Résumé des épisodes précédents : un inconnu me lance des défis pour me faire goûter aux joies de la soumission. Après un peu de shopping chez Dèmonia et chez Métamorph’Ose, j’ai vécu un moment de soumission lors de la Sinners fetish party. Les choses ne s’arrêtent pas en si bon chemin :
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Chap.5 Crescendo
Mon répit est de courte durée, et heureusement car je trépigne d’impatience, je n’arrête pas de consulter ma messagerie. Je me suis prise au jeu ! Quel défi m’attend ? Je me sens pleine d’énergie, et prête à m’élancer au bout du monde.
À ma dixième tentative, mon cœur bondit de joie ; Thibault m’a écrit, le jeu continue ! Ça fait un peu « morte de faim » de lire son message aussitôt, mais tant pis, je ne peux pas m’en empêcher.
C’est le nom d’un film, et c’est aussi un club bdsm réputé dans lequel résonnent aussi bien des gémissements, des murmures, que des hurlements ou des rugissements.
— Cris et chuchotements !
— Oui ! Tu te rendras à « La vente aux esclaves » organisée samedi prochain, seule, avec ton collier et ta nouvelle robe, j’y tiens, et tu te vendras au plus offrant, pour la pratique que tu souhaites… Bien sûr, tu es libre de fixer tes limites comme tu veux !
Voilà qui ne me fait pas peur, je sais déjà ce que je vais proposer ! Du pet play ! Je serai une petite chatte câline cherchant des caresses, et je grifferai si ça ne me convient pas, ou je m’en irai ailleurs, à la manière des chats… Miaou ! Ainsi, je suis sûre de ne pas souffrir, pas de jeux d’impact ou autre, ni d’être touchée ou tripotée avec des idées derrière la tête ^^
Le samedi suivant, je suis sur des charbons ardents, je descends l’escalier pour rejoindre le bar. J’adore cette pièce chaleureuse où tous les contacts se nouent. Mais là, je suis un peu gênée de porter une robe aussi indécente, avec en prime mon collier bien en évidence et mes oreilles de chat sur la tête ! Ma première soirée en total look « soumise », gloups.
La soirée est déjà très animée, il me semble que tous les regards se tournent vers moi, je surprends quelques haussements de sourcils. J’aperçois des amis, je me précipite vers eux. Ils m’accueillent avec le sourire, et je respire. J’oublie parfois que dans notre milieu, on peut faire ce qu’on veut, être qui on veut, sans être jugée ! Tant qu’on respecte les codes, et le consentement bien sûr… Mes amis sont super ! J’espère sincèrement que l’un d’eux me gagnera ! En particulier lui, que j’apprécie tant. Je lui donne mon « argent » en douce pour augmenter ses chances de m’avoir !
Làs, c’est un autre Maître qui m’adopte ; il accroche aussitôt une laisse à mon collier. Un instant déçue, je ronronne bientôt de plaisir sous ses caresses. Mon ami photographe qui est de toutes les soirées bdsm passe par là et me demande s’il peut prendre une photo. Oui, avec plaisir, ça m’arrange, car Thibault va sûrement me demander une preuve ! Nous prenons la pose. Je me love auprès de mon Maître d’un soir, il se met à me masser la tête de ses doigts experts ; c’est délicieux. Il me saisit par le cou, m’arrache un gémissement de plaisir. La soirée s’annonce bien !
Je m’applique à bien rester dans mon rôle. Je ne prononce aucune parole, j’essaie de rendre mes miaou les plus expressifs possible, et de me faire comprendre. Ce n’est pas évident, et je commence à avoir soif ! Je tire un peu la langue, mais mon « Maître » se méprend sur mes intentions et me donne sa main à lécher – tant que ce n’est pas autre chose. Après deux petits coups de langue sur son poignet velu, je me tourne vers son verre et tente de laper son cocktail. Peine perdue, je n’arrive à rien ! Il rit et m’en verse une gorgée directement dans la bouche. Je continue à jouer les chattes en chaleur, je pianote sur son torse de mes griffes, j’alterne les tapotis « pattes de velours » et « toutes griffes dehors » ; mon naturel de dominatrice est en train de revenir au galop ! Je ne suis plus une chatte mais une tigresse ! Je convoite son cou, j’ai envie de le mordre à pleines dents… Mon Maïtre inconnu se met à rire, il saisit mes mains et les noue à l’aide d’une cordelette qu’il tire de sa poche.
