Vendredi dernier, j’ai participé à un « Kinky salon ». Une soirée fantasque, festive, joyeuse, sexuelle, une fête des sens, bien plus conviviale qu’une soirée en club libertin, plus insouciante qu’une soirée fetish, un concept unique qui nous vient des Etats-Unis et d’Angleterre… (on m’a confié à l’oreille que les soirées américaines étaient bien sages en comparaison des soirées londoniennes, complètement déjantées. A tester absolument donc.)
Une fête qui ne ressemblait à rien de ce que j’avais pu vivre avant…. Je pensais que ce serait une soirée dansante un brin libertine, mais point du tout ! Enfin, pas tout à fait…
Je m’attendais à une ambiance plus « dark », plus SM, alors que je me retrouve plutôt dans une sorte de communauté joyeuse et bon enfant. Je suis arrivée en avance, je ne connaissais personne ou presque au début. J’aime bien, ça me permet de me promener en toute liberté, pour prendre mes repères, humer l’air des lieux, (de magnifiques caves), reluquer en toute discrétion (enfin, j’espère) et discuter avec des inconnus. L’entrée en matière est toute trouvée : en quoi es-tu déguisé ? (Le thème de la soirée : Gods and Godesses)
Pour ma part, j’avais choisi Proserpine, déesse des saisons (j’avais une robe évoquant vaguement une nymphe en première partie de soirée, puis, une robe plus sombre, noire, pour jouer l’épouse de Pluton, le dieu des enfers… (quand on hésite entre deux tenues, finalement, le mieux c’est de mettre les deux et de trouver l’histoire qui convienne !)
Je suis conquise par l’ambiance chaleureuse, joueuse, onirique, irréelle, légère comme une bulle…
Tout le monde est là pour s’amuser, et le dress code est respecté par tous avec plus ou moins de flamboyance. Je croise de magnifiques costumes : des diables dotés de cornes impressionnantes, beaucoup d’hommes torses nus avec de vagues toges plus ou moins ajustées (miam !) ; des divinités indistinctes inspirées des mythologies viking ou grecques… des « servants » en tous genre : prêtres, moines, anges, nymphes ; quelques costumes « hors sujet » m’ont amusée (une soubrette, un pilote de ligne…),
J’ai adoré bavarder avec des anglais venus spécialement de Londres où le Kinky Salon existe depuis des années, j’ai exercé mon anglais rouillé avec Captain Glitter en particulier, l’incarnation de la joie de vivre, enthousiaste, rieur, magnifique vêtu de poussière d’or… Captain Glitter nous propose des tattoo pailletés : il y en a pour tous les goûts : des fées, des papillons, des licornes, des dragons, des poulpes… il apporte une touche de magie à la fête avec ses tattoos scintillants ! (Quatre jours après, le mien brille toujours sur mon cou )
Je trouvais que la soirée restait malgré tout très sage puisque nous nous contentions de boire, de parler, d’errer… jusqu’à ce qu’un dieu obscur me prenne par la taille pour rire. Puis, un géant doté d’un anneau chromé sur le torse se présente. Je l’attrape par l’anneau pour le taquiner (un anneau de soumission sûrement) et il me fait une sorte de clef qui me plaque contre son torse (ce n’est finalement pas un soumis, c’était un piège !). La soirée est lancée pour de bon : les gens arrivent en masse, je retrouve avec joie Comme une image et son amie, Eve de Candaulie avec deux superbes cavaliers entre lesquels je ne saurais choisir à sa place (mais au fait, pourquoi choisir !), et d’autres amis croisés aux Ecrits polissons ou ailleurs…
Le cabaret commence dans une salle voisine : des shows d’effeuillage, de pole dance se succèdent avec notamment Salvia Badtripes . Alekseï Von Wosylius se livre à une danse gracieuse, fluide, fascinante. Il nous révèlera ensuite venir du monde de la danse classique. Nous sommes si nombreux que nous sommes serrés les uns contre les autres, les cuisses et les flancs de mes voisins me tiennent bien chaud, et ce n’est pas déplaisant du tout !
Les organisateurs déclarent la Play room ouverte, un espace dédié aux jeux de l’amour. Rapidement tous les matelas alignés sont occupés, et les couples en action. C’est irréel de les regarder s’activer en pleine lumière. Je trouve que cela manque de « coins sombres », de « recoins » pour se cacher, s’abriter, mais les participants ne sont pas de mon avis et se livrent à de joyeux ébats au grand jour. Ils nous offrent un spectacle incroyable, plein de vie et d’énergie. Nous écartons mieux les rideaux pour les observer discrètement. Beauté des corps qui s’emmêlent, se mélangent… (plus tard, je découvrirai au cours de mes promenades des alcôves, et des coins sombres)
Un organisateur s’interpose et referme les rideaux : « soit vous entrez et vous participez, soit vous allez ailleurs ! ». Une jolie nymphe argumente : « certains aiment s’exhiber, d’autres regarder… ». Finalement, l’organisateur s’éclipse, et bientôt les rideaux sont ouverts à nouveau, personne d’autre ne s’offusquera. Les voyeurs sont hors de contrôle.
Je reprends mes déambulations, me retrouve dans des discussions passionnées et passionnantes sur des sujets plus intimes les uns que les autres, les tabous sont abolis, il n’y a plus ni temps ni lieu… je perds de vue mes amis, les retrouve, les croise, échange des regards brûlants avec de parfaits inconnus, discute avec un poète, des groupes éphémères se forment, se dispersent…
Au petit matin, je m’arrache à regret à cette nuit orgiaque et m’enfuis. La fête bat toujours son plein.
Vivement le prochain Kinky Salon !
J’ai seulement regretté l’absence de piste de danse (ou je ne l’ai pas vue ?)
Pour en savoir plus : Kinky Salon
La page Facebook du Kinky Salon
J’aimerais beaucoup vous montrer des photos de la soirée, mais pour l’instant, aucune photo « officielle » n’a circulé…
2 commentaires
Merci cher Cosimo ! Vous auriez vu les autres costumes !
Quelle soirée ! Vous êtes divine dans les deux robes de déesse.