Le 15 octobre prochain, paraît le Guide de survie sexuelle des timides aux Editions Tabou, un livre co-écrit par Flore Cherry, journaliste et organisatrice d’événements, et Guenièvre Suryous illustratrice et créatrice du site Secrets de coquines. Elles ont déjà publié ensemble les Guides de survie sexuelle de la vacancière, de la business girl, de l’étudiante.
Ce nouveau guide suit la ligne directrice des précédents : des conseils sexo pimentés d’humour pour dédramatiser le sujet et faire sourire, de la légèreté et de la bonne humeur, des témoignages rigolos, des points culture, des fiches rédigées avec des experts…
Il est très joliment illustré par Guenièvre Suryous dont j’aime particulièrement le trait fin, les couleurs, les mouvements et les attitudes des personnages, toujours vivants et drôles. Guenièvre dessine des personnages tous différents, très expressifs ; ils nous ressemblent avec nos rondeurs, nos lunettes, nos cheveux en bataille et nos faux pas, nos gaffes… J’adore ! Elle dessine d’après des modèles réels et évoque des « dessins thérapeutiques » qui leur renvoie une image qui leur font du bien.
Hier soir, lors du lancement presse, les auteures ont dévoilé quelques pages de leur livre, j’ai pris des notes.
On peut être timide pour plusieurs raisons :
– On se sent différent
. Par exemple, les roux se montrent souvent timides. Ils ont été moqués autrefois, et même poursuivis au moyen-âge : les rousses étaient traitées de « filles du diable ».
. Flore évoque le témoignage d’un jeune homme autiste asperger, qui comprend mal l’humour, le second degré.
. L’hypersensibilité est liée à la peur du rejet.
– On se sent inexpérimenté
La timidité est souvent liée au manque de connaissances.
Une fiche du guide se penche sur le premier baiser. Parfois, il se passe mal si les participants tentent un « roulage de pelles » en règle 😉. Il est conseillé pour la première fois de se trouver un lieu à l’écart, loin des commérages et des copains. Et d’éviter de trop se maquiller !
On trouve aussi une fiche qui propose aux filles de s’examiner le sexe dans un miroir, afin de mieux se connaître. Les fluides qui s’en échappent sont naturels, ils sont liés au cycle. Ne pas trop se laver, au risque de déséquilibrer sa flore et d’enchaîner les mycoses.
– On ne répond pas aux normes
Ainsi, le porno nous impose d’avoir des corps parfaits, épilés, d’être performants, de bander tout le temps, d’avoir des orgasmes spectaculaires tout en portant ses talons-aiguilles… Ces injonctions nous mettent la pression, alors qu’en fait il s’agit d’une «sexualité spectacle » à ne pas prendre au pied de la lettre, destinée uniquement à nous exciter.
L’obligation de performance entraîne la peur de la panne, et provoque justement les difficultés d’érection. Ne pas suivre les conseils habituels de pseudo méditation du style « ne pensez à rien, imaginez un paysage de fleurs… ». Au contraire, se concentrer sur ce qui excite le plus : les seins, les fesses, ça dépend des garçons. Laisser l’érection monter naturellement, se donner du temps. Et puis, si ça ne marche pas, ce n’est pas si grave, la pénétration n’est pas essentielle, les femmes adorent les préliminaires, les caresses, et jouissent comme des folles lors des cunis !
Pour lutter contre sa timidité, le guide fourmille d’idées, d’astuces et de conseils, par exemples :
– S’aérer, voyager, se confronter à d’autres groupes. Se rendre dans un camp naturiste par exemple fait fondre ses complexes !
– Boire permet de se désinhiber, mais éviter de prendre plus de deux verres par soirée conseille un addictologue. Sinon, on peut avoir des comportements à risques : oublier la pilule, le préservatif. En outre, l’alcool diminue la qualité des érections.
– Faire du théâtre. Il ne s’agit pas seulement d’apprendre des tirades, il y a souvent des exercices en groupe qui permettent de s’amuser et de lâcher prise.
– Avant un rendez-vous, ne pas faire de répétition dans la glace comme dans les films américains, préférer le charme de l’improvisation.