— Tiens-toi tranquile petite chatte !
Il me caresse de plus belle, des caresses puissantes comme des massages, et je m’apaise. Je ferme les yeux et m’efforce de ronronner plus fort pour lui montrer mon contentement – j’aurais dû m’entraîner, ce n’est pas très ressemblant ! Il se penche à mon oreille.
— Tu vois le soumis là-bas avec un masque de chien ?
Impossible de ne pas remarquer ce puppy se tenant fièrement aux pieds de sa Maîtresse ! Je l’admirais du coin de l’oeil depuis un moment, admirant son talent à incarner un vrai chien. Un modèle pour moi, chatte débutante…
— Va l’embêter ! Joue avec lui comme chiens et chats, provoque-le…
Mais comment vérifier s’il est consentant sans se parler ? Je décide de me présenter à lui avec un petit cadeau, afin de voir si je suis la bienvenue. J’ai prévu une balle dans mon sac, je m’approche de lui, et je la lui envoie. Il m’ignore royalement. Je jette un coup d’oeil implorant à sa Maîtresse.
— Mais enfin Médor, c’est quoi cette impolitesse, salue cette petite chatte !
Médor s’incline avec cérémonie et me renvoie ma balle de mauvaise grâce, du bout du museau. Encouragée malgré tout, je m’approche encore, sifflant entre mes dents, et lui donne des coups de griffe au hasard. Médor se met à grogner, il allonge une patte et me plaque sur le sol pendant que je miaule à pierre fendre ; il est costaud ! Il m’aide à me redresser, et me tient serré près de lui, me donnant des petits coups de museau dans le cou, comme une façon de me dire » je ne t’en veux pas, mais tiens-toi à carreau maintenant ! ».
Sa Maîtresse se met à rire.
— Médor n’est soumis qu’à moi, n’espère pas te défouler sur lui mon chaton ! Je vais demander à ton Maître si je peux te garder un peu, j’ai des idées de jeux avec vous deux, maintenant que les présentations sont faites !
Elle est belle comme le jour, et je miaule d’enthousiasme, couvrant ses jambes de caresses.
Le reste de la soirée n’est qu’un tourbillon de chatteries, de cajoleries, de bagarres et chahuts entre chiens et chats : mordillements, grognements, feulements, griffures, coups de pattes… le tout sous les petites tapes de notre Maîtresse qui nous rappelle fermement à l’ordre, importunée par notre agitation. Je me fais pardonner en me frottant contre ses jambes, mais mon collègue puppy est régulièrement mis au coin, la queue basse. Je lui tire la langue pour l’exciter. A peine il sera libéré, il se ruera vers moi, c’est sûr, et risquera à nouveau la punition. Il devra alors endurer la vision de sa Maîtresse adorée me caressant dans le sens du poil et flattant mes flancs.
Thibault doit avoir des yeux et des oreilles partout, car il me félicite dès le lendemain, avant même que les photos de la soirée ne soient publiées ! Mais comment a-t-il su ? Des amis en commun ont dû lui parler de moi on dirait… Tous mes amis présents défilent dans mes pensées, qui m’a « trahie » ? Je vais devenir parano à force ! Je préfère ne pas interroger Thibault, il pourrait se vexer, et décider de mettre fin au jeu. Et je ne veux pas ! Oh, ce n’est pas pour gagner le galet promis, je n’y pense même plus, mais plutôt parce que j’aime être confrontée à tout ce que je redoute : m’habiller trop sexy, aborder un homme, me soumettre à lui… Dans le cadre de notre jeu de piste, mes réticences s’envolent ; « tout ça », c’est pour jouer ! Il n’est que mon Maître du jeu…
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Le club Cris et chuchotements exite bien :
Adresse : 9 rue Truffaut 75017 Paris
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Et la vente aux esclaves, c’est samedi prochain !