Jeu immersif Back to school

Vendredi, j’ai participé à un jeu de rôles organisé par L’école des arts sadiens !

Les jeux de rôles, c’est toute ma jeunesse… Je ne compte plus les nuits passées autour d’une table à jeter des dés, vibrer, m’exalter, frémir, rouler de rire sous la table, en compagnie d’une bande de garçons bien fanfarons et prêts à en découdre, pendant que mes copines sortaient danser et jouer aux jeux de l’amour et du hasard.
Aujourd’hui, je sors enfin danser, et j’avais décidé de ne plus jamais jouer aux jeux de rôles de ma vie, voulant vivre et profiter de la « vraie vie » sans me réfugier dans des mondes imaginaires (la lecture et l’écriture m’occupent suffisamment déjà, sans oublier les séries). Mais finalement, je retombe un peu dans mes premières amours lors des soirées fetish : choisir une tenue en accord avec le rôle que j’endosse, dominatrice le plus souvent, adopter un ton, une attitude, une façon de parler aux soumis, qui n’est pas la façon dont je parle aux inconnus dans la vie de tous les jours, et jouer, à des jeux que la morale réprouve…
Cependant, je choisis toujours mes partenaires de jeu (il faut qu’il y ait un petit « truc » entre nous, même pour cinq minutes), et je ne fais que ce qui me plaît ! Aussi étais-je un brin anxieuse en rejoignant L’antre du chaperon rouge (ce nom !), lieu où déroule notre jeu de rôles grandeur nature BDSM, une soirée bien plus cadrée et organisée que les soirées où j’évolue et papillonne en toute liberté d’habitude.

L’objectif du jeu de rôles : «l’évaluation trimestrielle du brevet de perversion 1ère cravache»
Une équipe de professeurs convoque des élèves afin de leur faire passer quelques épreuves. Évidemment, les élèves seront turbulents, et les professeurs injustes et sévères !  Une douzaine de profs sont prévus pour encadrer une quinzaine d’élèves ; ça devrait bien se passer…
Sans hésiter, je rejoins le camp des maîtres et des maîtresses d’école, et durant les jours qui précèdent le jeu, nous fomentons des épreuves, des punitions, des gages, sur un groupe Telegram, tandis que nos futurs élèves prévoient sûrement des chahuts, des blagues, des pitreries sur un autre groupe.
Nous nous répartissons les rôles :
Une prof de français assure la dictée, un prof prend en charge l’épreuve de sport. Il y a aussi un infirmier, une CPE, une prof de poésie, une psychologue, un responsable du timing… Je choisis le rôle qui m’offrira le plus de liberté d’aller et venir partout à ma guise : surveillante ! (armée jusqu’aux dents)

Le jour J
Les professeurs sont convoqués une demi-heure à l’avance. J’admire la tenue de certaines de mes collègues : chemisier blanc, jupe crayon, chignon et lunettes, quand moi j’ai opté pour une robe fetish. Axelle de Sade, directrice de l’école des arts sadiens et promue ce soir directrice de l’école, nous rappelle les principaux temps de la soirée :
– La dictée
– La récréation
– L’épreuve de sport et/ou visite à l’infirmerie
– L’épreuve de chant et de poésie
Nous convenons qu’à tout moment un élève peut être envoyé à l’infirmerie (qui est aussi la salle des profs), pour être « soigné », ou bien « calmé » en cas d’hyper activité .

Nous nous cachons au sous-sol (l’infirmerie avec sa table gynécologique très inspirante ^^ – il y aussi une sling, et même un cachot, un vrai) pendant que les élèves arrivent à leur tour.
Ils s’installent à leurs tables de travail devant un grand tableau noir, et nous faisons une entrée triomphante en annonçant nos noms. Je n’ai pas eu le temps de m’inventer un personnage, et j’annonce, en tapotant ma longue règle en fer dans ma main : « Madame Clarissa, mais appelez-moi Madame » (j’adore qu’on m’appelle Madame, c’est l’occasion d’assouvir un petit kink !)

Les élèves commencent à chahuter et nous sévissons déjà, mais la directrice nous rappelle à l’ordre : c’est le moment du brief sur le consentement. Deux angels veilleront au bon déroulement du jeu. Des safe words sont prévus, valables aussi bien pour les élèves que pour les maîtres et maîtresses. Et pas d’anti-jeu, on ne prononce pas son safe word à tout va ! Les maîtres et maîtresses devront demander le consentement à chaque fois avant de procéder à une « punition ». (Sur le moment, je me suis dit que cela alourdirait nos interactions avec les élèves, ce manque de spontanéité, mais je trouve une parade pour l’intégrer dans le jeu : j’annonce par exemple «si tu continues, je vais te tirer l’oreille». Si l’élève s’obstine dans ses bêtises, il m’offre ainsi son consentement tacite, et je peux tirer l’oreille en question. En revanche, s’il se tient coi, m’obéit docilement, je le complimente, et me tourne vers d’autres faiseurs de troubles.

