Samedi dernier : la Monarch a quitté Paris pour s’installer à Lyon, le temps d’une soirée !
C’est la première Monarch en Province (et ce n’est que le début peut-être), et j’ai la joie de faire partie de la délégation parisienne ! Je viens en fan de cette soirée que j’adore, curieuse de la vivre dans un nouveau lieu, au milieu d’inconnus…
Nous sommes joyeux et excités comme lors d’un départ en colonie de vacances, un peu fébriles de nous éloigner autant de « la maison » ! Et j’ai une pensée émue pour la Hell’O kinky qui se déroule ce même soir, et que je vais manquer pour la première fois depuis des années…
Les organisateurs ont mis les petits plats dans les grands pour célébrer cette première comme il se doit et gâter les Lyonnais : des performances de folie sont prévues, du très bon son, et la patte de la Monarch : une fête inclusive, le mélange des genres, des orientations sexuelles, le tout dans une ambiance festive, fetish, tolérante, LGBTQ, avec l’accent mis sur le consentement !
Arrivée très tôt, je découvre la salle en pleine lumière, avant qu’elle ne se pare des couleurs de la Monarch : films rougeoyants, avec des images subliminales provocantes comme on les aime, éclairages lumineux rouges, accompagnant le son et éclairant à peine les lieux volontairement sombres. Dans un coin, des rideaux protègent la dark room. Elle me semble exigüe, mais peut-être que les Lyonnais sont plus sages que les Parisiens et viennent surtout pour le son, la fête ? (Spoil : non ^^). Un stand de prévention s’installe bien en évidence, avec tout ce qu’il faut pour s’amuser de façon safe.
C’est bon de retrouver les amis parisiens, nous sommes soudés et plus complices que jamais, ravis de nous retrouver si loin ! Bientôt, les participants arrivent en masse, me voilà dans un bain de foule, heureuse comme un poisson dans l’eau. Alors même qu’ils ne connaissaient pas la soirée, tous respectent le dress code fetish, presque mieux qu’à Paris, et certains sont même particulièrement lookés, comme ce diable cornu, ou ce garçon magnifiquement maquillé…
Après un début de soirée collée à mes amis de Paris, il est temps de « quitter le nid », et de faire connaissance avec le public Lyonnais, qu’on n’a pas la chance de croiser tous les jours ! C’est une excellente surprise, tout le monde est super souriant, ouvert, avide de faire connaissance et de nouer des liens, aussi fugaces soient-ils… J’échange des sourires, quelques mots, des hugs, des amitiés se nouent en un instant…
Prise dans les courants de la foule, j’enchaîne les rencontres, les ébauches de jeux… et je manque le début des performances, damned — je m’étais pourtant renseignée sur les horaires, mais le temps n’existe plus dès que les DJ s’installent derrière les platines !
Roxy est déjà sur la scène, vêtue tout en latex avec son gode ceinture pointant fièrement, en compagnie de trois soumis et une soumise. Des soumis très endurants, j’en reconnais certains malgré leurs cagoules de latex noires. Roxy enchaîne les séances à un rythme d’enfer, sans temps mort, de façon fluide, naturelle, comme une danse. Elle orchestre des mises en scène belles comme des tableaux, où se mêlent, la souffrance, le plaisir, l’esthétique fetish…
Les soumis sont debout, alignés, ils se tiennent tendrement bras dessus bras dessous et se font fouetter, alors même qu’ils portent une cagoule de latex intégrale ne laissant passer qu’un infime filet d’air – gare aux spectateurs qui s’approchent trop près, ils risquent d’être piqués par la pointe du fouet !
Ils s’allongent tous les quatre, serrés les uns contre les autres. Ils subissent le fouet, des giclées de cire brûlante sur leurs sexes, déversées par de grosses bougies à plusieurs mèches. À genoux, ils tendent leur langue comme s’ils attendaient l’hostie, et reçoivent des gouttes de cire.
Roxy ne leur offre pas une seconde de répit, elle virevolte auteur d’eux, les dominant tous les quatre à la fois. Ils sont tour à tour griffés par d’immenses griffes en acier, arrosés, brûlés, pris fesse contre fesse à l’aide d’un sextoy pour deux… Ils sont magnifiques d’abnégation et d’endurance !
