Histoire d’un pseudo

   
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     Vous vous en doutez, pour pouvoir écrire librement toutes les bêtises qui me passent par la tête et m’amuser, j’écris sous pseudo. Vous me demandez souvent comment je l’ai choisi, pourquoi… Entre auteurs et blogueurs aussi nous sommes curieux, et nous nous questionnons, que ce soit sur le trottoir de La Musardine, ou hier, en bavardant avec un auteur au drôle de pseudo… 
    J’ai affiné, affûté mes réponses au point de pouvoir vous livrer un petit topo…

    ***
  Clarissa Zweig  Pour le prénom, au départ, j’ai pensé à Claire, j’aime ce prénom lumineux, pur comme de l’eau de roche, qui coule de source, un prénom qui évoque le tintement du cristal, le brillant du diamant, la pureté, la candeur, les anges, l’enfance, la neige, la blancheur immaculée…
    Mais il était pris ! Très pris, très prisé… et je voulais une adresse mail sans numéro :-). J’ai pensé à Clarisse, le côté religieux m’a freiné, et je lui ai préféré l’impertinent Clarissa avec ses consonances un peu coquines des pays de l’est (Ah, les prénom en « A » des pornstars, des messageries roses !), connotations contrebalancées par une résonance désuète, ancienne, très XIXième romantique qui me sied aussi parfaitement….
    Je voulais aussi adresser un clin d’oeil au maître incontesté de la nouvelle, l’un des meilleurs, dont j’ai lu et apprécié toute l’oeuvre : Stephan Zweig.
       Pour le nom de famille, Rivière s’est imposé tout seul. J’ai choisi un nom « commun », je préférais éviter un nom propre inventé ou existant, pour éviter tout souci avec d’éventuels homonymes. Qui pourrait me reprocher un nom désignant directement quelque chose ? J’aime l’eau, me baigner, sentir l’eau ruisseler sur mon corps, humer la nature après la pluie…
      L’eau, sa limpidité, sa transparence, son scintillement sous le soleil, l’eau sans cesse en mouvement, en ébullition, torrent glacé ou mer chaude, toujours vivante, changeante, vous glissant entre les doigts, arborant mille visages, l’eau sans laquelle on ne pourrait pas vivre. L’eau qui a a permis à la vie d’éclore sur terre, et peut-être ailleurs. (bon, mon côté SF s’emballe 😉
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      L’eau évoque aussi la moiteur des corps, les baisers mouillés, le nectar des femmes, la semence des hommes… autant de sucs qui se mélangent et nous affolent quand nous aimons.
      Et il y a bien sûr la référence à l’incontournable roman érotique, le premier lu, dévoré, malgré la souffrance ressentie. Il m’a marqué, à vie, je n’ai pu m’empécher de comparer tous ceux que j’ai lus ensuite. J’ai nommé « Histoire d’O », découvert bien caché dans un coin de la bibliothèque de mes parents, j’en ai déjà parlé…
    Si j’avais mieux réfléchi, j’aurais choisi un prénom sans accent je pense, plus universel. Trop tard, me voilà scotchée avec Clarissa Rivière pour le meilleur et pour le pire !
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    Bon en réalité, j’étais tellement pressée de lancer mon blog, que j’ai pris la première idée qui me venait, et qui n’était pas déjà retenue. Toutes ces connotations, références, éléments de contexte, me sont venus plus tard, au fil de vos questions qui m’ont obligée à y réfléchir.
     Les idées liées à l’eau, la pureté, la clarté, la nature, l’humidité… étaient malgré tout présentes dès le début…
     Maintenant, j’espère que mes amis auteurs et blogueurs vont saisir la perche que je leur tend, et nous expliquer le sens et l’origine de leurs pseudos !
    Je vous passe le relais et j’espère lire bientôt vos confidences…

  (affiche photographiée à la station de RER Luxembourg)
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« Loué sois-tu, mon Seigneur, pour soeur Eau.
qui est très utile et très humble,
précieuse et chaste »

(Cantique de Saint François d’Assise)
    Un nom tout neuf, un pseudonyme, est une maison, une vraie maison, avec un toit et des murs qui protègent de la pluie et du froid.
    Mais c’est aussi un espace vide qu’il va s’agir de remplir.
    Le nom nouveau, le pseudo-nom, le pseudo-nyme est un bateau sur lequel on emménage puis on embarque. Et à nous, la pleine mer.

    Extrait de Beaumarchais, un aventurier de la liberté, d’Erik Orsena.

   Sur l’eau calme voguant sans trêve…
   Dans l’éclat du jour qui s’achève…
   Qu’est notre vie, sinon un rêve.

   Extrait d’Alice au pays des merveilles, de Lewis Caroll

15 commentaires

  1. pascal davila a écrit :

    Bonsoir. . j’ai voulu faire simple. Pascal est mon véritable prénom et je l’aime bien. davila n’a rien à voir avec un quelconque saint car j’en suis loin mais juste un tirage au sort de pièces du Scrabble. pas passionnant ?