– Quand on est timide, on a parfois peur d’aller chez le médecin, surtout en cas de maladie qui traîne depuis des mois. Y aller quand même, et ne pas hésiter à en changer si l’accueil n’a pas été bienveillant. On peut y aller accompagné si cela nous aide.
– Quelques trucs quand on drague : bien retenir le prénom de la personne, et le répéter, écouter plutôt que parler de soi, de façon active, en relançant…
– Ecrire des nouvelles érotiques ou tenir un blog en se choisissant un pseudo – tiens, tiens, ça me rappelle quelqu’un ! Cela permet de s’inventer un personnage, on se sent libéré, on prend de la distance, on travaille l’affirmation de soi, et surtout on s’amuse !
Un guide très agréable à lire, amusant, et dans lequel on apprend plein de trucs. A conseiller aux jeunes en particulier, qui éviteront de se gâcher leurs plus belles années de jeunesse par excès de timidité !
J’ai déjà regardé tous les dessins du guide, un régal, maintenant, je le reprends pour le lire dans le désordre : d’abord les témoignages ! J’ai le plaisir d’avoir été interviewée, car je suis une ancienne timide… toujours je pense, on ne se débarrasse pas comme ça de ce fléau qui nous empoisonne la vie ! ça me fait tout drôle de figurer dans un livre, et ça me fait plaisir… J’évoque une timidité bien particulière, celle des soumis en soirée fetish-bdsm, et celle, plus paradoxale, des dominas.
Pour retrouver les auteures
Le site de Flore Cherry : Polissonneries
Le site de Guenièvre Suryous : Secrets de coquines
La présentation de l’éditeur
Qu’ils soient rêveurs, novices, discrets, introvertis, hypersensibles, si les timides sont souvent touchants par leur vulnérabilité, ils peuvent parfois connaître quelques appréhensions au moment “d’assurer” sous la couette. Comment gérer les premières fois ? Quels sont les faux pas à éviter ? Comment se sentir désirable ? Est-ce que l’on peut booster sa confiance en soi au quotidien ?
Flore Cherry et Guenièvre Suryous répondent à toutes leurs questions à travers des fiches de premiers secours, des témoignages, des conseils et des illustrations pleines d’humour.
Ce petit guide sexo est à mettre entre toutes les mains maladroites et à recommander à tous les coeurs d’artichauts… (que l’on soit un homme ou une femme !)
Pour le commander
Editions Tabou
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4 commentaires
L’écriture ou la tenue de blog contre la timidité…
J’ai souri!
(alors que précisément, dans la blogosphère, on se cache derrière un « masque »!).
… passer de la blogo à l’IRL (l »irréel »? Non, le contraire…), c’est une autre affaire!
(s) ta d loi du cine, « squatter » chez dasola
On se cache c’est vrai, derrière l’écrit, un pseudo, et parfois on se montre aussi, avec des photos ! Et on finit par « traverser l’écran » pour rejoindre la réalité en gardant notre état d’esprit de blogueuse ou blogueur, en laissant notre timidité dernière nous (autant que faire se peut ^^)
Je te comprends tout à fait, je suis moi-même une ancienne timide, je suis restée à l’écart de toute vie festive, amoureuse, sensuelle… trop longtemps ! Et comme toi, aujourd’hui encore, cette fichue timidité qui nous gâche la vie refait régulièrement son apparition… sauf en soirées fétish, ou aux goûters, car on est en dehors de la « vraie vie », dans une parenthèse enchantée, avec d’autres règles du jeu, et finalement, peu importe les regards des autres, car on a tous nos paraphilies, nos déviances… Au plaisir de te recroiser aux goûters quand je pourrai enfin y retourner ! Et un petit conseil : ne soit jamais timide aux goûters : les dominatrices sont là pour rencontrer des soumis, s’amuser avec eux… elles seront toujours ravies que tu te proposes, même si elles te disent non, ou plus tard, pour une raison ou une autre..
J’ai parcouru pas mal de chemin depuis ma période ado pendant laquelle j’étais complètement renfermé, et même encore aujourd’hui, le guide me serait fort utile afin d’éviter de reproduire des situations d’évitement qui m’ont pourri une bonne partie de ma vie amoureuse. Même pendant les goûters, lieu pourtant propice aux rencontres, il m’arrive parfois d’être tellement intimidé par une dame que j’en renonce à proposer mes services.