Quand mon démon intérieur me souffle des idées de jeux…
L’autre jour, sur Facebook, un commentaire de Jean Zaga m’a interpellée :
Parfois, l’écriture nous entraîne dans les deux sens… tantôt on se sert de sa vie comme matériau pour faire des œuvres de fiction… tantôt ce qui est sorti de notre imagination sur le papier peut nous inspirer dans notre vraie vie… le charme de la littérature.
Cette phrase résonna de façon particulière pour moi, car je suis justement en train de m’amuser à mélanger réalité et fantasmes, et elle m’a donné le coup de pouce nécessaire pour aller plus loin…
On me demande parfois où je puise mes idées, certains pensent même que tout ce que j’écris m’est arrivé pour de bon (hélas, non !). Bon, il y a toujours une part de vérité, c’est vrai. J’en ai déjà parlé ici ou là : souvent, je pars d’une anecdote réelle que je transforme, j’embellis, je rajoute des rubans, des étoiles… pour créer le commencement d’une histoire. (Je pense que nous faisons tous cela…!)
Cette fois, je vais m’amuser à faire l’inverse, je vais laisser mes personnages prendre les rênes dans la « vraie vie » et influer sur le cours de l’histoire que j’invente. (je me demande si je suis claire ;-))
Je suis en train d’écrire une nouvelle en partant d’un fait réel, classique, qui vient de se dérouler : j’ai pris un coca dans un café désert, rien de particulier à signaler, à part des échanges sympathiques avec un serveur curieux et désoeuvré, sur le cinéma, les livres, l’écriture (j’étais en train de noircir un carnet)… Dans mon histoire, par contre, l’héroïne craque complètement pour le serveur, elle ne sait comment le lui dire et décide de lui écrire une lettre pour lui avouer son coup de foudre.
J’ai fini d’écrire mon début de nouvelle, et je prévois de retourner dans le café pour la donner au serveur. En la lisant, il reconnaîtra peut-être nos échanges, il ne saura pas si c’est « du lard ou du cochon », si c’est une vraie déclaration ou un jeu… et à la fin, en italique, j’abattrai mes cartes : c’est une histoire inventée ! (Il s’en doutera sûrement, il sait que j’écris des nouvelles). Je lui demanderai de se mettre à la place de son personnage, ce serveur virtuel qui reçoit une déclaration d’une cliente, et d’imaginer quelle pourrait être sa réaction. Il écrira sa partie, s’il le souhaite, ou me donnera des pistes d’écriture…
Une sorte d’histoire écrite à deux… s’il veut bien jouer le jeu !
Et vous amis blogueurs et auteurs, est-ce que vous jouez parfois ainsi ?
Photo prise sur le net
14 commentaires
la vrai traduction aurais du etre attrapes moi et non arretes moi catch me if you can, je trouve cela encore plus beau …. c est une historie vrai en plus, romancee mais vrai, quelles sensations erotiques incroyables l’usurpation d’identite…le jeux de role ultime ! le don de soi jusqu’a y perdre son identite.
depuis des années j’arrive dans des aéroports, les gens à la sortie de la douane ont des petites pancartes, ils attendent. Mr X pour l’hôtel Hyatt, Mr Y pour la société White, M Russe pour un nom inconnu, que se trouve-t-il au bout de chaque fil, il suffit de se déclarer être M, X, Y, ou Russe, pour arriver dans une salle de réunion, un diner, voir une chambre d’hôtel, l’usurpation d’identité dans une langue, une culture inconnue, avec en prime une nouvelle vie Sexuelle car qu’est-ce que M X, Y ou russe avait prévu pour sa première soirée? qui va venir le chercher pour diner, est ce que quelqu’un sera déjà dans la chambre en arrivant à l’hôtel ?…C’est un peu comme ton garçon de café, avec quelques inconnues supplémentaires
Oui, j’ai souvent fantasmé devant ces petites pancartes… j’ai rêvé qu’un jour je voyais mon nom… et je suivais un chauffeur cérémonieux…. le début d’une histoire… mais me faire passer pour une inconnue ! Difficile ensuite de tenir le rôle ! Il faut être un usurpateur de talent pour faire illusion en réunion, etc … je me souviens encore de « Arrête moi si tu peux »…
20 jours plus tard…. y a-t-il eu une suite ?….
Je vais garder la suite pour moi… pour l’instant
Jouer ou écrire ?
L’écriture est souvent matière à jouer mais dès que la feuille se noircit l’idée est-elle encore vraiment le reflet de ce que l’on voulait vraiment dire. Est-ce que l’on enjolive pas un peu, parce que l’on sait que si l’on écrit pour soi, on écrit aussi pour être lu (consciemment ou pas)…
Et le lecteur, connaît-il vraiment le sens de ce qu’il tient entre les mains ?
Combien de confusions qui parfois s’ouvrent sur de réelles joies ou aventures et parfois, la réalité qui s’ensuit, réserves des surprises moins agréables.
Chaque mot dès qu’il est sur la feuille engage son auteur et écrire est un vrai geste d’engagement de courage voire d’impudeur et s’y brûler est parfois un pas vers de véritables délices !
Merci de ce délicieux partage
deni.S
Merci pour votre message qui traduit bien la magie de l’écriture ! Le côté insaisissable de la réalité, son travestissement dès que l’on tente de l’écrire…
histoire à 4 mains…que ne peut on faire avec…4 mains!
Oui, je joue également beaucoup de la sorte tant par sms qu’en réel mais plus pour générer des situations de dialogues qui nourrissent mes histoires et poèmes. Souvent la réalité prend un chemin inattendu, ne dépasse par forcément la fiction mais déroute mon esprit de poète coquin, c’est certain.
C’est un très chouette jeu ! J’adore !
Moi j’aimerais mener un projet d’écriture à deux voix
Merci Stephie ! Je suis sûre que tu vas trouver quelqu’un pour jouer avec toi, heu écrire plutôt !
Délicieuse idée ces jeux !
Merci Vagant de m’encourager dans mes jeux et expériences variées !
Très bonne idée ! Jouez donc avec le feu et mieux encore, brûlez vous !