Mais le clou du spectacle, si je puis dire, est gardé pour la toute fin de la soirée. Fidèle à mes habitudes, je m’apprêtais à partir pour éviter une éventuelle cohue, quand je découvre qu’une dernière performance est prévue. Je me précipite, et bien m’en a pris car ce fut exceptionnel (que les âmes sensibles sautent quelques lignes ! Bien garder à l’esprit que les soumis partants pour ce genre de pratiques y trouvent du plaisir, même si cela semble incompréhensible parfois… ils ont le pouvoir de transformer la douleur en extase !).
Roxy, armée d’un marteau et de clous en fer, cloue la peau des testicules d’un des soumis sur une planchette, avant de lui clouer les tétons sur une deuxième planche, et terminer par un dernier clou dans sa bouche… Elle retire vivement les clous ensuite, et le place dos à dos contre sa soumise. Un rouleau de barbelé en main, elle les entoure de fils barbelés, et les lie l’un à l’autre, des liens de sang, avec les pointes du fil barbelé s’enfonçant dans leur chair… Ce doit être une expérience incroyable à vivre, quand on aime partager la douleur à deux ! Des visions qui persistent toujours dans mes pensées, et vont me hanter longtemps…
J’ai admiré aussi des performeurs X aux corps sculptés, huilés, à la musculature parfaite. Ils dansent de la façon la plus excitante qui soit, devant un public qui se pâme ! Ils sont superbes, un régal pour les yeux, avec des jeux de lumière pour nous éblouir un peu plus..
Chauffée à blanc par leurs shows, l’assistance se laisse embarquer à son tour, la dark room est prise d’assaut ! Une multitude de corps se pressent les uns contre les autres, et finissent par déborder aux alentours. Impossible d’y glisser ne serait-ce qu’un orteil ! Un coin-câlins s’organise spontanément juste à côté, sur les banquettes derrière les performances. Des ébats en toute discrétion se déroulent là, à demi cachés derrière les dos des danseurs et spectateurs ! Une vague sensuelle se propage et gagnerait toute la salle si la soirée se prolongeait encore !
Mais il est déjà temps de ranger nos affaires et de repartir pour Paris, sans passer par la case « grasse matinée réparatrice » ! La fin de soirée arrive trop vite…
Une première plus que réussie, tout le monde a répondu présent, dans une ambiance de fête techno, avec des shows d’exception… S’il faut trouver un point à améliorer – mais je ne vois pas trop comment, à part installer des toilettes de chantier dehors – : c’est le faible nombre de toilettes du club. Je me suis privée de boire pour éviter d’y aller et faire la queue trop longtemps, je craignais de manquer des performances ! J’ai fini par m’y résoudre, et finalement ce fut l’occasion de chouettes rencontres et de discussions sympas comme tout le temps de l’attente ! On m’a détaillé la night life de Lyon, je regrette de ne pas avoir pris de notes, j’ai retenu un seul nom de soirée : la Freaks…
J’ai adoré ce voyage en groupe, cette impression d’une soirée qui ne se termine jamais, comme des mini vacances : l’effervescence à l’hôtel pour se préparer, la quête en urgence d’un resto pour ne pas danser le ventre vide (mais où sont les fameux bouchons Lyonnais ? bon un japonais c’est cool aussi !)
Une soirée qui m’a donné envie de bouger, de découvrir d’autres villes, d’autres ambiances, et de revenir à Lyon surtout ! Il y a une vie techno-fetish en dehors de Paris ! J’ai aussi revu des amis du Sud, je me promets d’aller les voir dès que possible…
Mille bravos et merci aux organisateurs qui se sont dépensés sans compter pour proposer l’expérience Monarch au Lyonnais, aux DJ qui nous ont donné l’énergie de danser comme des fous, aux performances qui nous ont scotchés, et à tout le staff, au top !
Prochaine soirée Monarch, retour au bercail à Paris : Samedi 22 mars ! Samedi prochain…
La Monarch sur Instagram et sur Facebook
(Bon, j’avais dit que j’arrêtais les récits de soirée faute de temps, mais « ne jamais dire Fontaine, je ne boirai plus de ton eau 😉 ».
Disons que je continue d’en faire quand ça me chante ! et si j’ai le temps surtout… là, avec cette soirée hors-normes, c’était irrésistible!)