Je ne pensais pas écrire de billet sur cette indescriptible et incroyable soirée… car plus encore que pour d’autres soirées peut-être, il me semble que ce qui s’y passe doit rester secret… mais des curieux m’ont réclamé un récit, sans doute pour me faire plaisir, me flatter, et ils m’ont donné envie de vous livrer quelques impressions dans le désordre.
Je n’ai pas eu la chance de participer aux précédentes éditions, les dates tombaient toujours mal pour moi, aussi je frétillais d’impatience à l’idée de profiter enfin de cette mythique soirée dont j’entendais tant parler… Et je ne fus pas déçue, au contraire !
J’ai adoré La méchante soirée, une soirée libre, festive, extravagante, outrée, joyeuse, délire, no limit, où tout le monde se lâche, on sent que tout est possible, et effectivement, c’est le cas, organisée de main de maître.
Il s’agit d’une soirée semi-privée, il faut être adoubé et invité par les organisateurs, en tant qu’ami d’ami… Le bouche à oreille a fait son office, et La méchante soirée doit sans cesse investir des lieux plus grands, sans jamais renoncer à ce qui fait son charme, sa marque de fabrique : son côté underground, à la fois trash et bon enfant ! Une soirée qui déchire portée par une équipe de choc, trois amis aussi excentriques et provocateurs les uns que les autres. Ils réalisent à chaque fois un exploit en déménageant La méchante soirée dans des lieux toujours différents. Ils s’attachent à configurer et décorer intégralement les lieux pour les transformer et combler les amateurs de soirées fetish et bdsm que nous sommes !
Cette fois, le défi fut relevé comme jamais !
J’ai été transportée dans un univers onirique, festif, intense, le temps d’une nuit qui m’a semblé durer éternellement sur le moment, et n’avoir duré qu’un instant au petit jour. J’en garde des souvenirs étincelants !
J’ai attrapé mon soumis de soirée par sa laisse et on s’est jetés dans l’arène avec enthousiasme. Je lui ai confié divers accessoires à porter, trop pratique (on m’avait dit qu’on ne dansait pas à La méchante soirée, qu’on « jouait » surtout… en fait, on fait tout ! Et ce n’est que dix minutes avant de partir que je me suis rappelée de ce que j’avais emmené).
J’avais prévu de venir incognito, grâce à un masque de chat et des oreilles, mais j’ai vite abandonné le masque, pas pratique du tout pour faire des bises ! Tant pis, on est là pour faire la fête ouvertement, entre amis ! Il me semble connaître tout le monde, partout des visages connus, amicaux, on échange des sourires jusqu’aux oreilles, des nouvelles, des baisers… Tout le monde est super looké et enchanté d’être là, de faire la fête sans se soucier du qu’en dira-t-on, de pouvoir laisser libre cours à ses envies et ses fantasmes ! Joie de revoir mon collègue blogueur Waid and see – il m’a promis un billet sur les clubs au Japon, aussi je ne révélerai rien ici, mais il m’a bien fait rire.
Nous faisons le tour des lieux tant qu’on a encore les idées claires, avant d’être emportés par la magie de la nuit.
Il y a d’abord une grande salle équipée jusqu’aux dents : tous les murs sont occupés par des croix de St André, des cages, des slings, des piloris… et les platines des DJ qui nous offrent un son d’enfer toute la soirée. Au centre, on trouve d’autres cages proposent un appui idéal aux soumis et soumises désireux de s’offrir, un grand canapé où s’ébattre à plusieurs, et tout au fond, un bar immense. On est gâtés, c’est open bar – mais au bout d’un verre d’un excellent punch, je suis comblée pour la nuit et pleine d’énergie. Quelle est donc cette potion magique ?
On repasse par le palier et son buffet, avant d’accèder à un tout autre monde, plus lent, hypnotique, tout aussi fascinant : une immense salle accueille les amateurs de cordes. Tout au fond, un voile pudique protège le coin câlins des regards. Un espace destiné à ceux qui souhaitent plus d’intimité, et aller plus loin 😉 Il est équipé comme un spa cinq étoiles : matelas tous neufs bien alignés, serviettes, lingettes, divers accessoires « bien-être », le tout à disposition sur la margelle qui court le long des murs, sans oublier la musique douce et les lumières tamisées… Cet espace zen restera curieusement assez peu fréquenté, d’après ce que j’ai entrevu, les participants préférant s’éclater joyeusement dans tous les recoins de la grande salle. Pour l’anecdote, le journaliste enquêtant pour une chaîne TV nous fait sourire, en demandant s’il peut filmer. Il promet de flouter les visages, mais projette une lumière crue dans les yeux !
Le pallier, pourtant frisquet, est investi lui aussi, et devient un espace de jeu improvisé accueillant des séances intenses, pour la plus grande joie des passants. Certains m’ont dit que l’espace câlins était trop loin, et qu’ils avaient la flemme d’enlever leurs chaussures pour le rejoindre, rires – il fallait passer par les tatamis.