  2. laylalee a écrit :

    Layla Lee est un nom qui a une resonnance qui chantonne ou du moins je l’espere. Les vibrations sonores, qu’elles soient musique ou bruit, résonnent dans notre corps. Avec un peu d’attention, nous pouvons ressentir ces résonances comme un léger mouvement vibratoire. Certes les tympans des oreilles entrent en vibration sous l’impact des sons, mais ils ne sont pas les seuls. La peau et les tissus sont également mobilisés par les vibrations sonores. Cette résonance est plus ou moins importante en fonction des caractéristiques du son: son volume, sa hauteur, son timbre. La sensation de résonance que nous éprouvons est encore plus forte lorsque nous émettons nous-même le son avec notre propre voix, car en plus de la propagation par l’air, la voix est transmise dans le corps à travers les os et les liquides et peut atteindre plus facilement nos tissus et organes.

  3. clapatissiere a écrit :

    Décidément, que de coïncidences !! Je n’ai pas de blog mais j’ai toujours grand plaisir à vous lire ! Et tout comme vous, j’ai caché « Histoires d’O » sous mon matelas de toute jeune fille, jusqu’à être découverte !! Que de souvenirs communs, sans le savoir, comme ma dévotion à Sweig que j’adore (« Ivresse de la métamorphose » définitivement est dans chacune de mes vies, chacun de mes amours… ) Je ne crois pas avoir lu « Clarissa » mais j’y remédierai bien vite ! Encore merci !
    Avec toute mon amitié de ….jumelle sans « a »

  4. Irina a écrit :

    Ton explication m’a fait sourire : je me suis dit, « mais qu’elle l’a bien choisi » jusqu’à ce que tu avoues avoir fait l’analyse a posteriori. Cela me rappelle vraiment les analyses de textes en français au lycée. Nous prêtions certainement beaucoup d’intentions aux auteurs dont la démarche était souvent vraisemblablement bien plus simple que ce que nous imaginions.

  5. Clarissa a écrit :

    Juju a un côté impertinent, gamin, espiègle, qui te convient à merveille

    1. Clarissa a écrit :

      Erik, je compte sur toi, même si j’ai déjà quelques idées sur le sujet

    2. Clarissa a écrit :

      Votre pseudo est une véritable invitation au voyage, comme chacun de vos textes, mais parfois vers l’enfer… un nom onirique, poétique, si sombre aussi…

    3. Irina a écrit :

      Je suis bien d’accord avec Clarissa. C’est l’un des plus joli pseudo sur la toile.

      1. Erik Torrent a écrit :

        Irina, j’ai le même souvenir du lycée. Heureusement que les auteurs en question n’entendaient pas les heures de commentaires plus superfétatoires les uns que les autres : le risque aurait été grand qu’ils en perdent l’inspiration

        1. Clarissa a écrit :

          Oui… les auteurs n’avaient pas conscience de toutes leurs formules de styles qu’on leur prête, (j’aimais bien d’ailleurs, comme un jeu !), mais peut-être leur inconscient travaillait à leur insu …

          1. Clarissa a écrit :

            Merci Clapatissier pour ton mot enthousiaste ! Tu me fais sourire Je suis contente de partager avec toi des souvenirs de lectures interdites sous les draps, et des goûts communs pour la littérature ! Bien amicalement

          2. Clarissa a écrit :

            Oui, tu as choisi un nom très musical, joyeux comme une comptine ! Oui, j’adore sentir mon corps entrer en résonnance lors d’un concert par exemple, ou dans une chorale… on n’est pas loin d’éprouver du plaisir

  6. LeDormeurDuVol a écrit :

    Le mien…. En hommage
    A Arthur Rimbaud pour mon premier texte écrit sur Auf , « Le Train pour Nevermore » (Aparté 1)
    J’aime ce poème qui me convient bien, « Le dormeur du val ».
    La beauté, la simplicité, le calme, la nature, et soudain la froideur du néant, la mort, causée par la bêtise des hommes, la guerre. Les contrastes, un été en enfer. Enfant il m’avait beaucoup marqué.
    J’ai préféré le transformer en « VOL » car j’ose espérer emporter mes lecteurs dans un voyage, un vol vers des mondes qu’ils ne connaissent pas…. pas encore en tout cas…
    Et puis, je suis aussi un voleur… dans un certain sens.

  7. Erik Torrent a écrit :

    Quelle bonne idée ! Et oui, je dévoilerai aussi l’origine de mon pseudo. Mais il faut me laisser un peu de temps, je suis un peu taïmé en ce moment, pour reprendre une expression d’une amie commune

  8. juju051 a écrit :

    un nom de famille qui….coule de source!
    Mon premier pseudo était: petit lion ( en rapport direct avec mon nom de famille et c’était mon surnom à l’armée.
    Mon pseudo ici m’a été donné par une  » très bonne amie » qui, en cam, trouvait que je ressemblais à un certain Julien célèbre par ses questions. Je précise que ce pseudo c’est le sulfureux, celui d’une autre vie, vie que je préfère à celle plus morne que les critères de la vie en société et familiale m’imposent

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