieds ? Machinalement, je consulte Uber comme les autres de me raviser : le métro est tout proche. Je retrouve sur le quai mon amie du tout début, croisée en sortant du métro ; la boucle est bouclée ! Nous sommes à la fois ensommeillées et nostalgiques ; c’est passé si vite. C’est agréable les «mondanités» des débuts de soirée, bavarder, échanger les dernières nouvelles… mais je me demande parfois si l’on ne devrait pas tout de suite jouer, danser, profiter de chaque seconde de la soirée, écourter les bavardages, les réserver aux munchs, aux rencontres dans des bars, etc…

Mille mercis à toute l’équipe Dèmonia pour cette soirée de rêve ! Bravo pour l’organisation sans faille, fluide, et tout ce qui était prévu : les shows, les installations, les ateliers, les décors, la musique…Tout pour passer la soirée de nos rêves, entre les jeux, la danse, le plaisir des yeux… Évidemment, le temps a manqué pour profiter de tout !
-Dèmonia doit l’avoir deviné, car l’équipe nous donne rendez-vous en octobre prochain pour trois jours consacrés au bdsm, la Fetish Week : Fetish Market, soirées, dont la plus grande soirée fetish de l’année : la Nuit Dèmonia Scary party. (infos à venir)

Pour venir
Le site de la Fetish Week
Instagram
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Meli-melo de flyers (réalisation de Michelle Zinella), photo prise avant la soirée vite-fait, et une photo après ^^ :

Bon, il faudrait vraiment que je m’efforce à écrire des récits plus courts ^^ mais paradoxalement, ça me prendrait bien plus de temps… là j’écris « à chaud », sous la dictée de mes souvenirs, ça coule de source. Abréger demanderait des choix, un effort de synthèse… j’essayerai !

4 commentaires

  1. Erwan a écrit :

    Coucou Clarissa,

    Un petit message pour me replonger dans cette superbe soirée GLOW, et ainsi la prolonger encore un peu dans mes souvenirs.

    Tout d’abord, sache que j’ai réussi à retirer mes lentilles sans m’éborgner. Bon d’accord, je reconnais m’y être pris à de nombreuses reprises. L’idée de me coucher avec m’a même traversé l’esprit.
    Pour ce qui est de mes ongles, à l’heure où je t’écris, ils ont gardés leur rose flashy. Encore une fois, un moyen pour moi de conserver encore un peu de cette ambiance festive qui, à mes yeux est passée bien trop vite.

    Si je devais résumer l’évènement, il serait bien compliqué pour moi d’y établir un fil chronologique. Ce serait plutôt un enchevêtrement de perceptions sensorielles ; des corps plus ou moins dénudés, parfois gentiment martyrisés, du latex, du cuir, des froufrous, des paillettes, du glow, des caresses, des fouets qui claquent, des gémissements, le tout sur une musique endiablée… En somme, un sublime bordel.

    Un seul point négatif cependant : cette étrange sensation d’être comme un poisson hors de son aquarium lorsqu’on quitte les lieux. Le spectacle est malheureusement terminé. Le rideau se baisse et le jour se lève.
    Je n’ai plus qu’à scruter avec avidité l’agenda des prochaines soirées et me promets d’y participer avec beaucoup plus d’assiduité.

    1. a écrit :

      Merci Erwan pour ce retour ! « Sublime bordel », j’adore ! Au plaisir de nous croiser lors de nouvelles soirées…

  2. Sylvain a écrit :

    Vous donnez l’envie d’être complètement sous cette dimension BDSM. De soirée en soirée, de nuit en nuit nous découvrons les mille et un plaisir qu’offre cette communauté. Pas étonnant que votre plume ait attiré ces filles et ces gars à participer! Merci!!!

    1. a écrit :

      Merci pour ce retour ! Oui, ces nuits sont magiques, j’ai l’impression de vivre un rêve éveillé ! à bientôt 🙂

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