Le coin fumeur, c’est dehors ! Ouste… très bien pour limiter les addictions, et éviter que ces coquins ne disparaissent des heures dans une soirée bis.
Il y a aussi un studio photo où nous pouvons prendre la pose devant l’un de nos photographes de soirées préféré, Cheick Touré, et nous amuser sous son objectif. J’adore les photos qu’il prend à la volée en soirée, sans que l’on ait conscience de sa présence, il est bien plus difficile de « poser ». Je regrette de ne pas m’être attardée plus longtemps dans le studio pour regarder les autres « modèles », vu ce que l’on m’a raconté depuis… Olivier Parent déambule de son côté dans la grande salle pour prendre des photos sur le vif.
Je ne sais pas par où commencer pour raconter tout ce que j’ai vu ! Et ce sera seulement ma vision, je pense qu’il y avait mille façons de vivre cette soirée ! Je me demande pourquoi ce nom, « Méchante soirée », car moi, j’ai plutôt vécu une « douce soirée » – mais je sais qu’elle fut bien plus explosive et ardente pour d’autres 😉 La réponse se cache parmi les dessins de nos verres collector m’a t-on glissé à l’oreille. Depuis, je le scrute sous toutes les coutures !
Nous avons dansé, regardé les séances se déroulant tout le long des murs de la grande salle de danse : jeunes femmes ondulant joliment des hanches pour se faire fesser, soumis attachés à la croix de Saint André prêts à subir le fouet, soumis au pied de leurs maîtresses s’occupant de leurs pieds fatigués par leurs talons vertigineux, hommes s’insérant diverses choses entre les fesses, insouciants des regards curieux et admiratifs… Docteur Boots est là lui aussi, mais je ne suis pas bottée, je dois renoncer à son massage !
J’ai aimé regarder ce maître fumant tranquillement la chicha, ses trois soumises à ses pieds, avant de jouer du martinet sur leurs jolis derrières. Plus loin, des filles s’embrassent tendrement, pendant que des hommes massent leurs dos, les caressent, sans chercher à s’immiscer ou briser leur complicité. Des scènes tendres côtoient des scènes extrêmes, les deux se mêlent aussi, je me souviens de cette jeune femme, abandonnée entre les bras d’un homme au torse nu orné de lignes rouges, témoignage de récents sévices. Une amie butine de baisers son cou, ses joues, tandis que l’homme promène sur ses épaules et son dos une roue crantée. J’ai souhaité la tester moi aussi, ce n’est pas désagréable du tout, mille légères piqûres sur mon bras qui m’ont donné des frissons. Mais il a fait attention à ne pas appuyer, alors que son amie a découvert le lendemain les jolis dessins sur sa peau « comme si une petite fée invisible avait dansé en talons-aiguille sur mon dos » m’a-t-elle confié. Je suis conquise, j’imagine déjà les fées et lutins qui nous aiguillonnent, nous asticotent, nous poussent à réaliser nos rêves et nous plonger dans nos vices 😉
De mon côté, je ne sais où donner de la tête, entre la piste de danse, les démonstrations de shibari, les soumis qui me proposent de masser ci ou ça, les amis qui m’entraînent dans leurs folies, mes jolies copines complices avec qui j’aime tant partager des moments de tendresse et de douceur, avant de me laisser happer par la soirée à nouveau… Il me semble que le temps s’est arrêté, nous faisons la fête pour toujours.
L’aube pointe, je m’affole, la soirée ne fait que commencer pour moi, j’ai papilonné de ci de là, tout commencé, rien terminé. Il est temps de passer à l’action, je sors mon petit martinet en daim de mon sac caché dans un coin, et avise un soumis aguerri que j’aime bien croiser en soirée. Il est d’accord pour jouer les cobayes, et je m’exerce sur ses fesses, tâchant de reproduire les gestes entrevus, d’éprouver les sensations d’une domina digne de ce nom. Des amis me regardent de loin, et depuis, ils me taquinent et me proposent de me montrer quelques trucs ! Je suis partante, car le soumis m’a dit qu’il n’avait senti que des caresses ! A la prochaine soirée, on se fait un petit atelier d’initiation au martinet dans un coin, avec les garçons consentants qui passent par là. Septembre… ça va être long…
Je ne résiste pas au plaisir de vous montrer un échantillon non exhaustif des flyers qui me sont passés sous les yeux :
5 commentaires
Que c’est tentant😊
Cher Druide, la prochaine fois, je plonge directement dans la marmite ! C’était trop bon !
Il était fameux ! Dans toutes ses variétés… un succès mérité, je me prépare pour la prochaine soirée, je serai plus vigilante !
Te vexe pas elle n’a pu prendre qu’un verre uniquement parcequ’il n’y avait plus de punch 😜
J’ai cru lire punch ? V. Druide officiel des méchantes potions
(1 seul verre ? Je suis vexé !)