Je ne vais pas révéler le contenu détaillé de l’épreuve de dictée, riche en surprises et en pièges, car il y aura peut-être d’autres éditions du jeu, et l’effet de surprise fait partie du plaisir.
L’ambiance est survoltée, les élèves se montrent inattentifs, peu soigneux, voire illettrés. Ils nous lancent des boulettes de papier, on distribue des taloches, des fessées, des coups de martinets, de paddle à tout va… Certains élèves s’endorment, mettent les pieds sur la table, bavardent, s’accusent les uns les autres, nous provoquent… et nous sommes sur tous les fronts, impitoyables !
Bien sûr, j’ai mes chouchous, ceux que je préfère « embêter », dont les réactions me plaisent et m’émoustillent, mais je tâche de répartir équitablement mes sévices, sans afficher mes préférences. J’ai beaucoup de mal à « punir » les filles, elles devront se contenter de quelques douces fessées. Pas de souci en revanche pour massacrer les garçons ! Notre classe est très variée, équilibrée en nombre de filles et de garçons, mais il y a de jeunes débutants et débutantes, et d’autres qui bourlinguent dans le milieu BDSM depuis des lustres. Dans le jeu, ils ont tous entre 15 ans et 17 ans, sauf un qui a 9 ans ^^ Qu’est-ce qu’il fait là ? D’autant plus qu’il est loin d’être surdoué !
Nous ne nous occupons pas uniquement de discipline et ne prodiguons pas seulement des tortures : nous gribouillons sur de belles copies, renversons des verres d’eau par mégarde, distribuons des chatouilles, des caresses de plumes, des bonbons pimentés… sans lésiner sur les sourires vénéneux et les propos acerbes.
On rit beaucoup, on s’évertue à reprendre tout manquement à la discipline, et on est rapidement submergés ! Je suis tentée à plusieurs reprises de rejoindre le sous-sol pour aider l’infirmier à emmailloter tel ou telle cancre. J’aime beaucoup être emmaillotée moi aussi, l’infirmier est partant pour me faire vivre l’expérience, mais ce n’est pas le moment de switcher ! Je n’aurais jamais le temps de visiter l’infirmerie finalement,  je circule dans les rangs inlassablement, n’offrant aucun répit aux malheureux élèves les plus dissipés.

La récréation est bienvenue ! Tout le monde se montre relativement sage et se réfugie au bar pour se reposer, boire et bavarder. Le bar, cette zone de calme, « maison magique » diraient les enfants. Quelques jeux improvisés s’organisent dans les coins cependant, on est lancés ! Je remercie au passage cet élève qui m’a offert une promenade sur son dos, pendant que je le cravachais (gentiment).

Place aux épreuves de sport, que je ne dévoilerai pas non plus, toutes très inventives, et favorisant divers « rapprochements ». Il s’agit de prouver son endurance, son adresse, sa dextérité, sa souplesse… tout en étant chatouillés, entravés, empêchés de toutes les façons. Fous rires à la clef de tous les côtés ! Évidemment, l’infirmerie ne désemplit pas, et frôle la saturation.

J’ai malheureusement dû filer avant l’épreuve de poésie et de chant, appelée par un autre engagement ; comme je regrette ! J’aurais aimé entendre nos élèves miauler à qui mieux mieux quelques comptines, et me boucher les oreilles en raison de leurs sons discordants.

J’ai beaucoup aimé ce jeu immersif, qui réunit deux grandes passions de ma vie, les jeux de rôles de ma jeunesses et les jeux BDSM d’aujourd’hui !
J’ai retrouvé ce qui me plaisait énormément dans les jeux de rôles et que j’avais oublié : le plaisir de s’amuser en groupe, et la connivence et la complicité qui s’instaure entre nous ! (Le plus souvent, on joue seulement à deux ou à trois en soirée BDSM, rarement en groupe)

Pour en savoir plus :
L’école des arts sadiens

 

2 commentaires

  1. Saul a écrit :

    Comme j’aurai aimé être un des vilains garnement à subir votre sévérité.

    1. a écrit :

      Je pense que d’autres jeux vont être organisés !

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