On ne se croise qu’en soirées, baignés de musique électro ou rock, vêtus de nos tenues fetish, steampunk, extravagantes, au milieu d’amis noctambules comme nous bien décidés à danser, jouer et faire la fête toute la nuit…
Quelle chance avait-on de se rencontrer sur ce quai de RER, alors que j’étais en doudoune et en famille, dans ma vie parallèle diurne ? Quelle somme de hasards et de coïncidences a-t-il fallu pour que l’on se retrouve au même endroit, à la même heure ?
De mon côté : un rendez-vous en banlieue lointaine repoussé d’une journée, un incident technique sur la ligne de RER dû à la tempête, provoquant des retards et me poussant vers la chaleur accueillante du café/marchand de journaux pour patienter…
De son côté, un lever tardif suite aux excès du WE, un besoin de café pour se réveiller tout à fait avant d’attaquer la journée…
J’ai déjà mon café fumant à la main, je le regarde, stupéfaite, faire la queue tout près de moi ! Je mets un instant à réaliser que c’est vraiment lui. La lumière du jour et les quais de RER ne sont pas notre vraie vie, nous vivons la nuit, comme des vampires !
Je dois avoir la tête en vrac avec tout mon sommeil en retard — Le lundi matin n’est pas spécialement le moment idéal pour une rencontre ! Nos regards se croisent, il me fait son grand sourire que j’adore, j’ai tout juste le temps de poser un doigt sur mes lèvres pour éviter une gaffe — Clarissa, c’est mon nom de scène secret. On s’embrasse avec joie, un peu sous le choc de cette « collision » entre notre quotidien et nos vies nocturnes, deux dimensions parallèles qui ne se rencontrent jamais, à moins d’une faille spatiotemporelle inexplicable.
C’est peut-être parce que je pensais à lui ce matin ? Je voulais répondre à son message, je manquais de temps, des bribes de réponses tournaient dans mes pensées, formant sûrement un puissant sortilège pour qu’il se matérialise ainsi devant moi 2h plus tard !
On se revoit samedi prochain, dans notre élément naturel, une soirée dans des caves 😊